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Constructeurs

Prévisions de vente 2007 : Place à la raison

Publié le 19 janvier 2007

Par Alexandre Guillet
27 min de lecture
Echaudées par un marché très difficile en 2006, notamment au cours des derniers mois, les marques deviennent plus raisonnables dans leurs prévisions 2007, Volkswagen tablant même sur un très léger retrait de ses ventes. Certaines préfèrent ne plus communiquer du tout, à l'image de Renault...

...et Citroën…


Comme d'habitude, rares sont les marques qui ont réalisé leurs objectifs de vente cette année. Au-delà de cette performance, elles ont le mérite d'avoir déjà atteint leurs objectifs l'année dernière ! Saluons donc ces 6 marques qui ont, une nouvelle fois, vu juste : Volkswagen, Mercedes, Audi, Mini, Skoda et Suzuki. Saluons également Toyota qui, chaque année, est très proche de son objectif et réalise toujours, d'une année sur l'autre, une progression significative de ses ventes. Pour d'autres, les déconvenues ont été douloureuses… Chevrolet, qui dépassait largement les 8 000 ventes qu'il s'était fixées en 2005, a été trop ambitieux pour 2006 en visant 12 000 ventes et doit se contenter de 7 100. Kia qui visait 25 000 ventes n'en réalise que 15 000. On imagine l'impact de telles erreurs de prévisions dans des réseaux constitués souvent de petites entreprises. Faut-il évoquer le cas Nissan, qui rate de 30 % son objectif ? Le marché y est pour quelque chose bien sûr, mais ce n'est pas non plus la crise, il n'a reculé que de 3 %.
Toujours est-il qu'il devient de plus en plus difficile d'obtenir des chiffres de la part des intéressés, en particulier lorsqu'il s'agit de détailler leur mix par modèle. Cette année davantage que par le passé, nous avons donc dû jouer les prévisionnistes, notamment pour les deux marques françaises, Renault et Citroën, échaudées par des pronostics trop ambitieux, qui ont décidé de ne pas communiquer. Il faut dire qu'à eux deux, c'est 90 000 ventes prévues qui n'ont pas été réalisées… Qu'à cela ne tienne, nous avons estimé tant bien que mal leur volume, tablant même sur une baisse des ventes de Citroën, et parvenant ainsi, en additionnant l'ensemble des prévisions, à un marché beaucoup moins irréaliste que par le passé : 2,116 millions de VP. Mais pour l'ensemble des acteurs, le vrai marché restera aux alentours des 2 millions et devrait être influencé par le résultat des élections. Bonne lecture…

Renault espère repartir de l'avant en 2007

Faute de lancements significatifs, Renault s'attendait à traverser une année difficile. Et il n'y a pas eu de miracle… Au niveau du VP, l'érosion des ventes a même été plus prononcée que prévu (voir entretien avec Jacques Chauvet). Au final, la marque recule de 9,8 % en France (- 4 % au niveau mondial). Patrick Blain, directeur général adjoint et directeur commercial du groupe, refuse toutefois de broyer du noir : "Ce recul s'explique par l'absence de nouveaux produits et par l'accélération de la mise en place de notre politique commerciale sélective centrée sur la rentabilité et les ventes à particuliers". Les ventes LCD ont été réduites, ainsi que les volumes VD (- 18 %). En outre, le groupe assure avoir travaillé positivement sur les valeurs résiduelles (Scenic 2 et Clio notamment). Par ailleurs, la Logan vient aussi panser les plaies, avec un bond à 18 794 ventes pour 0,9 % de part de marché. Il n'en demeure pas moins que l'exercice 2006 est à oublier rapidement, surtout pour les distributeurs qui voient leur rentabilité se réduire à une peau de chagrin. Pour 2007, la marque table sur un marché hexagonal stable et s'attend à une année en deux temps : un 1er semestre toujours baissier, puis une croissance au second semestre, via les nouvelles Twingo et Laguna. De son côté, Logan devrait continuer à progresser nettement, surtout avec l'impact de la version MCV. Impact qui se fera sans doute en partie au détriment de certains véhicules Renault, comme le Kangoo, par exemple… Au final, Patrick Blain annonce une légère progression, mais refuse de donner le moindre ordre de grandeur.


