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Constructeurs

Reynolds & Reynolds revient en Europe

Publié le 14 novembre 2003

Par Alexandre Guillet
4 min de lecture
En rachetant Incadea, l'éditeur allemand de progiciels de Dealer Management System, l'Américain Reynolds & Reynolds, veut bouleverser un marché européen caractérisé par la multitude d'intervenants, mais dont peu finalement ont une réelle envergure internationale comme ce sera le cas du...

...nouvel ensemble.


Revenir pour réussir. L'objectif affiché par Reynolds & Reynolds est sans équivoque : conquérir l'Europe. Et pour cela, l'Américain, qui n'avait plus qu'un cabinet de consultants sur le Vieux Continent, a préféré faire son marché plutôt que de repartir d'une feuille blanche. Résultat, il a acquis pour 7 millions de dollars une jeune société allemande, Incadea, disposant d'un potentiel intéressant compte tenu des caractéristiques de sa plate-forme DMS, conçue dès le départ pour faciliter la gestion d'un site multimarque et facilement transposable sur les différents marchés. "Le rachat d'Incadea représente pour nous la solution sur mesure aux besoins du marché européen", explique Dale Medford, directeur de Reynolds International, la branche créée à l'occasion de ce rachat. La nouvelle entité Incadea-Reynolds & Reynolds entend en fait répondre à l'éclatement de l'offre en Europe en offrant un même produit paneuropéen aux réseaux de distribution et non pas "de multiples solutions et de multiples plates-formes", comme c'est le plus souvent le cas. "Nous nous épargnons de devoir rationaliser un grand nombre de plates-formes, ce que doivent faire nos concurrents", poursuit Dale Medford. La vocation transfrontalière du produit Incadea.engine a




FOCUS

Microsoft, le nerf de la guerre

La plate-forme Incadea a été développée autour du programme Microsoft-Navision. Les liens qui rapprochaient déjà Microsoft et Reynolds & Reynolds n'en seront que renforcés. L'équipe française d'Incadea, épaulée bien sûr par la maison mère allemande et Microsoft en Allemagne, est aujourd'hui de quatre personnes, qui passeront à sept au début de 2004.
beaucoup pesé dans la balance à l'heure du rachat. Tout comme ses liens avec Microsoft, dont le logiciel Navision a servi de base à Incadea et dont Reynolds était déjà un partenaire important. L'Américain compte aussi s'appuyer sur cette dynamique pour introduire en Europe des solutions nouvelles dans le domaine du CRM ainsi que dans celui des pièces et services. Quant à Incadea.engine, il devrait connaître, grâce à la puissance du réseau Reynolds International, une destinée mondiale plus rapide que ce qui était initialement envisageable.
"L'annonce du rachat d'Incadea par Reynolds & Reynolds a été plutôt bien perçue par nos clients et prospects", explique Hubert Gervais, directeur de l'agence française d'Incadea. Il vient en effet crédibiliser une offre certes récente mais qui se veut adaptée à la demande actuelle et à venir, orientée vers le multimarquisme. La période est encore au démarchage de constructeurs et d'importants groupes de distribution français, mais les premiers accords pourraient intervenir très rapidement et l'implémentation des progiciels dans les concessions pourrait démarrer dès les mois de janvier-février "pour un constructeur qui possède la moitié de ses sites en France", selon le responsable. "Dès le mois de décembre, un concessionnaire multimarque et multisite va également en être doté", poursuit Hubert Gervais, alors que depuis l'année dernière un site pilote, un agent Mercedes à Lyon, est également équipé d'Incadea.engine.
L'arrivée de Reynolds & Reynolds, qui n'avait plus en Europe qu'un cabinet de consultants, ne devrait toutefois pas engendrer de gros bouleversements d'organisation au sein d'Incadea, dont la structure dirigeante actuelle reste en place. La nouvelle entité s'appellera désormais Incadea-Reynolds & Reynolds. La société américaine devrait implanter à Zurich une partie de ses locaux tandis que les bureaux de développement produit se situeront en Allemagne, à Raubling, où sont déjà situés ceux d'Incadea, et en Angleterre. Une antenne a également été mise sur pied à Roissy à la fin du mois d'octobre, même si l'équipe française d'Incadea était déjà en place depuis six mois. "Il est important pour Reynolds & Reynolds de pouvoir s'appuyer en Europe sur Incadea, poursuit Hubert Gervais, car en nous rachetant, ils acquièrent le produit qu'il faut, déjà homologué chez des constructeurs et utilisé par plus de 4 000 personnes dans 234 concessions, principalement en Europe." Et ils bénéficient également d'un réseau de partenaires intégrateurs dense à travers toute l'Europe.
Cet événement pourrait aussi faire évoluer le paysage européen du DMS, en contraignant un certain nombre de petits éditeurs locaux de progiciels à se reconvertir en intégrateur s'ils veulent survivre. Les négociations avec les constructeurs et leur réseau ont aujourd'hui de plus en plus souvent une portée internationale. Incadea-Reynolds & Reynolds se place idéalement pour y jouer un rôle.


Philippe Armengaud





FOCUS

Les homologations d'Incadea


Un certain nombre de constructeurs font d'ores et déjà confiance à Incadea :


  •  BMW en Allemagne, Autriche, Norvège, Suède, Belgique, Danemark, Pologne et Espagne
  •  Opel en Allemagne, Autriche, Norvège, Suède, Danemark, Pays-Bas, Italie, Irlande, Portugal
  •  Toyota en Grèce, Slovénie et Croatie
  •  Mitsubishi en Europe du Nord. Citroën teste le progiciel dans son réseau allemand et Fiat en Italie. Volvo l'a également implémenté dans son réseau suisse.
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