S'abonner
Constructeurs

Valeurs résiduelles : le 2e effet flex-fuel

Publié le 9 mars 2007

Par David Paques
3 min de lecture
Alors que 2007 s'annonce comme l'année qui devrait sceller le développement du bio-éthanol en France, loueurs et constructeurs songent déjà à la revente de ces véhicules. Problème : les valeurs résiduelles affichées aujourd'hui n'incitent pas vraiment à la prise de risque. Pour...

...l'heure, seuls Ford, Saab et Volvo commercialisent des modèles flex-fuel dans l'Hexagone. Au second semestre, les constructeurs français leur emboîteront le pas, puis d'autres marques, comme Volkswagen, devraient suivre pour prendre leur part du gâteau. Pourtant, la commercialisation des modèles flex-fuel auprès des entreprises pose aujourd'hui un problème de taille : quelles valeurs résiduelles leur appliquer ? Les déconvenues sur le GPL ne jouent pas en faveur des carburants alternatifs et, faute d'autres références, les VR du flex-fuel sont pour l'heure définies un peu au-dessus du barème des véhicules essence (voir tableau).
Les incertitudes quant à l'avenir de ce marché sont encore très grandes : "Nous ne pouvons pas nous lancer si nous ne sommes pas sûrs que les structures de distribution du carburant se mettront correctement en place", estime Hubert Berthommier, directeur du développement Marketing de Cofiparc. "L'avenir fiscal du carburant, l'accueil de la surconsommation affichée ou l'évolution des prix du carburant peuvent expliquer la réserve qu'observent actuellement les différents acteurs", ajoute Hubert Hutin, directeur statistique d'Eurotax Glass's. Aujourd'hui, les loueurs établissent donc des valeurs résiduelles prudentes mais, estime Philippe Peyrard, directeur des ventes aux entreprises et VU de General Motors France, "avec la demande qui va probablement augmenter dans les mois à venir, les loueurs vont devoir affiner ces VR. Je pense qu'elles devront se situer à mi-chemin entre celles du Diesel et celles de l'essence".

Une meilleure visibilité en 2008

Reste à savoir quel volume les constructeurs vont mettre sur le marché. La forte chute des VR sur le segment de Laguna en a échaudé plus d'un et incite à la prudence. Engager d'importants volumes dans les flottes, sans connaître le succès commercial de ce type de carburation, risque en effet de créer une sur-offre à la revente et donc de décoter les modèles. L'évolution des valeurs résiduelles dépend donc de l'implication des loueurs, du succès public des véhicules flex-fuel, mais également de la politique que vont tenir les constructeurs à ce sujet. "Il va falloir observer les volumes qui s'écoulent dans les mois à venir et, notamment, l'arrivée des modèles français, estime Jean-François Picone, analyste chez Polk. Dans les deux ou trois ans, avec un réseau de distribution de carburant plus fourni, ces véhicules auront un vrai plus par rapport à l'essence et cela devrait se ressentir progressivement sur leurs valeurs résiduelles".
En attendant, le doute va perdurer pour les douze mois à venir. Le temps d'observer la mise en place du réseau de distribution de carburant, de scruter l'intérêt des particuliers et des entreprises pour l'E 85 et, finalement, de rassurer loueurs et gestionnaires de flottes.


David Paques


 

Vous devez activer le javacript et la gestion des cookies pour bénéficier de toutes les fonctionnalités.
Partager :

Sur le même sujet

Laisser un commentaire

cross-circle