La PFA mobilise
Président de la PFA, Michel Rollier s'est félicité du nombre de présents à cette journée d'ateliers, de tables rondes et de conférences concoctée par la PFA, "une affluence qui aide à faire connaître notre rôle". Les missions de la PFA sont en effet multiples, et leur réussite absolument nécessaire pour relever les différents secteurs de la filière automobile.
Michel Rollier a d'ailleurs été choisi par le ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, pour présider au développement d'une "Task Force" afin de consolider la filière. "L'objectif, confiait Michel Rollier, consiste à consolider les acteurs des sous-filières de l'automobile, autrement dit les 5000 PME qui constituent le tissu industriel français, 5000 entreprises qui ne se consacrent, cependant, pas toutes à l'automobile. Pour les consolider, il faut les identifier et faire émerger des champions de PME, qui n'ont pas, aujourd'hui, la taille suffisante, ou dont le potentiel s'avère encore sous-exploité par rapport à leur créativité."
Les facteurs de succès
A l'occasion des Ateliers de la Filière automobile, Michel Rollier a tenu à rappeler quelques nécessités, et quelques vérités aussi. En évoquant les difficultés de certaines entreprises, il souligne l'impérieux besoin pour elles de s'internationaliser : "Les PME ne peuvent pas se contenter des clients français, de rester à ce premier niveau, car du fait de l'internationalisation, les donneurs d'ordre veulent, à côté d'eux, leurs sous-traitants. Beaucoup ont déjà sauté le pas et nombre d'ETI et de PME ont réussi cette internationalisation, mais il reste beaucoup à faire."
Et pour cela, il faut des moyens, une taille adéquate, des actions groupées, que favorisent justement les rencontres de la PFA, peut-on comprendre dans les déclarations des intervenants. Réunir les entreprises d'un même secteur ou de secteurs complémentaires pour affronter l'international ou proposer des produits ou des services complets via les Aria (Association régionale de l'Industrie automobile), les pôles de compétitivité, les CCI : tout cela concourt à la constitution d'entités plus fortes et plus compétitives.
Michel Rollier ajoutera d'ailleurs que "la diversification en dehors de l'industrie automobile apparaît aussi comme un levier de développement et de changement de taille. S'ouvrir à d'autres métiers permet de rétablir un équilibre, comme aller vers l'aéronautique, le médical, le nucléaire, etc. Donc, développons également ce qui n'est pas automobile", a-t-il asséné. Le président de la PFA ira jusqu'à rappeler que "la diversification peut commencer par la diversification du portefeuille clients", en précisant qu'"être leader sur un marché particulier, c'est aussi une manière d'être leader !".
L'aide simplifiée aux PME
Reconnaissant qu'il existe aussi des surcapacités dans certains secteurs qu'il encourage, justement, à engager une diversification, Michel Rollier a surtout annoncé qu'une nouvelle mesure s'adressant aux PME devrait faire décoller certaines entreprises. En effet, allant dans le sens de la déclaration de Louis Schweitzer, le nouveau Commissaire à l'Investissement, qui déclarait, la veille, qu'il restait de l'argent inemployé pour les entreprises soucieuses de développement*, le patron de la PFA a déclaré que, "désormais, une subvention de 200000€ pourrait être allouée sur présentation d'un dossier simplifié de trois pages et de vingt minutes de présentation. Le tout prenant six semaines seulement".
Cette mesure tend à faire oublier les dossiers trop lourds demandés jusqu'à présent, les délais à rallonge qui décourageaient les décideurs, décidément surchargés. Des projets à 5 millions d'euros s'avéraient trop complexes alors que les besoins pour relancer les PME pouvaient être envisagés avec beaucoup plus de réactivité. La simplification va dans le bon sens et devrait voir de nombreuses entreprises reprendre le combat avec plus de confiance. Nous reviendrons, par ailleurs, sur les conditions d'une ré-industrialisation, dossier également traité lors de ces ateliers, et classé très sensible !
*Le ministère de l'Economie a communiqué en octobre dernier que les 270 millions d'euros restants du FMEA (Fonds de Modernisation des Equipementiers automobiles" seraient transformés en un nouveau fonds, appelé "Fonds Avenir automobile", toujours à destination de l'automobile, mais avec la fonction de faire émerger de nouveaux champions, allant dans le sens des nouveaux enjeux de l'automobile.