Renault Mégane : Tirée vers le haut
Dévoilée lors du dernier salon de Francfort, la quatrième génération de la Mégane est aujourd'hui sur nos routes. Elle a d'ailleurs été le pilier des journées portes ouvertes du 14 au 18 janvier dernier dans le réseau. Une sixième nouveauté siglée d'un losange en à peine douze mois, qui doit venir encore amplifier le succès de Renault.
Il faut dire que l'an dernier a été bon pour le Français avec des immatriculations VP atteignant 382504 unités, en hausse de 8,1%. De quoi flirter avec les 20% de part de marché, 19,95% pour être précis. La Mégane3, en fin de vie, a plutôt bien résisté avec 41511 immatriculations. Certes, la baisse est de 7,3% pour la compacte, mais les succès des Captur (72191 unités, +14,6%), Espace (11069 unités, +183,5%) ou Kadjar (21069 unités) ont largement compensé. Ainsi, en 2015, Renault a immatriculé 28614 véhicules supplémentaires.
Qu'en sera-t-il en 2016 ? Renault peut légitimement tabler sur une nouvelle croissance grâce notamment à l'Espace, au Talisman et au Kadjar en année pleine, et naturellement à cette nouvelle Mégane. Notre partenaire IHS estime ainsi que Renault devrait écouler près de 450000 unités l'année prochaine en France, dont 63000 unités de sa berline. De quoi contester le leadership de la Peugeot 308 dans l'Hexagone et plus largement viser un retour sur le podium européen de la catégorie.
Y'a pas que les crossovers dans la vie
Même si, aujourd'hui, les SUV et autres crossovers ont envahi le paysage et la communication, les berlines font bien plus que de la résistance sur un segment C mondial qui représente tout de même 30 millions d'unités et demeure en croissance. Pour mémoire, en 2005, ce segment se limitait 17 millions d'unités. La tendance est similaire en Europe, où les berlines, breaks et coupés compacts représentent encore plus de 3 millions sur les 5,5 millions d'unités comptabilisées sur le segment. Renault veut donc logiquement sa part du gâteau.
Pour cela, cette Mégane, modèle écoulé jusqu'ici à plus de 6,6 millions d'unités, a profondément évolué. Sous la houlette de Laurens van den Acker, la sage berline a retrouvé une personnalité, bien servie par des proportions nouvelles. En effet, cette quatrième génération est plus longue (+64mm), plus large, avec notamment des voies gagnant 47mm à l'avant et 39mm à l'arrière, mais surtout plus basse de 25mm. L'empattement progresse également de 28mm. Ces mensurations revues à la hausse expliquent que la Mégane4 affiche sensiblement le même poids que la précédente, mais Renault souligne que ce modèle est plus léger de 90kg à isopérimètre. Le tout a été testé durant de longs mois, les ingénieurs faisant parcourir à la Mégane plus de 700000km sur les pistes d'essai du constructeur, ce qui correspond à 2,1 millions de kilomètres en usage réel. De plus, 25 véhicules ont également sillonné la planète et totalisé 1,2 million de kilomètres sous toutes les conditions.
Les prestations d'une plus grande
Cette Mégane, produite comme ses devancières dans l'usine de Palencia, en Espagne, repose donc sur la plate-forme modulaire de l'Alliance Renault-Nissan CMF dans sa version destinée aux véhicules des segments C et D. Il est donc logique que cette compacte ressemble sous certains aspects, notamment au sujets des équipements, aux dernières productions de Renault. Ainsi la Mégane, comme ses aînées, offre pas moins de dix "ADAS", ces systèmes d'aides à la conduite et de sécurité. Elle dispose aussi de l'affichage tête haute et, bien sûr, de la tablette R-Link2 qui peut atteindre 8,7" dans sa position verticale.
Mais cette Mégane, enfin la version GT, propose surtout le système 4Control, c'est-à-dire les quatre roues directrices. Apparu sur la Laguna GT fin 2007, ce système, jusque-là resté confidentiel, se généralise dans la gamme puisque le nouvel Espace et la Talisman en disposent également. Le principe n'a pas changé : à moins de 80km/h, les roues arrière tournent dans le sens opposé à celles du train avant avec un angle maximum de 2,7° et, à plus de 80km/h, dans le même sens avec un angle maximum de 1°. Et le résultat reste toujours aussi convaincant. La Mégane enroule les virages serrés avec une facilité et une efficacité redoutables alors qu'à plus vive allure, elle gagne en stabilité. Un vrai plaisir qui nous ferait presque regretter que le moteur de cette GT se limite à 205ch. Mais parions que la future Mégane RS saura combler les plus exigeants. Pour ceux qui préfèrent conjuguer sportivité avec Diesel, une Mégane GT équipée d'un bloc dCi 165ch est aussi au catalogue.
Une Mégane Hybrid Assist début 2017
La GT s'affirme donc comme une terrible concurrente des 308 GT, Leon Cupra et autres Golf GTi/GTD, mais le gros des volumes reviendra à la Mégane "normale", même si elle pourra être grimée en sportive avec l'offre GT Line. Si l'essence gagne du terrain aujourd'hui, les moteurs Diesel devraient encore dominer le mix car les professionnels représentent environ 60% des ventes du modèle. L'offre Diesel, avec les blocs 1.5 et 1.6 dCi, affiche des puissances de 90, 100 et 130ch, soit des émissions de CO2 comprises entre 86 et 103g/km. Cela étant, pour ceux qui souhaiteraient encore plus d'efficience, Renault a annoncé l'arrivée, début 2017, d'une Mégane 1.5 dCi 110 Hybrid Assist qui devrait afficher une consommation moyenne de 2,9l/100km, soit 76g/km.
Renault revient donc en force sur le segment C. Après le Kadjar et la Mégane berline, apparaîtront en 2016 les Mégane Estate et tricorps, mais aussi le tout nouveau Scénic. En revanche, les Mégane coupé et CC disparaissent du catalogue.
Etude des valeurs futures Renault Megane IV
1,5 dCi 110 Energy Business : 21 400 euros
Années/Km |
Valeur future vente (%) | Valeur future (Euros) |
2017/20 000 |
75,33 |
19 434 |
2018/40 000 |
65,76 |
16 966 |
2019/60 000 |
57,86 |
14 927 |
2020/80 000 |
50,15 |
12 938 |
Source : Autovista