Vers un accord de compétitivité chez Valeo
A l'heure où de nombreux équipementiers accentuent leur restructuration, la direction de Valeo propose de ne procéder à aucun plan social en France pendant deux ans, en échange de contreparties sur les salaires. Des dispositions qui doivent encore recevoir le feu vert des syndicats, a appris, jeudi 24 septembre 2020, l'AFP de sources concordantes.
La dernière réunion sur des négociations entamées à l'été et destinées à réduire de 10 % les coûts salariaux de Valeo dans l'Hexagone, soit 100 millions d'euros, a eu lieu mercredi. Le texte de l'accord, qui portera sur différents axes (épargne salariale, compétitivité et performance collective), doit encore être finalisé. Il sera soumis à signature jusqu'au 29 septembre, ont indiqué la CFE-CGC et la CGT de Valeo à l'AFP, confirmant des informations des Echos.
Dans un message aux salariés daté de mercredi et consulté par l'AFP, la direction de Valeo dit s'engager "à ne pas lancer de procédure visant à fermer définitivement un établissement du groupe en France dans les 24 mois suivant la signature" de l'accord. "Les engagements pris par la direction sont l'absence d'ouverture d'un PSE (plan de sauvegarde de l'emploi) ainsi que l'absence de fermeture d'établissements en France pendant 24 mois", a confirmé Pascal Phan, coordinateur de la CFE-CGC Valeo. Cela n'empêche pas des départs sous forme de rupture conventionnelle collective (RCC) ou de plan de départs volontaires (PDV), notent les syndicats. La CGT, 2e syndicat chez Valeo, a annoncé qu'elle ne signerait pas. La CFE-CGC, première organisation dans l'entreprise, ne s'est pas encore positionnée. FO est la troisième organisation représentative.
D'après les syndicats, le passage des forfaits jours de 215 à 218 jours et la baisse de 5 % du salaire de base des ingénieurs et cadres, envisagés par la direction, ont finalement été laissés de côté. Mais l'accord de performance collective (APC), dont les mesures sont "à durée indéterminée", prévoit "la suppression de deux jours de congé pour les cadres dirigeants", ainsi qu'une "flexibilité dans l'organisation du travail" avec la possibilité de changer les horaires des équipes en production, précise Pascal Phan. "Si un salarié refuse les mesures de l'APC, il peut être licencié", souligne Patrice Caux, de la CGT. L'accord de compétitivité prévoit deux ans de gel des salaires (avec une clause de retour à bonne fortune en 2022) et deux ans de gel de l'intéressement, mais aussi la suppression de congés spécifiques et une "harmonisation entre les différents sites de certaines primes, sur un minimum", selon Pascal Phan. (avec AFP)