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Constructeurs

"Tous les domaines d’activités d’une concession sont touchés"

Publié le 30 octobre 2012

Par Christophe Jaussaud
5 min de lecture
Luc Chausson, directeur de Skoda France - A l’image de la maison mère, Skoda France enregistre de belles performances malgré un contexte défavorable et une offensive produits davantage centrée sur 2013. En effet, la Rapid sera dans les showrooms dès le mois de décembre, avant que ne débarque la nouvelle Octavia durant le premier semestre. Toutefois, même positive, cette année 2012 restera délicate pour le réseau.
Luc Chausson, directeur de Skoda France - A l’image de la maison mère, Skoda France enregistre de belles performances malgré un contexte défavorable et une offensive produits davantage centrée sur 2013. En effet, la Rapid sera dans les showrooms dès le mois de décembre, avant que ne débarque la nouvelle Octavia durant le premier semestre. Toutefois, même positive, cette année 2012 restera délicate pour le réseau.

JOURNAL DE L’AUTOMOBILE. Skoda affiche, à fin septembre, de bons résultats commerciaux avec 16 159 immatriculations. Quelles en sont les raisons ?
LUC CHAUSSON.
Les bons résultats enregistrés trouvent leur fondement dans la stratégie que nous avons mise en place en 2011. En effet, nous avons structuré notre réseau, accéléré fortement la communication, conçu des opérations clients, ce qui nous a permis de débuter 2012 sur une bonne dynamique. Ainsi, nous affichons une croissance de 7,4 % sur un marché en recul de 13,8 %.

JA. Quels sont les produits qui tirent les ventes ?
LC.
La Fabia et le Yeti sont les produits qui assurent notre croissance. Le Yeti, grâce notamment à des séries limitées, tire le meilleur parti d’un segment qui reste très dynamique malgré le contexte difficile. Quant à Fabia, la Monte Carlo nous donne entière satisfaction, d’autant que nous étions un des seuls pays à y croire dès le lancement. En effet, nous avons parié très tôt sur les possibilités d’individualisation sur ce modèle, ce qui n’avait pas été vraiment testé. Aujourd’hui, elle représente 30 à 40 % des ventes du modèle.

JA. Sur un segment A00 en difficulté, quel rôle a joué la Citigo ?
LC.
Sur ce segment effectivement très chahuté, nos résultats ne sont pas mauvais. Cependant, nous n’avons que trop peu de recul car la Citigo a seulement été lancée fin juin. Il faut que la voiture s’installe. Nous arrivons, méconnus, sur ce segment et nous allons jouer notre rôle de constructeur en faisant connaître ce modèle au travers de la communication et d’opérations d’essais. Petit à petit, les volumes vont augmenter.

JA. Votre réseau vit-il la même année que vous ?
LC.
Le réseau Skoda est à l’aune des autres réseaux, c’est-à-dire qu’il courbe l’échine en cette période difficile, mais reste très confiant quant à la stratégie déployée par le constructeur. Nous avons d’ailleurs pu le vérifier il y a quelques jours, lors d’une convention internationale où nos distributeurs ont pu découvrir les produits qui vont être lancés durant les deux prochaines années. Maintenant, tous savent que l’année 2012 sera un exercice compliqué au niveau de la rentabilité. En effet, pour la première fois, tous les domaines d’activités d’une concession sont touchés.

JA. Vos ventes aux entreprises expliquent-elles en partie vos bons résultats ? Comment évoluent-elles ?
LC.
Cette année, proportionnellement, elles sont moins importantes que l’année dernière car nous avons gagné du terrain sur le canal des particuliers. De plus, certains produits correspondant à cette clientèle sont en fin de vie. Nous allons rebondir l’année prochaine avec le lancement de la nouvelle génération de l’Octavia.

JA. Malgré des volumes en hausse, souffrez-vous de la guerre des prix ambiante ?
LC.
Nous souffrons dans le sens où cela déstabilise complètement le client particulier. Difficile pour lui, maintenant, de connaître le prix réel d’une voiture. Or, cela a effectivement un prix. Nous faisons partie du groupe Volkswagen, qui a réaffirmé sa volonté d’investir de 30 à 40 milliards au cours des trois prochaines années. Mais pour investir, nous devons gagner de l’argent. C’est pour cela que nous ne suivons pas cette guerre des prix.

JA. Vous présentez ici la Rapid. Cette berline correspond-elle au marché français ? Quelles sont vos ambitions ?
LC.
Il s’agit en fait d’un produit très malin. Si vous la regardez sans vraiment la connaître, la Rapid peut laisser penser qu’il s’agit d’une berline tricorps ne s’adressant effectivement pas au plus gros du marché. Mais avec son hayon, elle peut finalement séduire de nombreux possesseurs de berlines compactes. De plus, c’est un véhicule typiquement Skoda avec un habitacle très généreux et un coffre de 550 litres. Autant d’atouts que pourront apprécier des clients professionnels comme particuliers. Quant à nos objectifs chiffrés, nous sommes aujourd’hui en train d’affiner les potentiels compte tenu des évolutions du marché cette année, qu’il s’agisse de volumes, de segments ou des canaux de ventes. Nous lancerons la Rapid le 15 décembre prochain sur le marché français.

JA. Quelle est votre couverture du marché avec l’arrivée de la Rapid ? Avec cette gamme plus large, quelle pénétration vise Skoda ?
LC.
Aujourd’hui, avec la Rapid, mais aussi la Citigo lancée en juin dernier, nous couvrons 80 % du marché. Ainsi, nous visons toujours un objectif de 2 % de pénétration à l’horizon 2015. Cela reste notre ambition, même si le marché 2012 ne correspond pas aux prévisions initiales et pourrait légèrement retarder cette montée en puissance. Mais, dans tous les cas, notre vision demeure très claire.

JA. Dans la salve des produits que vous avez présentés à vos concessionnaires, peut-on encore imaginer une augmentation de votre couverture du marché ?
LC.
Pas dans les deux ans à venir car il nous faut déjà bien installer les nouveautés de cette année et celles de l’année prochaine. Sans révéler tous les produits qui arrivent, il y aura, au printemps prochain, la nouvelle Octavia qui est un produit majeur pour nous. Logiquement, après l’arrivée de la Rapid, cette nouvelle génération va grandir, sera positionnée plus haut, pour nous rapprocher encore des modèles représentatifs du segment.

 

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