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Constructeurs

Un monde à part

Publié le 12 février 2010

Par Alexandre Guillet
2 min de lecture
La mondialisation fait aussi des ravages et la crise financière est venue le rappeler avec âpreté. Aux possédants comme aux plus démunis, c'est aussi l'une de ses spécificités. Pour autant, on ne saurait affirmer qu'elle est sans partage. "Celui qui va sur Internet...
...n'a pas de pays", selon la jolie formule de Xavier Niel.

C'est toute la complexité de l'équation et les institutions européennes semblent aujourd'hui bien en peine face ces inconnues d'un nouvel ordre. Face aux négociations entre Etats et entreprises, certes souvent mises en scène à des fins électorales ou de communication, Bruxelles s'enlise dans une mauvaise interprétation shakespearienne en brandissant sans relâche le sceptre du respect de la libre concurrence et du consommateur. Les industriels, pas uniquement ceux de l'automobile, s'en émeuvent. Ainsi, l'ERT (European Round Table of Industrialists) vient de remettre à Bruxelles une note exposant sa vision pour une Europe compétitive en 2025 (disponible sur www.ert.be). Entre propositions et mises en garde, on peut notamment y lire que la Commission ne se bat pas pour protéger et stimuler la compétitivité de l'industrie européenne et que l'Europe est souvent à la fois trop centrée sur elle-même et trop éclatée pour prendre à bras-le-corps les problèmes à l'échelle mondiale. En clair, les industriels réclament un soutien franc et massif et surtout débarrassé des scories des grands principes dont font fi les autres régions du monde, Asie en tête. Dans le petit bréviaire de Georges Clémenceau, ils préfèrent "L'honneur, c'est comme la virginité, ça ne sert qu'une fois" au "Etre vaincu vaut mieux que d'être vainqueur du côté des scélérats". Vu la tournure prise par les récents épisodes Opel ou Renault, sans même évoquer la gestion de la problématique du CO2, il reste à espérer que la Commission et sa direction de la concurrence daignent prendre le temps de se pencher sur cette note.

"Avec le violon, il faut choisir : ou bien tu joues juste ou bien tu joues tzigane". Avec la mondialisation, c'est un peu pareil. Bruxelles à la mode tsigane, l'évocation est savoureuse, n'est-ce pas ?

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