Vege France déclare la guerre au judiciaire… et ouvre les portes de son usine tunisienne

Nul ne contestera les bienfaits du marketing quand il s'agit de vendre plus et mieux. Surtout du neuf, avec, apparemment, des marges plus chaleureuses. En revanche, les conséquences sont parfois dommageables en ce sens que tout ce qui est rénové ou reconstruit est entaché d'une réputation de deuxième choix peu glorieux. Or, en cette période de crise, financière, économique et écologique, il était urgent d'intervenir à tous les niveaux. Pourquoi mettre au rebut un moteur, une culasse, une pompe à injection etc. qui peuvent reprendre du service après un lifting, opéré, bien sûr, par un professionnel reconnu et dûment contrôlé ? Nombre d'automobilistes recherchent cela, parce que mettre un moteur neuf sur une voiture en bon état, mais vieille est stupide et le moteur d'occasion n'est pas forcément disponible. Parallèlement, jeter de la matière au seul motif que le véhicule a été endommagé ou parce que le moteur a été déclaré "mort" au regard des dégâts causés sous le capot revient non seulement à gâcher de la marchandise mais aussi à accroître les tonnes de déchets des casses automobiles. Alors que le moteur peut être bon et avoir été maltraité par les pièces de son environnement (une chaîne qui casse ou autre), ou encore il peut avoir été mal monté ou les pièces ajoutées au moment du montage n'étaient pas forcément les bonnes, etc. Le manque d'informations dans ce domaine est assez impressionnant. Et il ne s'agit pas de trouver un responsable, le garagiste est submergé de références, manque de temps et de formation, et il s'avère particulièrement difficile de déterminer le pourquoi du comment quand le moteur lâche. C'est là qu'arrivent les experts... Trois mondes de professionnels se confrontent alors...

La garantie des experts

"Lorsqu'il y a un litige lors de dégâts matériels d'un moteur, personne ne sait, au départ ce qui en a été l'origine. En revanche, ce dont nous sommes sûrs, c'est qu'il faut éviter d'aller au tribunal qui coûte cher à tout le monde. Il est préférable de travailler sur un accord intelligent qui satisfait les différents acteurs, commente Eric Coquet, qui poursuit en ces termes : Lorsque la garantie est refusée parce que la casse n'est pas imputable à l'industriel, mais à une autre pièce ou à un montage défectueux, rien ne nous empêche d'avoir une attitude commerciale et de consentir des remises." Il existe, en effet, trois types de constats après l'examen de Vege France, soit une garantie acceptée, soit refusée, soit litigieuse, dans tous les cas, il importe que la décision soit prise en amont du tribunal, mais pour cela et pour qu'il puisse y avoir des négociations intelligentes, il faut des intervenants neutres et qualifiés. D'où, le rapprochement qui a eu lieu entre les experts automobiles de l'Ader et Eric Coquet. "En fait, raconte Bernard Nouveau, vice-président du réseau Ader, j'ai rencontré Eric Coquet sur une judiciaire et je ne cache pas que nous étions et l'un et l'autre méfiants. La reconstruction moteurs, pour moi, cela ne faisait pas sérieux, ne semblait pas apporter toutes les garanties. Et du côté de Vege, les experts passaient souvent pour des gens inexpérimentés. Nous manquions tous d'informations vraies et étions victimes d'a priori. Nous avons donc mis en place un process avec trois typologies de contrats. Lors de la découverte d'une anomalie, nous sommes mandatés par Vege, nous établissons une fiche type (un avis technique et le contexte sont communiqués) que nous envoyons chez Vege qui juge si la garantie est recevable. Deuxième cas de figure, nous intervenons en contre-expertise si la partie adverse a dépêché un expert. Enfin, lorsqu'il y a expertise judiciaire. Mais, nous sommes d'accord pour éviter d'arriver à cette extrémité". En France, on doit compter une douzaine d'experts judiciaires dans ce domaine spécifique dont quatre chez Ader. Les règles une fois posées, les experts d'Ader et Vege France se sont transmis leurs connaissances et leurs savoir-faire pour mieux travailler ensemble et déjà, le judiciaire recule. Bernard Nouveau ne cache pas, d'ailleurs, que l'évolution des mentalités l'exigeait : "La montée d'Internet et des pseudos savoirs ne cesse de progresser. Le grand public croit tout savoir, cela nous oblige à nous remettre en cause et à produire des informations certifiées". D'où la nécessité d'échanges de compétences.

Une réponse nationale

Le réseau Ader comprend 94 cabinets associés, soit 480 experts et 350 secrétaires répartis sur le territoire national et Vege vend en France entière... Répondre partout devient une obligation pour les professionnels comme il est essentiel que les informations doivent être les plus complètes possibles. Rester, en tant qu'expert, seul dans son coin, s'avère très difficile eu égard à la complexité des véhicules, à l'évolution technologique, et aux besoins des donneurs d'ordre d'avoir une équivalence de prestations sur le territoire national, etc. En revanche, disposer d'une expertise technique pointue dans tous les domaines relève de l'improbable.  C'est pourquoi, les adhérents d'Ader sont tous reliés par intranet, disposent d'un partenariat avec GT Motive pour le chiffrage, et peuvent dépêcher la bonne personne immédiatement comme le précise Bernard Nouveau : "Nous savons faire dans toute la France et nous avons des experts spécialisés dans chaque domaine répartis dans l'ensemble des régions de France". Une disposition qui n'a pas échappé à Eric Coquet qui, d'une part met une ligne unique pour les experts désireux d'être en relation avec le SAV et  développe, parallèlement un réseau de garagistes agréés, indépendants dans leurs décisions (garantie acceptée ou non), donc un réseau de proximité (un ou deux garagistes par département), et dont les membres seront formés par Vege France. Le gain en temps et en coûts sera bien sûr un atout pour les adhérents de ce nouveau réseau. Ceci adossé à un service garanti dans chaque pays devra lever toute ambiguïté quant à la qualité des produits et des services. Et les ambitions en ces domaines sont grandes chez Eric Coquet qui ajoutera les boîtes de vitesses en rénovation en plus des pompes, des moteurs, des culasses, et des injecteurs, etc. Pour être bien sûr que tout le monde soit convaincu de la qualité de la production, une visite dans l'usine Vege de Sousse en Tunisie a eu lieu et donné toute satisfaction, entre étonnement et admiration...

Pour consulter toutes les photos de la visite d'usine, cliquer ici (fichier PDF).

Photo : Plus de cinquante experts ont fait le déplacement pour visiter le site de Vege à Sousse et sont repartis confiants et chevronnés.