...certaine impertinence que nous sommes allés demander à
Jochen Schraff, en son fief de Saint-Jean de Braye, près d'Orléans, ce qu'il pouvait bien faire de nouveau pour dépasser les 51 % de parts de marché du groupe en France. Depuis 1996, chez WashTec, le nouveau patron ne se démonte pas et nous explique, modestement, que la puissance de l'entreprise en France, est née, entre autres, de plusieurs fusions sur le secteur du lavage mais qu'il reste encore beaucoup à faire au niveau de l'international comme sur le plan de la croissance horizontale. Et là, l'histoire commence à se pimenter. En effet, dans l'activité du lavage, une des grandes sources de conflit résidait dans le rejet de responsabilités, en cas de litiges – notamment pour le séchage, entre le fabricant du matériel et le fournisseur des produits chimiques. Quand l'un disait, "vos brosses ne sont pas assez efficaces ou mal réglées", l'autre répondait "ce sont vos produits qui sont mal dosés". Une guéguerre que WashTec a résolue en achetant en 2008, AUWA… une société de produits chimiques allemande. C'est alors que Jochen Schraff s'emballe : "nous sommes distributeurs et fabricants, nous maîtrisons le process complet. C'est l'alchimie complète, la combinaison entre la chimie et le portique de lavage. La R&D des chimistes travaille la main dans la main avec le bureau d'études des portiques." Le placement des buses élaboré ainsi entre les deux réseaux techniques, a amélioré le séchage, grâce à une meilleure inclinaison. Simple. Un département produits chimiques a donc été créé en France. L'engagement de la société est donc évident, ils assurent le bon fonctionnement du matériel dans sa globalité.
Un service après-vente dopé
Pour la chimie, des "techniciens qualité lavage" commercialisent les produits de WashTec et sont aussi de solides relais d'informations pour le service après-vente du groupe. L'objectif commun étant la satisfaction du client, le moindre souci est tout de suite relayé pour une réponse rapide. Parallèlement, près de 90 techniciens s'occupent des 5 000 installations déjà présentes en France et, bien sûr, bénéficient maintenant de formations en chimie, ce qui leur permet d'envisager "des résultats de lavage" le vecteur clé de la stratégie du groupe. Le marché du lavage, d'ailleurs, est propice aux innovations. Il va bien, nonobstant les problèmes de financement des investisseurs, qui peuvent, aujourd'hui éprouver des soucis parce que les banques sont frileuses. Un effet d'autant plus regrettable que le lavage a crû de 4 % en 2009 et que les clients gagnent de l'argent en prenant des stations de lavage. Comme le rappelle
Franklin Martel, directeur commercial et marketing, France : "Historiquement, le marché du lavage n'est pas affecté par les crises. Ce secteur est dépendant de la météo et du prix de l'essence. Les ventes étaient stables jusqu'en 2008, et seules les mauvaises conditions de crédit ont mis en suspens les dossiers des investisseurs". Dans le mix clientèle de WashTec, ce sont donc les investisseurs privés, les concessionnaires et les agents qui sont le plus touchés, les supermarchés (20 % des clients) s'autofinancent et ne rencontrent pas de difficultés. Quant aux compagnies pétrolières (30 % de la clientèle), elles ont plutôt bien réagi, le prix de l'essence s'étant stabilisé. Il faut dire, aussi, que celles-ci sont très sensibles à leur image et à la qualité de leur matériel, raison pour laquelle, elles le renouvellent régulièrement.
Sans délai et avec des innovations
Dans le lavage, comme dans le transport de marchandises d'ailleurs, le délai d'intervention est crucial. Si l'on considère qu'un portique permet 650 lavages en moyenne par mois – certains tournent à 1 800 par mois ! – le manque à gagner est vite vu. Un SAV très pro est bien sûr la solution, et 90 techniciens sur la route, cela représente 6 interventions par jour et par personne parce que le maillage est étroit, qu'ils roulent peu, d'un point à un autre. A ceci, s'est ajouté le fameux SAP désormais opérationnel, dont bénéficie, entre autres, la nouvelle structure logistique. Du centre logistique européen, partent tous les jours, les pièces et produits nécessaires aux techniciens, (commandées avant 16 h, elles sont disponibles le lendemain matin), qui ont un stock permanent dans leurs véhicules. D'ailleurs, leurs itinéraires sont calculés par géolocalisation pour qu'ils gagnent du temps. L'expertise à distance a, aussi, gagné ce secteur et WashTec le développe jusqu'au dialogue avec la machine, qui envoie des signaux "de détresse" quand il lui manque quelque chose… Toutes les données sont enregistrées et autorisent les statistiques les plus précises, pratiques pour la constitution des stocks de pièces !
Et puis, est arrivé le portique Premium appelé SoftCare2 Pro, qui affiche le meilleur résultat possible en combiné lavage et séchage. "Nous voulons la machine qui lave et sèche le mieux", martèle Jochen Schraff qui annonce qu'elle sera visible en démonstration grandeur nature lors de leur opération portes ouvertes des 14 et 15 octobre à Saint Jean de Braye. Cette machine répond par exemple à l'un des souhaits exprimés par les clients lors d'une grande enquête que WashTec a menée, à savoir, les endroits mal lavés parce que cachés. C'est ainsi que des brosses de roues de 21 pouces standard disposent d'une visée au centre pour cibler les petites comme les grandes roues. Les constructeurs d'automobiles travaillent, d'ailleurs, en amont avec WashTec pour déterminer les cahiers des charges et ce sont des portiques qui lavent les voitures en sortie de chaîne, prouvant s'il en était besoin que, dans le match entre brosses et rampes de lavage haute pression, les brosses douces (mousse) ont marqué des points. Et puis, encore une bonne nouvelle, WashTec lance la deuxième édition de son portique Softcare édition car wash, baptisé "édition calligraphique" et à découvrir pendant les portes ouvertes "parce que les automobilistes aiment leurs voitures et tout ce qui les entoure". Des versions personnalisables sont aussi possibles : Qui a dit qu'il n'y avait plus rien à faire dans le lavage ?
Photo : Jochen Schraff, nouveau président de WashTec France a de grandes ambitions pour le groupe.