Le marché britannique touche le fond
Avec -29,4 % en 2020, le marché du Royaume-Uni a enregistré la chute la plus sévère de ses immatriculations depuis 1943 ! Seulement 1 631 064 véhicules ont pris la route, soit le total le plus faible depuis 1992.
Dans un communiqué, mercredi 6 janvier 2021, la SMMT, le CCFA local, évalue à plus de 20 milliards de livres la perte de chiffre d'affaires sur l'année, en raison de la pandémie, des incertitudes du Brexit et de la désaffection pour les véhicules diesel et à essence. L'essentiel de la chute s'explique par le premier confinement du printemps, qui a entraîné la fermeture des concessions et des usines pour de longues semaines. Mais par la suite, le marché est resté plombé par une faible demande et par les nouvelles restrictions mises en place à partir de l'automne. Les ventes de voiture n'étaient pas tombées sous les 2 millions depuis 2009 en pleine crise financière internationale.
"2020 sera considérée comme une "année perdue" pour le secteur automobile, avec une fermeture forcée du fait de la pandémie pendant une grande partie de l'année et les incertitudes sur les conditions de marché à venir", résume Mike Hawes, directeur général de la SMMT. Il évoque notamment la décision du gouvernement d'interdire d'ici 2030 la vente de nouvelles voitures diesel et à essence, ce qui peut faire hésiter d'ores et déjà les acheteurs.
Les ventes de véhicules à essence et diesel ont chuté (respectivement de 39 % et de 55 %) et leurs parts de marché ont reculé, mais elles représentent encore plus de 80 % du total des voitures vendues. Les voitures électriques (+185,9 %) et hybrides rechargeables (+91,2 %) ont quant à elles vu leurs ventes bondir, surtout grâce aux achats d'entreprises. Pour la SMMT, les particuliers ont besoin de davantage d'incitations pour en acheter et de disposer de plus de points de charge.
Dans ce contexte de croissance des modèles électrifiés, il est donc logique de retrouver laTesla Model 3 en tête des ventes sur le seul mois de décembre avec 5 798 unités. Elle devance la VW Golf (4 470 unités) et la Ford Fiesta (3 367 unités). A noter, toujours dans cette veine électrique, la quatrième position de la VW ID.3. Sur l'ensemble de l'année, le top 3 redevient plus classique avec la Ford Fiesta (49 174 unités) suivie de la Vauxhall Corsa (46 439 unités) et de la VW Golf (43 109 unités).
Le secteur automobile a toutefois poussé un ouf de soulagement juste avant Noël avec l'accord de libre-échange conclu entre le Royaume-Uni et l'UE qui permettra des échanges encore fluides et surtout sans droits de douane. Le marché britannique est très dépendant de l'UE et de l'étranger. Quelque 7 voitures sur 10 vendues au Royaume-Uni sont importées d'Europe, tandis que nombre de constructeurs internationaux produisent au Royaume-Uni et exportent une grande partie des véhicules fabriqués sur le sol britannique. "Avec le déploiement des vaccins et une clarté sur la nouvelle relation avec l'UE, nous devons faire de 2021 une année de reprise", espère Mike Hawes.
Cela étant, Peter Wells, professeur à l'Université de Cardiff, ne le voit pas ainsi : "Une reprise rapide vers les niveaux de ventes d'avant la pandémie et le Brexit est peu probable", tranche-t-il auprès de l'AFP. Selon lui, non seulement les restrictions vont rester en place une grande partie du premier trimestre et peut-être au-delà, mais plus grave peut-être encore "l'impact économique va durer", avec de hauts niveaux d'endettement qui pèsent sur la demande de voiture. (avec AFP)
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