Fernando Alonso : Parmi les grands
...dans le sens où il a suivi toutes les filières du sport automobile : karting (dès l'âge de trois ans, il s'installe dans un engin fabriqué par son père José-Luis), Formule Nissan (champion dès sa 1re saison en 1999), F 3000 puis Formule 1. Titularisé dans la modeste écurie Minardi en 2001, à moins de 20 ans, l'espagnol aborde la F1 avec une maturité et un professionnalisme peu communs à cet âge. Seul problème, si cette saison lui permet de faire ses armes dans le peloton aguerri de la F1, il n'est pas évident pour ce battant né de digérer sa frustration de ne pas gagner. Douzième à Melbourne, le jeune débutant tirera tout au long de ce championnat 2001 le meilleur parti de sa voiture, intégrant même le top dix en Allemagne. Fort heureusement, il est engagé parallèlement au sein de la "filière" Renault par Flavio Briatore. De quoi lui permettre de devenir en 2002 pilote d'essais de l'écurie franco-anglaise… avant d'être titularisé pour la saison 2003. Et de commencer à laisser éclater son talent. Au GP de Malaisie, à vingt et un ans et huit mois, il devient le plus jeune poleman de la F1. Quelque mois plus tard, sur le Hungaroring, il devient à vingt-deux ans et seize jours, le plus jeune vainqueur de la F1.
Dimanche dernier, à vingt-quatre ans et cinquante-huit jours, il est devenu le plus jeune champion du monde de la F1, le premier espagnol à coiffer le titre suprême (un clin d'œil à Adrian Campos, compatriote et ancien pilote de F1, qui lui a offert un test en Formule Open Nissan sur le circuit d'Albacete) et aussi, le premier pilote 100 % Renault à le devenir. En effet, Alonso a réussi là où Prost avait échoué en 1983 face à la Brabham-BMW de Piquet, il est vrai dans des circonstances particulières sur lesquelles nous ne reviendrons pas. Bien après, Jacques Villeneuve, champion du monde en 1997, l'a été pour sa part sur une Williams-Renault. Le dernier succès de l'association franco-anglaise, en fait. Pour le reste, accessoirement, l'espagnol est le tombeur de Schumacher, dans la mesure où son titre met fin à l'hégémonie de la Scuderia et de l'allemand depuis 2000. La force d'Alonso ? Sa détermination et la confiance en soi, parfois à la limite de l'arrogance. Mais pas seulement. Comme il le répète souvent, les séances d'essais ne sont pas sa tasse de thé. Ou plutôt, sa tasse de sangria. Pourtant, il s'y investit à 100 %. Denis Chevrier, le directeur d'exploitation moteur de Renault F1 Team, raconte : "comme Senna, Fernando a une capacité remarquable pour expliquer les choses de façon simple, passionnée et complète. Ce n'est pas qu'un bagage technique, il y a autre chose, un peu subliminal". Pour Pierre Dupasquier, le directeur de la compétition de Michelin, "Alonso est un homme de grande sensibilité dans son rapport avec la machine, ce qui est la marque des grands". Les Senna, Prost et autre Schumacher. Un Schumacher qu'il égale (au moins) sur un point : comme l'allemand, l'espagnol est devenu champion du monde dès sa quatrième saison de F1.
M.D.
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