GROUPE PSA

Peugeot table sur une progression de 20 % du couple 206/207

Peugeot a vu sa part de marché progresser de 0,2 point en 2006 à 17,7 % du marché VP. Au niveau des ventes à particuliers, la marque annonce une part de marché également en hausse, à 18,3 %. Pourtant, ses ventes sont en léger retrait et elle rate de 5 % son objectif de vente 2006, soit 20 000 ventes qui manquent à l'appel et qu'il faut mettre à part égale au passif de 1007 et de 407. En 2005, déjà, le petit monospace original de la marque avait subi "une montée en puissance plus lente que prévue", analysait Frédéric Saint-Geours, avec 18 000 ventes réalisées au lieu des 30 000 prévues. En 2006, malgré un objectif revu à la baisse, à 23 000 unités, il lui a encore manqué 10 000 ventes. Echaudée, la marque ne nous donne pas d'objectif 2007 pour ce modèle que nous ne voyons pas dépasser les 12 000 ventes. La 407, pour sa part, a peut-être trop compté sur ses nouvelles motorisations Diesel lancées au printemps ou sous-évalué la concurrence de la Passat, toujours est-il que les volumes réalisés en 2005 (68 000 ventes) sont bien loin. Après les 54 600 ventes de 2006, la marque est devenue plus que raisonnable et vise 45 800 ventes pour 2007.
Au total, sur un marché estimé à 2,070 millions de VP, Peugeot se voit gagner quelques points de parts de marché pour revenir à 18 %. Il faut dire qu'elle va bénéficier de l'offre 207, en année pleine et de l'arrivée de nouveaux "pétales", notamment la CC au printemps (et la SW dans la foulée ?). Ainsi, de 77 600 ventes en 2006, elle doit passer à 135 500. Cela peut paraître beaucoup mais elle sera cannibalisée par la 206 (65 200 ventes en 2006) qui va entamer sa fin de carrière, avec 36 000 ventes prévues. Au total, le couple 206 + 207 doit réaliser une progression de 20 %. La marque est raisonnable sur ses autres prévisions (107, 307 et 407). Au vu des objectifs annoncés par Citroën pour son C-Crosser, nous avons tablé sur 5 000 ventes pour le 4007 qui sera lancé au troisième trimestre.

Citroën va bénéficier d'un tout nouveau Picasso

Drôle d'année 2006 pour Citroën. La marque aux chevrons a dépassé la barre de 1,4 million d'unités vendues dans le monde et est la seule marque française à afficher une croissance de ses volumes (+ 0,8 %).  Mais nul n'est prophète en son pays… Sur un marché en retrait de 3,3 %, la marque perd 13 351 unités (- 4,9 %) pour terminer l'exercice 2006 à 257 950 immatriculations et une part de marché VP de 12,9 %. Elle passe surtout à 40 000 ventes de son objectif. "Il n'y a pas d'énormes changements, notre position reste malgré tout stable. Toutefois, j'aimerais préciser que l'écart entre 2006 et 2005 relève du fait que nous avons changé notre système d'objectif. Ainsi, nous prenons désormais en compte les véhicules immatriculés par le réseau et non pas livrés", nous a expliqué Jean Jacquemart, directeur commercial France de Citroën. Se refusant à reconnaître un quelconque recul, le dirigeant a même ajouté que le "niveau de Citroën en 2006 était celui annoncé et attendu par la marque", et préfère ainsi retenir les satisfactions de l'exercice 2006. Des satisfactions qui vont bien lancer 2007. Parmi celles-ci, la petite C1 qui sort de son premier exercice en année pleine avec 23 474 unités. En outre, Jean Jacquemart a également retenu le "bon démarrage" du C4 Picasso 7 places qui enregistre 12 150 commandes et plus de 5 900 immatriculations depuis son lancement en octobre dernier. Par ailleurs, le dirigeant retient les résultats de la C4. Si l'ensemble de la gamme recule de 5,66 % à 60 185 unités, "la berline reste devant la Mégane", a-t-il commenté. Par ailleurs, malgré 2 150 immatriculations de C6 en 2006, la marque a souligné "que la disponibilité réelle est apparue à la fin du printemps et a été limitée aux motorisations V6 jusqu'à fin novembre." De son côté Claude Satinet, lors de sa conférence annuelle sur les résultats commerciaux de la marque a tenu à souligner que 2007 pourrait être le vrai démarrage de la C6 : "Nous avons eu besoin de nous rééduquer sur ce segment. En outre, la production va définitivement monter en cadence à 80 unités par jour." Du côté des déceptions, la C2 (- 19,95 % à 22 059 unités), la C5 (-17,03 % à 21 174 unités) et la C3 (- 11,37 % à 70 246 unités) ont pénalisé Citroën en 2006. Aussi bien Claude Satinet que Jean Jacquemart préfèrent retenir la bonne fin d'année 2006 pour voir en l'exercice suivant une année légèrement meilleure. Enfin, la grande nouveauté de l'année pour la marque restera le lancement du SUV C-Crosser juste avant l'été. Une nouveauté qui devrait générer en 2007 pas plus de 2 300 ventes avant un palier à 5 000 unités en 2008.


