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Bienvenue en 2034 : Vingt-sept ans après

Publié le 27 avril 2007

Par Alexandre Guillet
4 min de lecture
En 2034, le marché automobile français ne s'est jamais aussi bien porté : on vend deux fois plus de voitures neuves mais le parc se stabilise, avec un âge moyen qui tend vers les 4 ans. Aujourd'hui, le marché mondial de l'automobile, comme prévu, est tripolaire : la nouvelle...

...Asie, dans laquelle on compte le Japon et la Corée, s'est ajoutée à l'Amérique et à l'Europe. Quatre grandes entités dominent le marché mondial : un  "Groupe transasiatique", qui intègre à des degrés divers des constructeurs Japonais, Chinois et Coréens ; une "Entente du Pacifique", où sont représentés des Américains, Japonais, Chinois et auquel des constructeurs Indiens viennent de s'associer ; une "Alliance tricontinentale", qui fédère des constructeurs Européens, Asiatiques et Américains ; une "Association eurasiatique" à laquelle ont adhéré des constructeurs Européens, Indiens, Chinois et Coréens. En France, il y a toujours deux grands constructeurs, l'un appartenant à l'Alliance tricontinentale et l'autre à l'Association eurasiatique.

En France, le machisme a perdu des plumes

Les femmes ont pris, depuis une dizaine d'années, le pouvoir qui leur revient (50 % du total des postes comportant une responsabilité décisionnelle de haut niveau) dans le secteur automobile. Tout a commencé vers 2 020 environ, quand les autorités européennes ont décidé qu'il fallait sortir d'une contradiction flagrante entre, d'une part, un discours politique centré sur l'attention envers la nature et notamment l'être humain et, d'autre part, une pratique consistant à concevoir des modèles agressifs, destinés à des automobilistes immatures, qui les utiliseront comme des armes. Les femmes étant plus sensibles aux nouvelles exigences de la société et plus à même de réaliser les objets correspondants, automobile incluse, c'est à elles qu'a alors été confiée la tâche de proposer les transformations nécessaires à l'intérieur des entreprises du secteur. L'échec de cette tentative a été, en un premier temps, flagrant en Allemagne, tandis que les Constructeurs français ont rapidement conquis le leadership du changement au sein de l'ACEA. Aujourd'hui, le degré de maturité des automobilistes macho n'a pas vraiment changé, mais les femmes participent à la direction d'entreprises devenues de plus en plus responsables.

Le marché français cette année

Le marché des véhicules neufs atteindra cette année un peu moins de quatre millions d'unités, tandis que le marché du véhicule d'occasion ne dépassera pas les deux millions. Par rapport à 2010, année où les choses commencent à peine à changer, on immatricule deux fois plus de voitures neuves, et on vend trois fois moins de voitures d'occasion. Le chemin parcouru en un quart de siècle a de quoi impressionner mais les causes en sont connues. La première, chronologiquement, naît avec le succès des modèles à bas prix, qui se sont multipliés après Logan. De plus en plus de constructeurs ont offert, au fil des ans, des modèles "low cost", destinés le plus souvent à une clientèle jusqu'alors contrainte à acheter des VO. Dès 2015, on vendait en France trois cent mille voitures appartenant à cette catégorie ; on en prévoit sept cent mille cette année. Soit à peu près autant de VO en moins. Mais la cause principale de l'explosion des ventes de voitures neuves et de l'effondrement du marché de l'occasion, réside dans la double décision gouvernementale, qui remonte à 2010, de lutter plus efficacement contre la pollution atmosphérique et acoustique d'une part, et contre l'insécurité routière d'autre part. Ces deux objectifs convergent vers le rajeunissement du parc circulant : en 2010, celui-ci comptait trente millions de voitures, dont l'âge moyen était de huit ans. C'est-à-dire que des automobiles conçues en 1990, et commercialisées en 1994, étaient encore en circulation ! En termes de sécurité, compatibilité, pollution, cette situation n'était plus acceptable, d'où la décision de limiter la durée de vie maximale d'une voiture à huit ans (quatre ans d'âge moyen parc) dans un délai de vingt-cinq ans. Nous y serons l'année prochaine. Il paraît que les constructeurs ne sont pas mécontents de la tournure qu'ont pris les choses depuis vingt-cinq ans.

Et en 2061 ?

La seule chose dont on peut être à peu près certain, c'est qu'en 2061, dans vingt-sept ans, les réserves de pétrole seront suffisantes pour les cinquante années successives, comme c'est le cas depuis un siècle et demi. Le moteur à explosion aura triomphé de ses adversaires, comme d'habitude. Et l'Automobile continuera à être un extraordinaire facteur de liberté individuelle.


Ernest Ferrari, Consultant

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