Une usine de Valeo pourrait être "rétrofitée" par Rev Mobilities
Tout n'est peut-être pas perdu pour l'usine Valeo de La Suze-sur-Sarthe (72). Le site condamné à la fermeture le 25 avril 2025 par l'équipementier français, comme il a été officialisé le 17 février dernier, pourrait connaître une seconde vie. Plusieurs repreneurs se sont, en effet, manifestés pour s'approprier l'appareil industriel, conformément à la loi Florange encadrant le plan de sauvegarde de l'emploi (PSE).
Une liste de candidats sur laquelle figure Rev Mobilities, d'après des sources syndicales s'étant exprimées publiquement. La société d'ingénierie, spécialisée dans le rétrofit des véhicules thermiques en voitures électriques devrait, selon d'autres sources proches du dossier, présenter ses scenarii au cours du mois de mars.
Et pour cause, l'entreprise est à la recherche d'un lieu capable d'héberger une équipe de production pour bâtir sa Rev Factory, l'équivalent d'une usine de reconditionnement de voitures d'occasion tournée vers la conversion à l'électrique. Cela permettrait à Rev Mobilities de faire passer son activité au stade supérieur. Une ambition que confirmait récemment dans la presse locale, Arnaud Pigounides, le président de Rev Mobilities.
Un contrat qui décidera de tout
L'usine Valeo fait vivre pas loin de 300 personnes de manière directe. Dans le cadre du PSE, maintes possibilités ont été mises sur la table. Toujours est-il qu'un peu plus de 220 postes sont en danger. Rev Mobilities aurait deux propositions à formuler, selon une source ayant pris connaissance du dossier. Un plan sauverait une centaine d'emplois. L'autre en préservera le double.
Rien n'est encore joué. D'autant que plusieurs paramètres sont à considérer. Rev Mobilities, qui dispose déjà d'une implantation de 600 m2 au Mans pour produire des kits de rétrofit, conditionne cette opération à la signature de nouveaux contrats pour assurer un flux. Selon nos informations, Arnaud Pigounides négocierait actuellement avec un constructeur allemand les détails d'un projet de grande ampleur concernant différentes typologies de véhicules.
D'aucuns pensent que cette affaire pourrait prendre un tournant politique à l'échelle locale, voire régionale. Y aura-t-il un effet Duralex, comme s'interroge à titre de comparaison un consultant, faisant allusion aux nombreuses commandes passées après le sauvetage de l'entreprise, afin de lui donner de l'élan. Rev Mobilities sait que les agglomérations cherchent à verdir les flottes de bus publics et cette usine répondrait à leurs attentes en donnant du travail aux futurs ex-employés de Valeo.
Un investissement conséquent est à prévoir. D'abord, pour moderniser l'appareil industriel taillé pour les systèmes thermiques et le mettre en ordre de marche. Ensuite, pour former le personnel. "Mais il y a une solide base technique qui donnera la possibilité de travailler aussi bien sur la conversion à l'électrique des bus que d'autres plateformes, comme les utilitaires ou les pick-up", glisse un consultant familier de ce domaine. Le hasard du calendrier veut en plus que Rev Mobilities a amorcé une levée de fonds qui pourrait être bouclée à l'été 2025.
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