GROUPE VOLKSWAGEN

Volkswagen joue la prudence

On ne prendra pas Thierry Lespiaucq en défaut (lire entretien). Le dirigeant de Volkswagen France qui avoue "se méfier des fluctuations du marché" préfère jouer la stabilité cette année. En effet, s'il avait vu juste pour l'exercice 2006 en tablant sur 7 % de parts de marché, la marque allemande aurait pu faire mieux si le marché avait été conforme aux espérances. "En 2007, le marché sera tout aussi imprévisible", nous promet donc Thierry Lespiaucq. En outre, le dirigeant ne compte pas sur les nombreuses nouveautés de la marque




ZOOM

Cadillac-Corvette travaille toujours sur son réseau

Avec à peine 260 immats VP réalisées en 2006 pour un objectif de 750, Cadillac-Corvette est bien loin des ambitions affichées. Berry van Gestel le confirme, "ce fut une année difficile". Et le directeur général n'est guère plus optimiste pour 2007. Malgré l'arrivée d'un bon Diesel sous le capot de la BLS, il n'y aura pas de miracle. La raison ? "La voiture plaît, affirme-t-il, mais ce segment de marché connaît une véritable guerre des prix." Toutefois en 2007, Berry van Gestel espère que la version SW de la BLS jouera un rôle significatif. Le SRX, qui n'aura toujours pas de Diesel, pourra compter lui sur une version 4x2 plus compétitive. La seule bonne nouvelle, mais au niveau européen, concerne Hummer. En effet, le H3, fabriqué en Afrique du Sud et homologué en Europe, débarque en début d'année. Une marque de plus dans le portefeuille de marque du groupe Kroymans. Cependant, cette nouvelle distribution ne change rien pour la filiale française que dirige Berry van Gestel car l'importateur en place demeure. La seule différence, pour ce dernier, est que son approvisionnement passera par les Pays-Bas et Kroymans. Quant au réseau Cadillac-Corvette, les ouvertures vont se poursuivre. Aujourd'hui composé de 15 points de vente, il devrait en compter 20 d'ici le mois de mai prochain.
(Touran, Touareg restylé et Golf Cross) pour franchir un palier supplémentaire après les 140 000 unités réalisées en 2006. Thierry Lespiaucq préfère soutenir ses meilleures armes à savoir la Passat (24 184 unités en 2006) et la gamme Golf (plus de 40 000 unités en 2006) piliers des ventes de la marque, sans oublier le duo Polo-Fox (40 000 unités en 2006). Sur ces trois segments, toujours très concurrentiels, nous avons tablé sur un très large retrait des modèles VW. Par ailleurs, si la production l'y autorise, Volkswagen pourra également compter en fin d'année sur le Tiguan (2 000 ventes escomptées), petit SUV dont le meilleur rendement sera attendu pour 2008.

