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Industrie

Les constructeurs anticipent une forte baisse des commandes dans les semaines à venir

Publié le 18 mars 2020

Par Catherine Leroy
3 min de lecture
Les constructeurs, présents à la réunion qui s'est tenue le 17 mars 2020 à Bercy avec les fédérations de l'industrie et des services, s'attendent à une baisse de 20 % du marché au premier semestre. Ils réclament un aménagement des normes européennes d'émissions de CO2.
Les constructeurs s'attendent à une baisse du marché français de 20% au premier semestre 2020.

 

Lors de la réunion qui s’est tenue le mardi 17 mars 2020, à Bercy, en présence des acteurs des fédérations de l’automobile, dont le CNPA et la PFA, les constructeurs français présents anticipent une baisse des commandes de l‘ordre de 75 % pour les six semaines à venir. Le marché français est maintenant envisagé avec une baisse de 20 % pour le premier semestre et de 10 % pour l’année complète.

 

Les industriels s’inquiètent des problèmes de cash qui ne manqueront de survenir, estimés à 5 milliards d’euros, pour les deux mois à venir. Leur demande porte ainsi sur un soutien de l’Etat puisque dans le même temps, ils devront continuer à payer leurs fournisseurs. De son côté, PSA propose comme dispositif la mise en place d’un prêt à taux 0 pour payer l’ensemble des fournisseurs et soutenir leur activité.

 

Inquiétude pour les normes d’émissions CAFE

 

En plus de l’arrêt de l’activité, les constructeurs et les réseaux de distribution sont doublement pénalisés puisque 2020 est également l’année de prise en compte des normes d’émissions de CO2 en Europe. A ce titre, ces derniers vont demander une dérogation spéciale, voire un aménagement des objectifs à tenir au niveau européen.

 

Les constructeurs ont par ailleurs souligné que les difficultés actuelles de fabrication et de livraison ne leur permettent pas de tenir l’échéance du 31 mars pour la facturation des véhicules électriques commandée en 2019 au titre des modalités 2019 du bonus. Ils souhaitent qu’une dérogation soit accordée à cette échéance d’une période correspondante à la durée de confinement du pays.

 

Les constructeurs souhaitent que le futur plan de relance prévoit des mesures de stimulation du marché (PAC et/ou prime à la casse, dégrèvements fiscaux) et qu’il intègre des mesures plus spécifiques pour favoriser le développement de l’électromobilité (bonus pour véhicules électriques pour les flottes, bonus pour les PHEV, investissements pour les infrastructures de recharge). Ils souhaitent également un report de l’entrée en vigueur de la norme Euro6 full qui a eu lieu le 1er janvier 2020.

 

Inquiétude pour la logistique

 

Dans le domaine du véhicule industriel, une préoccupation spécifique concerne la continuité d’approvisionnement en pièces détachées (possibilité de passage des frontières par les camions). Pour les bus et cars, une baisse des commandes publiques a été constatée, ce qui justifierait un plan de relance pour le transport public et un report des échéances pour le passage à EURO 6 Temp.

 

Les équipementiers sont également logés à la même enseigne que les constructeurs. Ils soulignent leur responsabilité à payer en temps et en heure (voire de façon anticipée dans certains cas) leurs propres fournisseurs, à condition, bien sûr, d’être payé également selon les échéances prévues de la part de leurs propres clients. Ils insistent sur la nécessité d’avoir des échanges avec les constructeurs pour anticiper au mieux le redémarrage de l’activité. Dans ce cadre, l’expérience acquise sur la façon dont la reprise se déroule en Chine pourra être utile pour organiser cette reprise en Europe.


 

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