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Thierry Koskas : "Citroën est et doit rester une marque populaire"

Publié le 20 juin 2024

Par Robin Schmidt
6 min de lecture
À l’occasion de la présentation du nouveau C3 Aircross, Thierry Koskas, le patron de Citroën, est revenu sur les ambitions internationales de la marque ainsi que sur le rajeunissement souhaité de la clientèle ou encore l'électrification de la gamme.
Thierry Koskas, directeur général de Citroën.
Thierry Koskas, directeur général de Citroën. ©Citroën

Arrivé à la tête de Citroën il y a plus d’un an, Thierry Koskas s’est donné pour objectif d’aider le constructeur français à retrouver sa gloire passée. En effet, alors qu’elle représentait plus de 15 % des ventes dans l’Hexagone en 2010, la firme aux chevrons ne possédait plus que 7,1 % de part de marché l’an dernier.

 

Une chute vertigineuse pour ce constructeur historique, qui fut à l’origine de nombreux modèles mythiques comme la DS ou encore la 2 CV. Mais Citroën compte bel et bien contrer le recul de ses parts de marché en France et en Europe. Et selon son directeur général, ce retour vers le succès doit en toute logique passer par un changement de stratégie et par un renouvellement de la gamme.

 

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Quelques mois après la présentation de la nouvelle C3, le constructeur français dévoilait donc, mercredi 19 juin 2024, la troisième génération du C3 Aircross. Un modèle qui s’inscrit pleinement dans la stratégie de la marque, puisque la nouveau C3 Aicross sera proposé à des tarifs très abordables, ces derniers débutant à 19 400 euros en essence.

 

Citroën, le nouveau Dacia de Stellantis

 

À l’image de la C3 ou du C3 Aicross, la nouvelle orientation de Citroën implique la commercialisation de véhicules bon marché. Un repositionnement de marque pleinement assumé par son patron, qui admet dorénavant être le concurrent direct de Dacia. La nouvelle C3 sera par exemple commercialisée d’ici à la fin de l’été à partir de 14 990 euros, tandis que sa version électrique, la ë-C3, sera quant à elle disponible à moins de 20 000 euros bonus écologique déduit, soit très proche des tarifs de la Spring.

 

"Citroën est et doit rester une marque populaire. Nous voulons continuer à être capables d’offrir la mobilité à tous types de clients. Sur le segment B, avec les nouveaux C3 et C3 Aircross, nous pouvons dire que nous sommes en phase avec ce que fait Dacia. Nous avons cependant beaucoup à offrir, puisque ces deux modèles n’ont pas d’équivalents, non seulement chez Dacia, mais aussi sur le marché", explique Thierry Koskas.

 

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Derrière cette stratégie se cache surtout la volonté d’aller conquérir une nouvelle clientèle très large, avec en ligne de mire, les jeunes. En effet, l’âge moyen des clients d’une Citroën neuve est aujourd’hui de plus de 60 ans, soit l’un des plus élevés du marché. "L’un des enjeux de la marque est de rajeunir notre base de clients. Nous pensons que c’est une bonne façon de le faire avec la C3 et le C3 Aircross, car ce sont des produits qui peuvent intéresser les jeunes grâce à leurs prix plus abordables, mais aussi grâce à leurs motorisations électriques", souligne le directeur général de Citroën.

 

Qui poursuit : "La Citroën Ami est également une manière pour beaucoup de jeunes de rentrer dans la mobilité à quatre roues avec Citroën." Depuis son lancement en 2020, la petite Citroën Ami rencontre en effet un vrai succès en France, mais aussi dans d’autres pays comme l'Italie. Un succès qui perdure dans le temps puisque l’Ami était encore l’an dernier la voiture la plus vendue de son segment dans l’Hexagone.

 

Un quart des ventes en électrique d’ici à 2025

 

Face aux nouvelles réglementations européennes, impulsées par l’échéance de 2035, la marque aux chevrons compte également mettre les bouchées doubles sur son offre de véhicules électriques. L’arrivée cette année des C3 et C3 Aircross, toutes les deux disponibles avec des motorisations 100 % électriques, témoigne en effet de cette accélération chez Citroën. Le constructeur s’est ainsi fixé l’objectif de vendre un quart de ses voitures en électrique sur le Vieux Continent dès 2025, soit deux fois plus qu’actuellement.

 

citroen c3 aircross

Avec le nouveau C3 Aircross, Citroën se donne les moyens de réussir sur le segment B-SUV. ©Anatol Gottfried-Continental Productions

 

Selon Thierry Koskas, le véhicule électrique rencontre par ailleurs un intérêt grandissant auprès des Français. "Je pense que cela s’explique par le fait qu’il y a beaucoup moins d'inquiétude autour de la recharge qu’auparavant. La France est quand même privilégiée, car il y a aujourd’hui un environnement qui facilite grandement la vie des clients. On le voit par exemple avec le nombre de bornes de recharge et c’est aussi pour ça que la France est l’un des pays dans lequel le taux de véhicules électriques est le plus élevé", déclare-t-il.

 

Mais si l’achat d’un véhicule électrique est encore aujourd'hui encouragé par les aides gouvernementales, ces dernières risquent néanmoins de baisser dans les années à venir. "Il faut donc que nous arrivions à vendre et à proposer des voitures électriques en nous habituant à une baisse de ces initiatives", avance Thierry Koskas. La marque aux chevrons prévoit également de présenter trois nouveautés majeures au Mondial de Paris 2024, sans pour autant préciser s’il s’agira de véhicules électriques ou non.

 

Ambitions européennes et internationales

 

En 2024, Citroën semble toutefois avoir renoué avec les volumes en Europe. Depuis le début de l’année, la marque aux chevrons accuse en effet une belle progression de 3,8 % de ses ventes sur le Vieux Continent. Et ce, même avant le lancement de ses nouveaux modèles. Une performance rendue possible grâce à la C3 actuelle qui, même en fin de carrière, rencontre toujours un réel succès, en étant le modèle thermique de Stellantis le plus vendu en Europe en 2024.

 

Mais le constructeur français entend encore continuer à gagner des parts de marché au niveau européen, avec l’objectif d’atteindre 5 % des ventes, ce qui représente environ 750 000 véhicules. "Je pense que nous en serons capables en 2025, avec la commercialisation en année pleine de la C3 et le C3 Aircross, qui devraient représenter près de la moitié de nos ventes de véhicules particuliers", témoigne le patron de Citroën.

 

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Thierry Koskas mise également sur les marchés internationaux (hors Europe) pour accroître fortement le nombre de véhicules vendus de Citroën. "Nous voudrions que l’international représente environ 30 % de nos ventes. Nous avons ciblé trois marchés piliers qui devraient chacun correspondre à 10 % des ventes. Il y a d’abord l’Amérique latine et notamment le Brésil, mais aussi l’Inde qui est potentiellement le deuxième plus gros marché du monde et au sein duquel nous sommes en train de démarrer, et enfin le Moyen-Orient avec surtout la Turquie", conclut-il.

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