Audi : toujours un record à battre

Avec 44 193 immatriculations en 2006, Audi dépasse son objectif de 4,7 % mais est en retrait de 0,3 % par rapport à ses ventes 2006. Une "petite" année historique, comme nous l'a confié Patrice Franke, le directeur d'Audi, dans l'entretien qui suit. Pour 2007, l'objectif est clair : battre un nouveau record en atteignant 45 500 unités. Pour ce faire, les A3, 3 portes et Sportback, seront le fer de lance mais la marque pourra également compter sur la montée en puissance de modèles lancés durant le second semestre 2006 comme le TT. Il sera d'ailleurs rejoint, le 15 mars, par le Roadster avant que ne débarque, fin juin, l'A5. Audi compte séduire 1 500 personnes dans l'Hexagone avec ce coupé 4 places. 2007 devrait donc être une nouvelle année de légère croissance pour la marque aux anneaux avant d'atteindre la barre des 60 000 unités d'ici peu.

Seat dans l'expectative

Difficile de savoir comment Seat va passer l'exercice 2007. Contrairement aux apparences, la marque espagnole sur laquelle on a tiré à boulets rouges toute l'année s'en est finalement plutôt bien sortie. Avec une gamme restreinte, Seat a immatriculé 34 334 unités à 1,72 % et fait partie des quelques marques qui ont progressé sur le marché hexagonal en 2006. Toutefois, par prudence sans doute, les dirigeants n'en sortent pas extrêmement confiants au moment d'attaquer l'année 2007. Avec 35 000 unités espérées (sur un marché situé entre 2 millions et 2,100 millions d'unités), Seat France mise sur la stabilité. Peut-il en être autrement ? Trois modèles seront à nouveau décisifs dans les résultats globaux de la marque en 2007 : l'Ibiza (15 000 unités), la Leon (11 000 unités) et la gamme Altea (7 000) dont l'Altea XL en année pleine et l'arrivée d'une "semi-nouveauté" l'Altea XL 4x4. Toutefois, les prévisions de ces trois modèles sont données en fourchette basse. En cas de réussite commerciale, Seat pourrait alors s'en sortir à nouveau en 2007. Dans le cas contraire, si un de ces modèles venait à décevoir…

Skoda en grande forme

Avec 16 300 ventes, Skoda a dépassé son objectif 2006. Sur sa lancée, la marque ambitionne d'atteindre les 1 % de part de marché en 2007, soit 21 000 ventes. Pour cela, elle s'appuiera sur de nombreuses nouveautés, comme nous l'explique Jean-Marc Prince, directeur général de Skoda France dans un entretien.


GROUPE GM

Saab : l'avenir sera vert

En 2006, Saab a vendu 3 037 véhicules. C'est pratiquement 500 de moins que l'objectif prévu, mais c'est également 300 de plus qu'en 2005 ! Pour Philippe Van der Meulen, le bilan est donc satisfaisant. "Nous avons connu une période d'incertitudes il y a deux ans, c'est vrai. Mais nous ne sommes pas résignés. Notre ambition était de montrer que la marque pouvait être réactive. Nous avons donc mis en place un programme d'expansion, dans lequel le réseau s'est impliqué. Nous avons également développé des moyens en communication ad hoc afin de créer du trafic dans les showrooms. Résultat, en mai nous avons décollé avec des objectifs mensuels et des prises de commandes en hausse, notamment sur la 9-3 Sport-Hatch et la 9-5 Berline". Les prévisions de Saab sont réalistes avec 3 300 véhicules en 2007. La marque compte également sur son réseau qui s'est étoffé avec 11 distributeurs supplémentaires (62 au total). "Nous voulons les motiver et leur donner à tous les moyens d'aller de l'avant", reprend le directeur des ventes. "Pour cela, nous avons modifié leur système de rémunération, qui était auparavant lié aux immatriculations. Ce système était dangereux pour Saab et dangereux pour la valeur résiduelle de nos voitures". Philippe Van der Meulen voit l'avenir en vert. La 9-5 BioPower a commencé à susciter de l'intérêt, plus précisément au second semestre. Le Mondial de l'Automobile n'est pas étranger à ce phénomène. "Le Salon fut pour nous une bonne opération, en effet. Nous avons enregistré plus de 300 commandes". Le BioPower est bel et bien le cheval de bataille de la marque qui s'appuie sur l'ouverture programmée des pompes délivrant du bioéthanol. Sans oublier la voie tracée par la Suède, traditionnellement engagée dans la protection environnementale. L'objectif de la marque est de proposer un véhicule bio, qui allie puissance et couple. "Il y aura bientôt sur le marché un 2,3 litres pour la 9-5", indique le directeur des ventes.

