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Distribution

Maintenant, vous pouvez investir dans le commerce automobile

Publié le 25 février 2005

Par Alexandre Guillet
4 min de lecture
Bienvenue aux nouveaux investisseurs, ceux qui, jusqu'à maintenant, n'ont pas mis un sou dans la distribution automobile et qui réalisent que les changements qui s'opèrent aujourd'hui vont ouvrir la voie à la rentabilité. Ne le dites à personne : le commerce automobile va redevenir...
Bienvenue aux nouveaux investisseurs, ceux qui, jusqu'à maintenant, n'ont pas mis un sou dans la distribution automobile et qui réalisent que les changements qui s'opèrent aujourd'hui vont ouvrir la voie à la rentabilité. Ne le dites à personne : le commerce automobile va redevenir...

...une activité rentable, digne d'intérêt pour les investisseurs, qu'ils appartiennent ou pas aux professions de l'automobile. Rien n'était gagné tant qu'il y avait un risque sérieux de blocage de la liberté d'établissement : sans cette disposition essentielle, le règlement d'exemption 1400/02 n'aurait développé qu'une partie de ses effets, en ne libéralisant vraiment que l'après-vente. Aujourd'hui, même la bataille du CNPA, dont on apprend par ailleurs qu'il aurait d'autres dossiers à instruire et d'autres causes à défendre, a fait long feu. Le commerce automobile va enfin pouvoir connaître un véritable renouveau. Ceci ne veut pas dire que tout va être facile pour tout le monde, bien au contraire. Mais, parmi les concessionnaires, les entrepreneurs authentiques pourront rentabiliser leurs investissements. Et de nouveaux entrants vont arriver…

La rentabilité dans un marché hyper compétitif

Il y a trop d'entreprises de distribution surdimensionnées dans un marché stable depuis des années. Telle est la raison de fond de la rentabilité insuffisante du secteur. "Heureusement", une nouvelle concentration des réseaux, non imposée par le haut cette fois, mais dérivant d'une concurrence accrue, est à nos portes. Elle fera naître des entreprises rentables, et non d'autres mastodontes inadaptés à un marché compétitif. En effet, le commerce qui va se développer utilisera de façon plus rationnelle et rentable les espaces (et les capitaux) actuellement disponibles dans les concessions. Prenons le cas d'une concession monomarque disposant d'un salon de 500 m2 : trois gammes concurrentes pourraient y être exposées au lieu d'une seule, pour la plus grande satisfaction du concessionnaire et une meilleure rentabilité de la concession. Sans vouloir en déduire un nombre précis de concessions en activité dans X années, on voit que chacune des marques présentes sur le marché pourrait disposer d'une capillarité plus dense si, par exemple, il y avait en tout 2 000 concessions "trimarques" sur le marché (soit 6 000 espaces d'exposition en tout) au lieu de 3 000 ou 4 000 concessions monomarques. Et chacune des entreprises de distribution concernées en tirerait plus de profits. Telles sont les données du problème, exposées en termes pas si théoriques que cela : la formule multimarque est gagnante commercialement et financièrement pour des raisons maintes fois exposées, et le choix de trois marques (et non quatre, par exemple) est à la fois prudent et cohérent avec la "règle des 30 %" du règlement 1400/02.

Les investisseurs

Qui va investir ? D'abord, les concessionnaires les plus avisés. Il leur faut transformer leurs entreprises, dans le sens d'une meilleure adéquation aux nouvelles conditions du marché : élargissement de l'offre (recherche de nouvelles marques et de nouveaux locaux), expansion géographique (succursales, acquisition de concessions de la même marque), etc. Mais, parmi les investisseurs, il y aura aussi, tôt ou tard, de nouveaux entrants. Pourquoi, puisqu'il y a déjà trop d'entreprises de distribution ? On remarquera avant tout que ces nouveaux entrants corrigeraient une anomalie : leur absence, précisément. On a beaucoup parlé, il y a quelque temps, de la grande distribution, qui a renoncé à entrer dans la danse et n'a pratiquement exercé aucune action de lobbying auprès de la Commission européenne pour que les portes lui soient ouvertes. Au-delà des problèmes spécifiques de la grande distribution, l'aspect "rentabilité" par rapport aux capitaux à investir a très certainement joué un rôle. On peut s'en réjouir, mais ceci signifie avant tout que le secteur du commerce automobile était, en soi, peu intéressant. On peut ne pas s'en réjouir, mais ceci va changer. Bien entendu, je ne sais pas si la grande distribution rouvrira le dossier, mais d'autres nouveaux entrants seront attirés par la perspective d'une bonne rentabilité. Il faut donc s'accommoder du fait que les secteurs vitaux du commerce, automobile ou autres, supposent qu'il y ait de nouveaux entrants et, parmi les "anciens", des sortants pour cause d'inefficacité. "It's the competition, stupid !", pourrait dire un ancien président américain à ceux qui se demanderaient pourquoi il faut en arriver là.

Ernest Ferrari, Consultant

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