...Lewis Hamilton 20e et dernier,
Glock 19e,
Trulli 18e,
Kubica 17e,
Heidfeld 16e. La séance qualificative du GP de Monaco vient de se terminer et le couperet est tombé pour les "top teams". Pour le champion du monde en titre, la contre-performance s'explique aisément. Piégé à Mirabeau en début de séance, le jeune britannique a dû souscrire au changement de la boîte de vitesses de sa McLaren-Mercedes, endommagée dans le choc. D'où une pénalité de 10 places. Chez Toyota et chez BMW, en revanche, c'est la soupe à la grimace. Normal. Détenteurs de la 1re ligne à Sakhir il y a un mois, Trulli et Glock se retrouvent relégués en fond de grille sans vraiment savoir pourquoi. Ou plutôt, disons que le discours des pilotes Toyota est quasiment le même que celui des pilotes BMW : impossible de faire monter les pneus en température, d'où un manque d'adhérence chronique. Le problème, avec cette nouvelle réglementation, est épineux. Toute modification ou "évolution" apportée à une voiture ne peut être validée sur la piste en raison de la suppression des séances d'essais privés. Autrement dit, un travail dans la mauvaise direction se paie cash…
Alors qui, pour venir inquiéter Jenson Button, auteur d'une magnifique pole position (en 1'14''902) au volant de sa Brawn-Mercedes ? Kimi Räikkönen, peut-être, situé à ses côtés sur la première ligne de la grille de départ. Avec les 80 ch supplémentaires offerts par le KERS de sa Ferrari, tout est possible. Enfin… théoriquement. "Je suis sur la partie sale de la piste et la ligne droite avant le premier virage est très courte", maugréait le finlandais.
Effectivement, de miracle, il n'y en eut point. Au terme des 78 tours du GP de Monaco qu'il a mené de mains de maître, le leader du championnat du monde 2009 décrochait sa 5e victoire de la saison, sa 1re en Principauté, ceci devant son équipier
Barrichello. Et un troisième doublé pour l'écurie de
Ross Brawn ! Côté symbole, on retiendra cette image peu courante du vainqueur, toujours casqué, piquer un sprint après avoir franchi la ligne d'arrivée pour rejoindre la tribune princière et recevoir son trophée. "Je me suis trompé d'endroit, expliquait-il. Ici, lorsque l'on gagne, on se gare devant la loge princière". Le résident monégasque a des excuses. Au vu de ses saisons précédentes fort peu glorieuses, il ne pouvait, en rien, être imprégné de la coutume locale ! Button poursuit : "Gagner ici est fantastique ! Il n'y a rien de comparable. Lorsque j'ai franchi la ligne, j'ai hurlé à mes ingénieurs : on a Monaco les gars !" C'est un grand moment". Parti en pneus tendres, le britannique a su aller vite sans dégrader ses gommes, ce qui constitue déjà un bel exploit ! En effet, au contraire des gommes dures, les "tendres" s'effondraient littéralement en 12 tours, comme l'a démontré la prestation de
Vettel, notamment. Une chose est certaine. Voilà désormais le pilote Brawn GP solidement installé en tête du championnat du monde, avec 16 points d'avance sur son équipier brésilien.
De ce GP de Monaco, il faut également retenir la solide prestation de Sébastien Bourdais (parti 14e, il finit 8e), la stabilité de Renault (Alonso 7e) et surtout, le retour sur le devant de la scène de Ferrari. Pour la première fois de la saison, la Scuderia place ses deux voitures dans les points. Détenteur de la 3e marche du podium, Räikkönen termine à 13''4 de la Brawn de Barrichello, montrant par là que la F60 est désormais dans le coup en performance pure. "Le travail mené par tout le monde est enfin récompensé, soulignait Stefano Domenicali, le patron des "Rouges". Nous venons de réaliser un pas énorme, et cela fait du bien. Nous avons désormais un bon rythme de développement de la voiture". A confirmer en Turquie le 7 juin. Vainqueur de trois des quatre éditions disputées sur le circuit d'Istanbul, Felipe Massa aura à cœur de valider ce retour au sommet !
FOCUS
Vers un compromis ?
Ferrari débouté par le juge des référés du Tribunal de Grande Instance de Paris, des réunions fastidieuses menées à Monaco desquelles pas grand-chose n'est ressorti… Voilà en gros la situation dans laquelle sont plongés les patrons de la Fota dans le cadre du conflit les opposant à la FIA. On peut toutefois raisonnablement penser qu'un compromis va être trouvé avant la date fatidique des inscriptions au championnat du monde 2010, ce vendredi 29 mai. |