Avec le Diesel, Chevrolet va doubler sa couverture

Chevrolet a terminé l'exercice sur des résultats en retrait de 4,1 % par rapport à l'année 2005. Avec 7 616 immatriculations (pour un objectif de 12 000), la marque est tombée en dessous des résultats affichés par Daewoo en 2004 (7 783), année au cours de laquelle la gamme avait troqué le badge coréen pour l'américain. Le planning des sorties a été modifié, explique Eric Wepierre : "le lancement de Captiva s'est fait en septembre en non en juillet. De même l'arrivée des motorisations Diesel sur Lacetti et Nubira (dont le SW), prévue en septembre, n'aura lieu qu'en mai 2007. Enfin, la modification temporaire de la législation sur le GPL nous a été préjudiciable, cette motorisation représentant plus de 25 % de nos ventes". Plus pour longtemps…
En 2007, Chevrolet va en effet doubler sa couverture marché grâce à ses motorisations Diesel également disponible en mars sur l'Epica (2.0 VCDI 150 ch). La marque entend ainsi rebondir et dépasser les 10 000 ventes. Côté nouveauté, le Suv compact Captiva, lancé en septembre, débutera sa première année pleine de commercialisation.


GROUPE FORD

Ford sauvé par les utilitaires

Pour la seconde année consécutive, Ford n'a pas atteint ses objectifs VP. La marque misait sur 107 000 ventes et doit, en effet, se contenter de 96 115 immatriculations. Soit un recul effectif de 4,8 %, supérieur à celui du marché (- 3,3 %). Pour expliquer cette contre-performance, la gamme Focus peut être montrée du doigt, principalement la Focus (18 050 immatriculations au lieu de 25 000), le C-Max résistant nettement mieux (22 595 au lieu de 25 000). Au chapitre des satisfactions, il convient de saluer le bon comportement du trio des petits modèles (Ka, Fiesta, Fusion, avec une mention spéciale pour cette dernière) et le démarrage prometteur du S-Max. Mais surtout les très bonnes performances des VUL (24 646 ventes, soit + 19,8 %) qui permettent à la marque de ne pas trop déraper au global. Pour 2007, Ford peut d'ailleurs compter sur une nouvelle progression sur le segment des VU, grâce à l'irrésistible Transit. Au niveau du VP, la marque espère repasser au-dessus de la barre symbolique des 100 000 immatriculations, avec un objectif précis de 102 200 ventes. Grâce à l'appui de la version coupé-cabriolet, la Focus devra repartir de l'avant, tandis que le C-Max ne devra pas céder de terrain. Même si la nouvelle version ne sera lancée qu'en milieu d'année, la Mondeo trouvera sans nul doute un nouveau souffle et le duo S-Max/Galaxy2 pourra donner sa pleine mesure. Bref, rien d'impossible pour une gamme homogène et parvenue à maturité.

