Grönholm engrange

...Certes, Mikko Hirvonen n'est pas encore au niveau de son prestigieux équipier, pas plus qu'à celui de Sébastien Loeb. Mais le jeune finlandais a gagné en maturité et le fait de figurer systématiquement sur la 3e marche du podium a permis à son équipe de grignoter des points précieux à l'équipe Kronos-Citroën. Mais à Kemer, haut lieu du Rallye de Turquie, Ford a touché le jackpot en réalisant le doublé devant la 307 WRC de Henning Solberg. Une première depuis le Rallye du Mexique 2004. "Nos deux pilotes se sont superbement comportés eu égard aux difficultés rencontrées, se félicite Malcolm Wilson, directeur du team BP-Ford. Marcus a mené la course de bout en bout alors que Mikko a fait preuve de beaucoup de maîtrise et réalisé un excellent travail. Ceci dit, nous souhaitons à Sébastien Loeb un prompt rétablissement et espérons le voir revenir en compétition le plus tôt possible". Malcolm Wilson est sincère. Certes, en l'absence du leader du championnat du monde, l'occasion pour Ford de prendre le pouvoir était trop belle. Mais l'ex-pilote le sait bien, l'intérêt d'une discipline, donc sa médiatisation, ne repose que sur la véracité d'une réelle concurrence. Bref, pour ce qui est des résultats bruts, grâce aux 18 points marqués en Turquie, Ford a repris les rênes du classement constructeurs avec 8 points d'avance sur Kronos-Citroën. Chez les pilotes, Marcus Grönholm a réduit de 35 à 25 points son retard sur Sébastien Loeb. Quant à Mikko Hirvonen, il est remonté de la 4e à la 3e place, au détriment de Dani Sordo.

Le seul à être en mesure de pouvoir inquiéter Grönholm s'appelle Petter Solberg

Le problème est le suivant. Auteur d'une contre-performance, l'équipe Kronos-Citroën se retrouve absente du podium pour la première fois cette année. Certes, Colin McRae n'avait pas disputé un rallye depuis onze mois. Mais l'écossais, invoquant pour sa défense une méconnaissance des pneus BFGoodrich (donc des difficultés à sélectionner la bonne monte en fonction du terrain) s'est montré très loin du compte, pour finalement abandonner dans l'ultime spéciale (alternateur). Xevi Pons (4e) non nominé, l'équipe de Marc Van Dalen ne repart donc de Turquie qu'avec 3 points supplémentaires, à mettre au crédit de Dani Sordo (7e). Finalement, le seul à pouvoir inquiéter Grönholm sur ce rallye s'appelle Petter Solberg. Hélas, son baroud fit long feu. Deuxième à 34''2 de Grönholm au départ de l'ES15, une spéciale longue de 29,28 km, le bouillant norvégien tapait un rocher au 4e kilomètre et plongeait dans un fossé. Maigre consolation pour lui, il demeure le meilleur performer du rallye, en ayant signé 7 meilleurs temps, contre 5 pour le vainqueur. Mais attention ! Il serait par trop simpliste d'imaginer une victoire facile du finlandais. "En début de rallye, les conditions atmosphériques avaient rendu les spéciales traîtresses à un point que j'ai rarement vu en WRC, confiait le grand Marcus à l'arrivée. Il fallait vraiment se battre pour rester sur la route. En fait, je n'ai pu commencer à souffler que lorsque Petter (Solberg, NDLR) a abandonné". Effectivement, des pluies torrentielles avaient conduit les organisateurs à annuler les ES 1, 2 et 4.

Marc David