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Constructeurs

Renault Arkana : un SUV de reconquête

Publié le 10 mars 2021

Par Christophe Jaussaud
6 min de lecture
Premier modèle des 14 annoncés d'ici 2025, l'Arkana, seul SUV coupé généraliste du marché européen, vient épauler les Kadjar et Mégane dans la reconquête du segment C. Renault reste discret sur ses ambitions mais le potentiel est bien là.
Les premières livraisons du Renault Arkana en France sont attendues pour juin 2021.

 

Que le feu d'artifice commence ! En effet, avec 14 nouveautés dans les 4 ans à venir, la gamme Renault sera profondément remaniée d'ici 2025. Place aujourd'hui à l'Arkana, le premier modèle de la reconquête du segment C, voulue par Luca de Meo, le directeur général du losange, qui se matérialisera par le lancement de 7 modèles sur les segments C et D durant le plan Renaulution. L'Arkana ouvre donc le bal. Pour ceux qui se souviennent de l'Arkana lancé en Russie en 2019, celui-ci, à part le nom et le pavillon de toit, n'a rien de commun. La cuvée 2021 repose sur la plateforme CMF-B, comme la Clio et le Captur, lui ouvrant notamment les portes de l'électrification et les dernières générations d'Adas et de connectivité.

 

L'E-Tech à 111 g/km de CO2

 

Sous le capot, Renault a fait le choix de l'électrification avec la micro-hybridation et le full hybride E-Tech de la Clio. L'hybride rechargeable, techniquement possible, n'a pour l'heure pas été retenu. Dès le début de la conception du modèle, en 2016, le Diesel ne faisait déjà plus parti du programme. Renault a donc choisi le 1.3 TCe 140 appuyé par une micro-hybridation en 12 volts permettant d'afficher une consommation moyenne de 5,8 l et des émissions de CO2 de 131 g/km. Une variante développant 160 ch arrivera plus tard.

 

La technologie 12 volts, moins chère, permet de faire baisser les émissions de 8 % et elle était suffisante pour respecter la norme euro 6d Full. Renault a gardé en réserve, pourrait-on dire, le 48 volts qui permet encore d'améliorer l'efficience de 10 %. Dans cette configuration de micro-hybridation, la puissance électrique (6 kW) de l'alterno-démarreur vient aider le bloc thermique avec 20 Nm supplémentaires de couple mais n'autorise aucunement une propulsion électrique. Pour cela, il faudra choisir, à partir du second semestre, la version E-Tech et sa batterie de 1,2 kWh qui font chuter la consommation moyenne à 4,8 l et les émissions de CO2 à 111 g/km. La chasse au kilos explique aussi ces résultats. L'Arkana pèse entre 1 336 et 1 435 kg, soit à peine plus de 15 kg qu'un Captur toutes options. Pour la version E-Tech c'est seulement 40 kilos supplémentaires.

 

Lire aussi : Renault Clio E-Tech Hybrid, le compromis (presque) parfait

 

Produit dans l'usine de Busan, en Corée du Sud, l'Arkana est présenté comme le premier SUV coupé généraliste en Europe. "Une audace qui est dans l'ADN de Renault, fait valoir François Laurent, le directeur du programme Arkana, Renault a toujours démocratisé des technologies mais aussi des concepts de carrosseries comme par exemple la R16, l'Espace, le Scenic ou encore la Twingo."

 

L'Arkana aura-t-il le même succès que ses prédécesseurs ? Il est permis de le croire car il va évoluer sur un segment C qui représente 39,8 % des ventes en Europe mais surtout, 55 % des véhicules de ce segment sont des SUV et la croissance s'annonce pérenne, avec une poussée des variantes coupé. Car en plus du style, cette carrosserie, déjà bien présente dans les gammes des constructeurs premium, a aussi un avantage en termes d'efficience, et donc de CO2, grâce à des Cx (0,30) et SCx (0,72) 20 à 25 % inférieurs à ceux des SUV traditionnels.

 

Un positionnement prix attractif

 

Toujours côté commerce, si Renault ne donne aucun chiffre et aucune part de marché à atteindre, l'exemple des SUV coupés chez BMW, Mercedes ou Audi montre qu'ils peuvent vite représenter des volumes supérieurs aux SUV dont ils dérivent. L'Arkana pourrait ainsi faire mieux que le Kadjar qui s'est vendu à 69 532 unités en 2020 dans le monde. D'autant que Renault a choisi un positionnement prix au cœur du segment C-SUV avec une gamme qui débute à 29 700 euros.

 

L'exemple sud-coréen peut également être vu comme un bon présage. En effet, vendu depuis mars 2020 sous le nom de XM3 dans la gamme de RSM, le modèle a été écoulé à 34 091 unités durant l'exercice 2020, soit 37,8 % des ventes annuelles de RSM (90 300 unités). De plus, Renault n'a pas oublié le canal des professionnels avec un finition Business (de 30 400 à 31 900 euros). La marque annonce un TCO comparable à un Diesel pour la version E-Tech et elle espère aussi élargir ses cibles dans les cars policies. Dans tous les cas, l'Arkana permettra de fidéliser certains clients, venant de Kadjar ou Mégane, mais aussi et surtout d'en conquérir de nouveaux.

 

Lire aussi : Luca de Meo promet la révolution chez Renault

 

Avec ses 4,57 m et malgré sa ligne de toit fuyante, l'Arkana n'oublie pas qu'il a aussi une vocation familiale. Il ne manque pas d'espace à bord, y compris à l'arrière. Même le coffre avec 513 litres (480 litres pour l'E-Tech) est un point fort. L'équipement est complet avec toutes les Adas du moment jusqu'à l'autonomie de niveau 2. On retrouve le Multi-Sence pour la personnalisation de la conduite ainsi que deux écrans, un de 10,25 pouces pour l'instrumentation, et un de 9,3 pouces dédié à l'infodivertissement et à la connectivité, toujours placé de façon verticale. L'Arkana, en plus de sa carrière internationale au Japon, en Australie ou au Chili, sera distribué dans 23 pays en Europe, dont la France où les commandes sont ouvertes depuis le 10 mars 2021. Les premières livraisons sont attendues pour le mois de juin.

 

 

 

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