Land Rover vive le Freelander2

Avec 6 388 unités (VP+VU), soit une baisse de près de 22 %, l'année 2006 ne sera pas une référence pour Land Rover. Mais les changements effectués durant l'année précédente, qui expliquent en partie ces mauvais résultats, laissent augurer d'une bonne année 2007. En effet, avec la montée en puissance du Range Rover, l'arrivée du Range Rover Sport TDV8 au printemps, et surtout du Freelander2, la marque britannique est optimiste quant à la réalisation de son objectif 2007 qui est de 8 500 immatriculations. Didier Pédelmas, le directeur général de Land Rover, revient d'ailleurs sur cet objectif dans l'entretien qui suit. Il faut dire qu'avec le Freelander2, la marque dispose d'un atout incontestable. D'ailleurs, avec 3 500 immatriculations attendues, ce modèle est l'incontestable leader de la gamme. Et que dire de l'éternel Defender, qui disposera de nouvelles évolutions en juin, et qui représente encore 1 700 immatriculations.

Jaguar veut revenir dans le très haut de gamme

Avec 1 765 immats, en recul de 16 %, Jaguar a souffert en 2006. La marque justifie ce recul par la teneur du marché premium, particulièrement bataillé. Par ailleurs, la restructuration du réseau parisien et des autres grandes métropoles françaises a pertubé son activité. Les choses devraient s'enchaîner très vite en région parisienne, avec d'importants accords de distribution signés en début d'année. Enfin, il faut rappeler que, sur les segments lorgnés par Jaguar, les concurrents se font




ZOOM

En attendant le Diesel…

Après une année 2006 à 1 500 immatriculations, Subaru vise 1 800 ventes en 2007. L'Impreza restera le fer de lance de la marque avec notamment une nouvelle version d'entrée de gamme à 18 000 euros. Ensuite, la marque devrait bénéficier de la montée en puissance des Legacy et Outback qui ont été restylées fin 2006. Le Forester, lui, devrait poursuivre sa route avec 500 unités attendues cette année. L'autre grande nouveauté de la marque en France est le grand SUV baptisé B9 Tribeca qui devrait représenter 200 unités. Un volume modeste, du fait de son unique disponibilité en essence, mais son rôle est avant tout celui d'un ambassadeur pour Subaru. Quant au réseau, il s'agit là d'un des impératifs de l'année. En effet, il compte aujourd'hui 85 points de vente et d'ici l'arrivée du Diesel dans la gamme (au 1er trimestre 2008 sur la Legacy), l'objectif est d'atteindre la centaine.
pressants et disposent souvent de réseaux plus étoffés. Comment lutter avec BMW quand on ne dispose "que" de 40 concessions ?
Les solutions existent mais sont la résultante d'une alchimie complexe. Repositionner la marque vers le très haut de gamme, à l'image du coupé XK.
A ce titre, le concept car C-XF préfigure la nouvelle S-Type qui apparaîtra en 2008 et montre la volonté du groupe de repositionner sa marque premium sur des très hauts standards de qualité. A voir les premières esquisses, on peut en effet parier sur l'arrivée d'une véritable arme contre les Mercedes Classe E et les BMW Série 5.


Volvo revient sur le segment des compacts

Perturbée par des retards de production, Volvo n'a pas atteint son objectif 2006 et est en retrait de 4,5 % à 10 590 immatriculations VP. Bénéficiant notamment de sa C30 en année pleine, sur le segment des compacts premium, la marque ambitionne d'atteindre 13 000 ventes, soit une progression de 22 %, comme nous l'explique Maria Stentröm dans un entretien.


