Le marché allemand historiquement bas
A l'image de la gestion de la crise, l'Allemagne automobile semble aussi mieux sans sortir. Certes, la chute est forte, même historique pour le KBA, mais elle n'est "que" de 61,1 % en avril 2020. Le même mois, la France a plongé de 88,8 % avec seulement 20 997 unités, l'Italie de 97,5 %, l'Espagne de 96,5 % et le Royaume-Uni de 97,5 %.
Les points de vente ayant été fermés fin mars en Allemagne pour limiter la propagation du virus, seules 120 840 voitures neuves ont été immatriculées en avril, soit un tiers de moins qu'au cours du pire mois de la crise de 2009 et le plus bas niveau enregistré depuis la réunification du pays en 1990. Rappelons qu'en mars, les immatriculations avaient déjà chuté de 37,7 %, avec 215 119 unités.
Sur les quatre premiers mois de l'année 2020, le marché a donc baissé de 31 % selon la KBA avec 822 202 VP immatriculés. L'essence reste le premier carburant en Allemagne, avec la moitié des voitures, devant le diesel (32 %). Les voitures hybrides représentaient en avril 14 % des immatriculations et les purement électriques 4 %.
En revanche, au sujet de la production, l'Allemagne ne fait pas mieux que ses voisins puisque seulement 10 900 véhicules sont sortis des chaînes en un mois, soit une chute de 97 %. Un volume inférieur à la production journalière en 2019 indique la VDA.
Dans ce contexte, toutes les marques à l'exception de Tesla (+10,4 %), qui s'appuie principalement sur la vente en ligne, ont baissé sur un an en avril : le leader du marché, la marque VW, a vu ses ventes reculer de 63,9 % pour une part du marché de 17,2 %. Smart enregistre la pire chute (-94,1 %). Mercedes (-71,2 %), BMW (-49,9 %), Audi (-61 %), Ford (-61,7 %), Peugeot (-63 %), Renault (-58,3 %), Citroën (-60,7 %) et Toyota (-52,1 %) ont également accusé le coup.
L'industrie automobile et le gouvernement ont débattu, mardi 5 mai, d'un nouveau programme de relance pour cette branche clé de l'industrie du pays, similaire aux primes à l'achat instaurées après la crise financière de 2008-2009. Demandé par le secteur, certains économistes, politiques et surtout les défenseurs de l'environnement s'opposent à une telle mesure, arguant qu'une subvention pour tout type de véhicule ralentira la transition vers la mobilité électrique. La réunion autour d'Angela Merkel n'a pas abouti à une décision mais des groupes de travail doivent présenter des pistes d'ici début juin. (avec AFP)
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