Le véhicule électrique ne séduit toujours pas les flottes d’entreprises

Loi d’orientation des mobilités (LOM), loi climat et résilience ou encore proposition de loi de Damien Adam… Nombreuses sont les contraintes réglementaires visant à accélérer le verdissement des flottes d’entreprises françaises. Et pourtant, les véhicules électriques peinent encore à séduire les professionnels.

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Selon une étude menée par AAA Data pour Samsara, l’électrification des flottes d’entreprises reste encore trop marginale au niveau national. En effet, seulement 1,7 % des véhicules roulant en France serait entièrement électrique, ce qui représenterait un peu plus de 998 000 unités.

De leur côté, les véhicules hybrides non rechargeables constituent 2,6 % des flottes d’entreprises, les hybrides rechargeables 0,8 % et les véhicules au gaz naturel 0,1 %. Le thermique forme donc encore 94,8 % du parc français, réduisant ainsi à 5,2 % la part de ces véhicules moins polluants.

Les grandes entreprises sont les bons élèves…

D’après l’étude menée par AAA Data, les grosses entreprises françaises seraient aujourd’hui les plus avancées en matière de verdissement de flotte, privilégiant les motorisations hybrides mais aussi électriques (11 %). Parmi les secteurs ciblés, c’est donc l'industrie pharmaceutique qui prend la première place, avec un total de 41 % de véhicules moins polluants, suivie par l’industrie automobile qui en compte 30 %.

"Il est assez logique de voir que plus l’effectif de salariés d’une entreprise est important, plus elle possède de voitures propres ; la loi LOM imposant un quota de véhicules électriques dans les entreprises de plus de 50 salariés avec une flotte de 100 véhicules dont le PTAC est supérieur à 3,5 tonnes", précise Gaël Peron, directeur régional des ventes chez Samsara France.

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En France, trois secteurs se distinguent également grâce aux faibles pourcentages de véhicules thermiques dans leur parc roulant. Il s’agit de l’activité "production et distribution d’électricité, de gaz de vapeur et d'air conditionné" qui en possède 76 %, de l’activité "information et communication" (74 %), et des "activités spécialisées scientifiques et techniques" (77 %).

… alors que certains secteurs accusent un retard important

Cependant, le verdissement des flottes d’entreprises évolue moins vite dans certains des secteurs ciblés par Samsara. Une dynamique s'est toutefois opérée au cours des trois dernières années, puisque 87 % des véhicules acquis neufs ou d’occasion fonctionnaient de manière thermique en 2023, contre 95 % en 2020.

"C’est la typologie des véhicules détenus qui explique ce retard, la flotte des entreprises des secteurs non ciblés par Samsara étant plus majoritairement composée de véhicules personnels", explique Gaël Peron. Avec 95 % de sa flotte roulant encore au thermique, le secteur de la construction fait sans grande surprise partie des mauvais élèves.

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Cette proportion s’explique néanmoins par la structure de sa flotte et la spécificité de certains véhicules, à l’image des citernes à béton ou les tractopelles, par exemple, qui ne bénéficient pas ou peu d’offres alternatives. D’autres comme le transport et la logistique, l’agroalimentaire ou encore les services de terrain rencontrent également les mêmes problèmes, puisqu’ils contiennent une part plus importante de véhicules industriels (VI).