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Industrie

L’Amérique du Nord fera mieux que l’Asie-Pacifique

Publié le 18 juillet 2011

Par Armindo Dias
4 min de lecture
Les ventes de véhicules vont progresser de 11 % cette année en zone Nafta contre 3 % en zone Asie-Pacifique, d’après une analyse de l’agence de notation Standard & Poor’s, qui repose en partie sur des études de l’organisme JD Power.
Eric Tanguy, responsable adjoint en charge des secteurs auto, biens d’investissements et aérospatial sur l’Europe chez Standard & Poor’s.

Les marchés matures vont retrouver des couleurs en 2011. En tout cas, Standard & Poor’s estime que ce sera le cas en zone Nafta, une zone géographique qui regroupe les Etats-Unis, le Mexique et le Canada. En effet, d’après l’une de ses dernières analyses, basée pour partie sur des études de l’organisme JD Power and Associates, les ventes vont y atteindre les 15,5 millions d’unités en 2011, soit une hausse de 11 % par rapport à 2010. Elles s’élèveront à 5,4 millions en Amérique du Sud (+ 9 %), 19 millions en Europe (+ 1 %) et 31 millions en Asie-Pacifique (+ 3 %). Au final, le marché mondial devrait progresser de 7 %, avec 77,3 millions de véhicules commercialisés en 2011. “Il va dépendre de plus en plus des marchés émergents”, indique toutefois Jan Willem Plantagie, responsable des secteurs auto et biens d’investissements pour l’Europe, l’Afrique et le Moyen-Orient chez Standard & Poor’s. Et cela ne va pas cesser de s’accentuer au fil des années : sur les 103 millions de véhicules qui devraient être commercialisés en 2015, un peu plus de 60 millions seront écoulés dans les seuls pays émergents, d’après JD Power and Associates (40 millions environ sur 77,3 millions en 2011).

Chaque grande zone géographique aura néanmoins sa spécificité. Sur le Vieux Continent, les ventes seront ainsi très contrastées entre l’Allemagne et l’Espagne : en 2015, elles dépasseront la moyenne annuelle enregistrée sur la période 2000-2007 (3,2 millions d’unités) outre-Rhin mais pas de l’autre côté des Pyrénées (1,5 million d’unités)*. “A cette date, il aura fallu huit ans à l’Europe de l’Ouest pour sortir de la crise, contre cinq ans avec la crise de 1992”, relève Jan Willem Plantagie. En 2015, JD Power and Associates estime qu’un peu plus de 20 millions de véhicules seront commercialisés en Europe de l’Ouest et de l’Est (17 millions environ attendus sur 2011). “A cette date, la part des modèles des segments A et B dans le mix des ventes devrait être très proche des 50 %”, souligne par ailleurs Jan Willem Plantagie. Elle était de 39 % en 2007.

“Le financement reste un facteur essentiel de vente aux Etats-Unis”

“La baisse des émissions de CO2 continuera à se poursuivre jusqu’en 2015”, poursuit le responsable de secteurs de Standard & Poor’s. Ce dernier ne considère pas pour autant qu’elle sera fortement favorisée par le lancement de nouveaux VE. “Nous sommes encore loin d’un marché de masse avec les VE”, explique-t-il simplement. Nombre de constructeurs européens devront en outre relever d’autres défis à brève échéance. Ils devront notamment s’attacher à accroître le taux d’utilisation de leurs sites de production, voir s’il est possible de produire dans leurs pays d’origine pour vendre dans les pays émergents et enfin faire face à de nouveaux concurrents de plus en plus agressifs. “Le tout en surveillant leur marge opérationnelle !”, indique Eric Tanguy, responsable adjoint en charge des secteurs auto, biens d’investissements et aérospatial sur l’Europe chez Standard & Poor’s Europe. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elles sont très différentes d’un constructeur à l’autre : BMW AG, Daimler AG et Volkswagen AG ont affiché l’an dernier des marges opérationnelles supérieures à 5 %, contre moins de 3 %, voire moins de 2 %, chez PSA et Renault. Les constructeurs américains ? Ils doivent eux aussi prendre en compte certains paramètres. “Le financement y reste un facteur essentiel de vente”, rappelle Robert Schulz, responsable du secteur auto pour les Etats-Unis chez Standard & Poor’s. Et à ses yeux, un constructeur doit tout particulièrement faire attention : Chrysler. “Le fait qu’il n’ait pas de captive risque de compliquer sa stratégie”, prévient Robert Schulz, qui estime aussi que GM va s’attacher à développer GM Financial. Standard & Poor’s s’attend à ce qu’il y ait cette année 12,9 millions de véhicules commercialisés aux Etats-Unis, soit une hausse de 11,2 % par rapport à 2010 (+ 11,5 % en 2010).

*Les ventes de véhicules devraient atteindre les 3,5 millions d’unités en Allemagne sur 2015. Elles sont attendues à moins de 1,2 million en Espagne.

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