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Industrie

Novares confiant en l'avenir

Publié le 23 novembre 2020

Par Gredy Raffin
4 min de lecture
Après avoir traversé une tempête pendant le premier confinement, Novares est revenu à un périmètre normal d'activité. Le chiffre d'affaires du groupe va fondre en 2020, mais la dynamique de croissance est revenue.
En Chine, le groupe s'estime 10 points au-dessus des chiffres de l'an passé, en cette fin d'année 2020.

 

Le pire est dans le rétroviseur. Le groupe Novares s'est replacé sur une courbe de croissance après avoir subi de plein fouet l'arrêt des usines de production de véhicules, lors du premier confinement. Une situation qui laisse entrevoir à Pierre Boulet, le président de l'équipementier français spécialisé dans la fourniture de pièces en plastique, la perspective d'une année 2021 en progression de 15 %, "soit entre le score de 2019 et celui de 2020", a-t-il confié au Journal de l'Automobile.  

 

A un mois de tirer le bilan de l'exercice, le président estime que le chiffre d'affaires devrait s'établir à 1 milliard d'euros environ, contre 1,3 milliard l'an passé. "Depuis le mois de juin, nous avons pu rouvrir les usines est servir les clients", retient avant tout Pierre Boulet. Actuellement, le groupe joue sur des rythmes variables en fonction de la situation des territoires. L'Europe connait un ralentissement et tourne à 85 % de son potentiel. "L'Allemagne est à son niveau, mais la France s'est contractée par rapport à 2019", observe-t-il., L'Amérique du Nord fait légèrement mieux avec une perte de vitesse de l'ordre de 5 à 10 %. En revanche, Novares croît en Chine. "Nous sommes à 110 ou 115 % des volumes de l'an passé", commente le dirigeant.

 

Accord syndical

 

Dans l'Hexagone, Novares a tout juste signé un accord avec les organisations syndicales prévoyant des mesures de chômage partiel. 10 à 15 % des 1 500 personnes employées sur le territoire sont concernées par cet aménagement. "Ainsi, nous allons gérer la baisse d'activité, explique Pierre Boulet, nous n'aurons pas, selon nos indicateurs, à prendre des mesures mettant en péril l'emploi", explique-t-il, alors que les programmes d'innovations sont à nouveau sur les rails et que la présentation de la Novacar 3 a été confirmée pour 2021. Elle se concentrera sur l'expérience utilisateur, les motorisations et la mobilité vertueuse, selon les premières indications.

 

La crise n'a pas bouleversé les fondements de sa relation avec les clients. Certains ont annulé des commandes, mais aucun ne remet en question l'avenir. "Un non-événement", qualifie-t-il la perception de l'épisode au travers du prisme des accords industriels. Ce qui lui fait croire qu'en cas d'éradication du virus, le secteur reviendra à la normale, sans grande révolution. Cependant, Novares réalise de nombreux investissements qui visent notamment à digitaliser l'intégralité de son outil de production et à mettre en place de nouveaux outils de communications en interne.

 

Problématique d'efficience des formations

 

Le groupe mise aussi de plus en plus sur la fin de l'ère du moteur 100 % thermique. Non pas tant sur le VE, qui en deux ans est passé de 0 à 2 % du chiffre d'affaires et pourrait monter à 5 % au cours des prochains exercices, mais sur l'hydrogène. "Les consommateurs prendront conscience que les véhicules hybrides sont un non-sens écologique car le poids des batteries fait s'envoler les émissions de CO2, se montre convaincu le président de Novares. La Chine fait marche arrière et consacre de plus en plus l'électrique aux deux-roues et au poids lourds, moins à l'automobile", ajoute-t-il pour appuyer sa réflexion. Novares estime avoir une carte à jouer sur l'étape d'après. "L'Hydrogène présente des avantages et les véhicules arriveront plus vite que prévu", prophétise le président.

 

Digitalisation des usines et nouvelles familles de produits, autant de défi à relever qui nécessite de la formation. Et là le bât blesse. Novares compte 12 000 salariés dans le monde, dont, comme nous l'avons dit, 1 500 environ en France. Or, le système domestique pèse lourd sur les finances. "Il prend désormais la forme d'un impôt obligatoire, regrette Pierre Boulet. 70 % des ressources sont absorbées pour 12 % de nos employés et cela ne leur profite pas autant qu'on le souhaiterait. Il y a un véritable problème d'efficience". Ce sera son cheval de bataille car l'amortissement des investissements dans le matériel et les logiciels en dépend.

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