“Made in France”

...Estrosi, ministre chargé de l'Industrie, a évoqué la mise en place d'un label "Produit en France" pour l'automobile, précisant derechef que "produire en France, ce n'est pas un slogan publicitaire ; ce doit être le mot de ralliement de l'ensemble des acteurs de la filière automobile" et soulignant non sans une douce ironie inoffensivement menaçante qu'il "ne faudrait pas confondre le produire en France avec l'assembler en France". A défaut d'être tonitruante, l'annonce a le mérite de s'inscrire dans la lignée du rapport intitulé "En finir avec la mondialisation anonyme : la traçabilité au service des consommateurs et de l'emploi", récemment remis par Yves Jégo, député de Seine-et-Marne, au Président de la République.
Se fait ensuite naturellement jour la question consistant à savoir si le "Made in France" fait réellement sens appliqué au produit automobile ? Peu diserts, les grands industriels semblent cacher leur enthousiasme. En Gaule, récession, peurs archaïques et vogue du principe de préférence locale obligent, cela convaincrait sans doute des acheteurs, mais nos constructeurs en ont-ils besoin vu leurs parts de marché actuelles ? On pourrait alors lancer les MOF (Meilleur Ouvrier de France) de l'automobile… Cela inspirerait de nouveaux POF (Prototypes d'Objets en Fonctionnement) au plasticien Fabrice Hybert qui vend ensuite ses produits via une société UR (Unlimited Responsability), juste histoire de plaisanter dans une plénière du Medef… Mais hors de nos frontières, l'argument deviendrait vite caduc… Si le "Made in France" est payant pour le luxe, la gastronomie ou l'habillement, pour l'automobile, c'est Bof… Et travailler à changer la donne pour tutoyer le Made in Germany prendrait des décennies.

En attendant, à Cerizay, certains reprendraient bien de l'Heuliez AOC, label rouge et sans OGM (Organisme Globalement Mort)… Mais là-bas, c'est le Made in France version Jacques Dutronc, vous savez "cacapoum", etc.