L’activité reprend un peu de vigueur
Va-t-on vers une sortie de crise ? S'il est encore un peu tôt pour l'affirmer, il semble tout de même que le secteur auto sort peu à peu du marasme : il enregistre ses premiers signes positifs depuis plusieurs mois d'après le dernier baromètre du CNPA (il est conçu en partenariat avec la société d'études I+C). Il révèle en effet que le chiffre d'affaires des professionnels dans le domaine du commerce et de la réparation VP + VUL s'est maintenu au troisième trimestre, les périodes précédentes ayant toutes deux enregistrées des reculs de 4 %. Sur la période, les recettes des professionnels sur les ventes de VN et de VO ont progressé de respectivement 3,5 % et 3 %, soit des évolutions plus rapides que celles constatées au niveau des immatriculations VN et VO (+ 2,5 % et + 2 %). Ils ont en revanche continué à enregistrer un recul de leurs recettes au niveau de l'après-vente (entretien, réparation et carrosserie) : d'après le baromètre, elles se sont contractées de 1 %, ce qui représente tout de même une amélioration par rapport aux deux trimestres précédents (- 3 % au premier trimestre et - 4 % au second). "Nous avons assisté à une évolution favorable des prix", explique Patrick Bailly, le président du CNPA, cette évolution s'étant matérialisée par une hausse des prix au niveau de la main-d'œuvre et des pièces. Tous les acteurs de la réparation n'en ont pourtant pas bénéficié dans les mêmes proportions : les recettes après-vente des agents ont grimpé de 1 % alors que celles des concessionnaires et des MRA ont reculé de respectivement 1 % et 2 %. Ils peuvent en tout cas s'estimer heureux, ces évolutions ayant été plus favorables que la situation constatée au niveau du VI.
Un recul de 16 % dans le VI
Les recettes après-vente dans le domaine du VI ont reculé de pas moins de 16 %, soit une aggravation par rapport aux évolutions constatées au premier et au second trimestre (respectivement - 8 % et - 14 %). Les recettes des professionnels dans la vente de VI neufs ont aussi reculé de 54 %, soit seulement une amélioration de quatre points par rapport au deuxième trimestre (- 58 %). S'en sortent-ils mieux sur la vente de VI d'occasion ? Oui et non : les professionnels ont enregistré ici un recul de leurs recettes de 10 %, soit à peu de choses près trente points de mieux que la contraction enregistrée sur la période précédente (- 37 %). Bref, autant dire que dans le domaine du VI, les professionnels sont plutôt nombreux à anticiper une baisse de leur chiffre d'affaires : ils sont 50 % à l'envisager sur le quatrième trimestre aussi bien en VN qu'en VO, 30 % "seulement" estimant que leurs recettes après-vente risquent de baisser sur les trois derniers mois de l'exercice 2009 (60 % envisagent une stabilité et 10 % une hausse). Il en est bien sûr autrement dans le domaine du VP et du VUL. "Les entreprises interrogées estiment ici à 28 % que leur chiffre d'affaires va augmenter dans le domaine du VN", indique Patrick Bailly, les sondés envisageant à 22 % des hausses de recettes en matière d'après-vente et à 20 % des augmentations de chiffre d'affaires au niveau du VO.
Des stocks en deçà de leur niveau 2008
Les professionnels n'en risquent pas moins de suivre au plus près l'évolution de leurs stocks. Ils ont en effet pas mal évolué au cours des derniers mois. Pour preuve : selon le baromètre du CNPA, les stocks VN et VO dans le domaine du VP et du VUL sont en deçà de leur niveau enregistré en 2008. "La baisse a été particulièrement importante dans le VO", précise Patrick Bailly, cette baisse en inquiétant pourtant certains, étant donné que les résultats annuels de nombre de sociétés vont à nouveau dépendre de leur activité VO à la fin 2009. Côté VI, les stocks sont repartis à la hausse dans le VN et ont très fortement baissé dans le VO. "La diminution des stocks VO dans le VI devrait atteindre les 40 % à la fin 2009, souligne Richard Moraud, le président des concessionnaires VI du CNPA. Celle des stocks VN devrait pour sa part osciller dans une fourchette allant de 5 à 10 %". Tous les professionnels se veulent au final relativement prudents quant à l'évolution de leur activité sur 2010, cet exercice devant être marqué à la fois par la diminution progressive de la prime à la casse et la modification du système du bonus-malus (il va se durcir avec une modification des seuils de CO2). "Nous souhaitons surtout que la prime à la casse puisse être attribuée en fonction de la date de commande et que cette dernière soit valable, c'est-à-dire qu'elle doit comprendre au moins un acompte", rappelle Patrick Bailly, ladite prime étant aujourd'hui attribuée en fonction de la date de livraison.
Vers 8 500 pertes d'emplois en 2009
Le responsable a en tout cas bon espoir : le ministre de l'Industrie a déclaré récemment qu'il était pour la prise en compte de la date de commande.
Patrick Bailly ne se fait en revanche pas trop d'illusions quant à l'évolution des immatriculations VP et VUL en 2010. "Elles devraient reculer d'environ 5 %", reconnaît le président du CNPA, ce dernier estimant aussi que la deuxième partie de l'exercice à venir devrait être marquée par un retour des entreprises.
Richard Moraud estime, lui, que l'évolution du marché VI dépendra en grande partie des aides éventuelles que mettra en place l'Etat. "Nous devrions enregistrer environ 35 000 immatriculations, soit à peu de choses près le même volume qu'en 2009", précise le président des concessionnaires VI du CNPA. En attendant, la profession devrait continuer à perdre encore quelques emplois : une perte nette d'un demi-millier d'emplois est attendue sur ce dernier trimestre. Elle représente toutefois une amélioration par rapport aux trimestres précédents, les soldes des premier, second et troisième trimestres ayant été de respectivement - 4 000, - 3 000 et - 1 000.
ZOOMLa formation s'adapte aussi à la conjoncture Le CNPA est en train de concevoir un tout nouveau programme de formation à destination des professionnels, ce programme devant comprendre différents types de stages. L'organisation professionnelle estime qu'il pourrait donner lieu à 7 000 ou 10 000 formations sur 3 ans dans 3 000 à 4 000 entreprises, son budget ayant été estimé à 16 ME, un budget auquel participerait l'Etat. "Nous souhaitons conserver les compétences dans nos métiers", explique Patrick Bailly. Avec ce programme, les frais de déplacements des salariés qui en bénéficieront seront pris en charge. "Les entreprises ne paieront en outre que le différentiel entre le Smic et ce qu'elles paient à leurs salariés", ajoute le président du CNPA. Elles pourront dans le même temps s'appuyer sur ce système pour pallier le fait qu'elles ne peuvent pas vraiment avoir recours au chômage partiel, cette procédure étant plutôt rare chez les distributeurs, garagistes, agents et autres MRA. |
Photo : Patrick Bailly, président du CNPA.
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