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Constructeurs

Les nouveaux horizons de Seat

Publié le 27 mars 2019

Par Christophe Jaussaud
4 min de lecture
Portée par des résultats historiques en 2018, Seat entend poursuivre sa croissance tout en prenant de plus de plus de responsabilités. La marque espagnole va ainsi assurer le développement d’un petit VE pour le groupe VW.
Commercialisées en 2020, la Mii et la el-Born (ici en photo) seront les deux premiers modèles électriques de Seat.

 

Le chiffre d’affaires en hausse de 33 % sur les cinq derniers exercices témoigne de la santé retrouvée de Seat. Même Herbert Diess, le patron du groupe Volkswagen, a fait le déplacement à Martorell à l’occasion de la présentation des résultats de la marque. Une première pour le grand patron du groupe. Luca de Meo, le président de Seat, a tué le suspense rapidement : "2018 a été la meilleure année de l’histoire de Seat." Avec 517 627 véhicules vendus en 2018 (+10,5 %), Seat affiche le meilleur volume en 68 ans d’existence. Son chiffre d’affaires a ainsi atteint 9,991 milliards d’euros (+4,6 %) et son résultat opérationnel a grimpé à 223 millions (+93,2 %). La marge est ainsi de 2,2 % et de 2,5 % en ajoutant les filiales.

 

Mais au-delà même de ses résultats financiers, Seat, longtemps l'entité en difficulté du groupe, est aujourd'hui totalement inscrite dans un futur ambitieux. Luca de Meo affirme d’ailleurs que la marque qu’il dirige peut "maintenant regarder le futur droit dans les yeux." Un futur qui sera notamment électrique car la maison espagnole va lancer, d’ici 2021, 6 modèles électrifiés. La Mii (début 2020) et la el-Born (second semestre 2020) seront les deux premiers modèles électriques. Ils seront rapidement complétés par la nouvelle Leon (2020) et le Tarraco en variante plug-in (2021). La marque Cupra aura aussi ses déclinaisons plug-in avec la Leon Cupra et le Formentor. Un nouveau SUV dont la fabrication vient d’être attribuée au site de Martorell.

 

Un VE à moins de 20 000 euros

 

Mais en plus de ce programme d’électrification, Seat va aussi assurer le développement, pour l’ensemble des marques du groupe, d’un petit VE, d’environ 4 mètres, sur la plateforme MEB. Une preuve de plus que Seat compte maintenant dans l’univers VW. Ce futur modèle est un vrai défi car il devra afficher un prix d’entrée de gamme inférieur à 20 000 euros. Un modèle qui devrait être une réalité commerciale en 2023, selon Herbert Diess, qui n’a, une nouvelle fois, pas fermé la porte à un partage d’éléments avec d’autres constructeurs pour réduire rapidement les coûts. C’est d’autant plus nécessaire pour un VE d’entrée de gamme.

 

Seat va donc continuer à investir après un montant record de 1,223 milliard en 2018 (+27,1 %). Une tendance indispensable pour répondre aux challenges qui attendent la firme espagnole et l’industrie automobile dans les années à venir. Notamment la mobilité individuelle où le travail de Seat est déjà conséquent avec, par exemple, le Digilab. En attendant, l’usine de Martorell a produit 474 300 véhicules en 2018, dont 390 699 Seat. Mais la production des modèles de la marque a totalisé 528 293 unités avec les apports de Kvasiny (90 824), Palmela (19 588), Bratislava (14 371), Mlada Boleslav (10 151) et Wolfsburg (2 660).

 

L'attitude, le plus important des résultats

 

Seat va bien mais le travail doit et va continuer. Le développement de la marque reste le leitmotiv de Luca de Meo : "Nous allons étendre nos horizons". Après une implantation réussie en Afrique du Nord, dont elle est d’ailleurs responsable pour le groupe VW, la marque veut poursuivre son chemin en Amérique latine comme l’indique l’arrivée, en 2018, en Colombie et au Chili avec Porsche Holding. Seat est aussi présent au Mexique. "Cela se fera pas à pas en Amérique latine", a commenté Luca de Meo, mais les priorités pour l’heure, semblent plutôt être la Chine et la consolidation de l’activité au Maghreb. Sans oublier l’Europe, où Seat a encore des leviers de croissance.

 

La Chine est naturellement au programme comme le rappelle la signature, le 28 novembre 2018, d’un protocole d’accord faisant de Seat la marque centrale de la troisième coentreprise du groupe VW dans le pays. Les modèles qui en résulteront seront électriques et le blason Seat fera son retour dans l'Empire du Milieu d’ici 3 à 4 ans, comme l'a indiqué le patron de la marque espagnole. Alors qu’est-ce qui a changé chez Seat ? Beaucoup de choses, des produits à l’organisation, mais Luca de Meo pointe une chose : "L’attitude !" En effet, pour lui, "nos collaborateurs sont fiers de la marque et c’est le plus important des résultats."

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