Bientôt un bonus réservé aux véhicules produits avec une énergie décarbonée ?
C'est un peu la quadrature du cercle que le gouvernement français tente de résoudre avec le futur bonus automobile. Jeudi 11 mai 2023, Emmanuel Macron va présenter son plan Industrie verte, avant un déplacement vendredi 12 mai à Dunkerque, dans le Nord.
Ce sera également l'occasion, selon la confirmation apporté par l’Élysée au Journal de l'Automobile, de dévoiler une nouvelle mouture du bonus écologique. Celui-ci, porté à 5 000 euros depuis le 1er janvier 2023, concerne toutes les voitures électriques dont le tarif est inférieur à 47 000 euros et pesant moins de 2,4 tonnes.
Si les services de l’Élysée préservent l'annonce du président de la République, quelques informations ont néanmoins filtré chez nos confrères des Echos. Informations confirmées également par nos interlocuteurs. "L'objectif serait de promouvoir les véhicules produits sur le sol européen grâce à l'ajout d'un critère sur le bilan carbone lié à la production", nous indique une source proche du dossier.
Une manière de limiter l'octroi du bonus sans pour autant violer les règles de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC), ni le droit européen.
Un Big Bang pour Dacia ?
Mais une fois ce critère mis en place, reste à connaitre sa mise en œuvre. Si la fabrication des batteries est intégrée, autant dire que l'octroi du bonus va se réduire comme une peau de chagrin. Ce qui ne serait pas sans déplaire au ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, qui tient les cordons de la bourse. Selon le baromètre de l'action publique, 1,8 million de primes à la conversion et bonus ont été versés depuis 2018.
Pour autant, cette nouvelle condition restreint considérablement le champ d'action. La Chine se positionne comme le deuxième pays fournisseur de voitures électriques pour l'Europe. Avec 300 000 unités, le pays couvre une part de marché de 19 %.
Mais cette part est majoritairement à mettre à l'actif de constructeurs occidentaux qui produisent en Chine. En effet, 200 000 des 300 000 véhicules électriques "made in China" qui sont arrivés en Europe en 2022 ne sont pas des modèles de marques chinoises. Dacia et Tesla sont les principaux importateurs avec respectivement la Spring et les Model 3 et Model Y.
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De fait, la Dacia Spring devrait être exclue de ce bonus nouvelle formule. Peut être aussi les Tesla importées de Shanghai. Tesla devrait toutefois pouvoir compter sur son usine de Berlin, en Allemagne.
Réindustrialiser le territoire
Cette annonce ferait sens avec la divulgation de ce plan Industrie verte dont les mesures doivent permettre d'accélérer la réindustrialisation du pays. Le choix de Dunkerque pour son déplacement n'est pas un hasard.
La région, va accueillir au moins trois usines de batteries. ACC (Automotive Cells Company), le consortium entre Stellantis, Mercedes et TotalEnergies, dont l'inauguration officielle est prévue le 30 mai 2023 à Billy-Berclau près de Douvrin. Côté Renault, l'usine Envision AESC doit voir le jour à Douai en 2024 et celle de Verkor, en 2025, à Dunkerque.
Un quatrième site, toujours à Dunkerque, pourrait voir le jour avec un projet porté par le groupe taïwanais ProLogium et une entrée en production dès 2026.
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