Emissions polluantes : idées fausses et vie réelle
Emissions de CO2 polluantes ? Oxydes d’Azote négligés ? Diesel à supprimer ? Partis pris et idées fausses risquent de nous faire passer à côté des solutions adaptées aux vraies problématiques. Rappelons que les rejets des véhicules ont un double impact. D’une part les émissions de CO2 intensifient l’effet de serre global, et ne sont donc pas des polluants, d’autre part les rejets de gaz et particules accentuent la pollution locale de l’air.
Un peu de chimie
Les émissions de CO2 sont parfaitement prévisibles et leur mesure est simple. En effet, un hydrocarbure se combine à l’oxygène de l’air (O2) dans des proportions connues dans les moteurs à combustion interne, pour libérer du CO2 et de la vapeur d’eau (H2O). Ainsi 1 litre d’essence libère 2,28 kg de CO2, 1 litre de Diesel 2,67 kg de CO2. Réduire les émissions de CO2 consiste finalement à réduire les consommations de carburant.
Contrairement au CO2, la quantité d’émissions des différents polluants est difficilement prévisible. Ces polluants sont le Monoxyde d’Azote (NO), le Dioxyde d’Azote (NO2) - communément nommé NOx pour “Nitrogen Oxyde”- les PM, “Particles Matter” de taille variable (PM10 : 10 microns), le Monoxyde de Carbone (CO), les Hydrocarbures imbrûlés (HC). Leur émission dépend de nombreux paramètres tels que la température du moteur, la charge d’accélération, la vitesse, qui sont par nature imprévisibles.
Des normes internationales sans cesse plus exigeantes
La conformité des véhicules aux normes Euro garantit une mesure homogène et contrôlée. Dès septembre 2014, les normes Euro6 contribueront à la diminution drastique des émissions polluantes. Les nouveaux véhicules Diesel offriront alors des performances environnementales bien meilleures que les véhicules essence actuels, Euro5 et antérieurs. En effet, le niveau moyen d’émission de CO2, mesuré sur l’ensemble des véhicules immatriculés par chaque constructeur, qui ne doit pas dépasser 130 g/km en 2014, devra être réduit à 95 g/km en 2020, sous peine de sanctions financières. Cela représente un effort toujours plus soutenu des fabricants de véhicules, qui, depuis plus de 10 ans, ont réduit d’environ 3 gr/km/an. Réduction qu’ils devront porter à 7 g/km/an entre 2015 et 2020 pour atteindre les objectifs européens.
Quelles stratégies déployer pour atteindre ces objectifs ?
Réduire la masse et redessiner les formes : La tendance naturelle des véhicules était l’augmentation de la masse et de la taille, pour offrir plus de sécurité, plus de confort, plus de fonctionnalités, et ce au détriment de la consommation (donc des émissions de CO2). En repensant l’architecture du véhicule, en réduisant la taille extérieure tout en conservant l’habitabilité intérieure, en utilisant des matériaux composites plus résistants et plus légers (mais aussi plus chers), en dessinant des formes plus aérodynamiques, la masse du véhicule diminue, et la pénétration dans l’air s’améliore. Des véhicules plus légers consomment moins d’énergie lors des phases de redémarrage en ville, des lignes plus fluides évitent le gaspillage d’énergie en roulant à grande vitesse.
Repenser les moteurs : A puissance égale, les moteurs ont désormais des rendements meilleurs, pour des cylindrées en baisse. A cet effort permanent d’optimisation des motorisations traditionnelles s’ajoutent toutes les gammes d’innovations visant à diminuer les polluants : filtres à particules, système start & stop, récupération d’énergie au freinage, injection d’Adblue® pour recombiner les particules NOx en eau et azote, naturellement présentes dans l’atmosphère, et bien sûr, toute la gamme des motorisations hybrides et électriques.
Sans oublier tous les efforts des pneumaticiens pour limiter les frottements et les déformations, tout en augmentant la résistance et la sécurité du seul élément reliant le véhicule à la route.
Denis Férault
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