GROUPE FIAT

Le "come back" de Fiat

Fiat a rebondi en 2006, avec 50 392 immatriculations, en hausse de 9,2 %, sur un marché VP en recul de près de 3 %. Une progression que le constructeur n'avait plus connue, en France, depuis 1998. A l'époque, Fiat affichait des ventes plus de deux fois supérieures à aujourd'hui. De beaux résultats que la marque italienne devrait même confirmer en 2007. Grâce à qui ? A la Grande Punto, d'abord, qui pour sa 1re année pleine de commercialisation a été écoulée à plus de 20 000 exemplaires en 2006. Par ailleurs, dans ses deux versions, la marque prévoit encore de réaliser 23 500 ventes cette année. "Elle doit entrer dans le top 3 des véhicules importés", insiste Carlos Gomez, directeur général de Fiat France. La Punto donc, mais également le Doblo, dont les ventes ont crû de 46,7 % l'an dernier et devraient encore progresser d'ici décembre prochain. Pour poursuivre dans cette voie, la firme turinoise espère également beaucoup de ses prochains lancements. 2007 doit ainsi confirmer le regain d'intérêt des automobilistes pour les nouveautés de la marque. Outre un restylage de l'Idea, prévu pour octobre, Fiat va donc enrichir sa gamme de nouveaux modèles. De vraies nouveautés qui s'apprêtent à débarquer sous la forme de grands retours. Celui de la Bravo, tout d'abord, prévu pour accompagner la Stilo vers la sortie (700 VN pour 2007). La nouvelle version de la compacte, qui revient sans sa compagne Brava (pour l'heure ?), va profiter du salon de Genève, en mars, pour réintégrer les showrooms. Fiat entend en écouler 7 500 exemplaires dès cette année. "La Bravo doit réaffirmer la place de la marque sur le segment des berlines compactes. Un domaine dans lequel nous avons récemment subi des échecs", explique Carlos Gomez. Mais le "come back" le plus attendu de la marque, c'est celui que le constructeur prépare pour le dernier trimestre 2007 : celui de la mythique Fiat 500. Revisitée, cette dernière doit, avec 4 000 ventes envisagées, donner les moyens au constructeur transalpin de réintégrer en fanfare le segment de mini. Et peut-être, d'atteindre les 62 000 ventes que le groupe entend réaliser en 2007.
Le réseau, quant à lui, devrait suivre la tendance. Cloturant l'année 2006 entre 1,1 et 1,3 % de rentabilité, celui-ci vise en effet les 1,5 % pour 2007 "Nous allons continuer à faire signer de nouveaux partenaires pour assoir notre capilarité", annonce même Carlos Gomez. Qu'on se le dise, Fiat se pare de nouvelles ambitions.


GROUPE TOYOTA

Toyota Lexus au-delà des 100 000 ventes

C'est fait ! Toyota France a dépassé le seuil des 100 000 immatriculations : 97 900 Toyota VP et VUL et 2 356 Lexus. Tous les modèles ont atteint leurs objectifs, à l'exception d'Avensis sur un segment M2 en net retrait même si, souligne Michel Gardel, vice-président, "nous avons redressé la barre en fin d'année avec notre nouveau moteur Diesel". Sur ce segment, apprécié des entreprises, "Avensis n'a pas été bradée" et a été concurrencé par la Prius, qui réalise en France un record européen avec 5 000 immatriculations. Le Land Cruiser, vendu à 42 % à des sociétés, a néanmoins réalisé 5 000 ventes et conservé son leadership sur un segment des gros 4x4 mis à mal par la nouvelle TVTS. Yaris a atteint son objectif et réalise pour sa part la deuxième meilleure performance en Europe derrière l'Italie. Aygo a permis à la marque de faire une entrée remarquée sur le segment A, avec 12 400 immats, malgré la concurrence de C1 et de 107 (respectivement 23 500 et 22 100 immats). Le tout nouveau RAV 4 a fait mieux que prévu en compensant son absence de version 3 portes par un développement sur le premium (chasse gardée du BMW X3) grâce un moteur plus puissant. La marque, toujours 7e en France en termes d'immatriculations malgré une progression de 9,6 % en 2006, se classe toujours deuxième importée en termes de vente à particuliers avec 5,7 % de part de marché derrière Volkswagen (6,2 %).
Pour 2007, la marque table sur 99 000 immatriculations VP pour Toyota (+ 4,5 %) et 2 650 pour Lexus (+ 12,5 %) sur un marché stable, à 2,050 millions de VP. Elle bénéficiera d'une nouveauté en avril, l'Auris, remplaçante de la Corolla sur le segment M1, qui devrait atteindre les 10 000 ventes sur l'année (venant s'ajouter aux 14 500 Corolla Verso). Quant aux autres modèles, ils devraient conserver leur rythme de vente de 2006.


GROUPE DAIMLERCHRYSLER

Chrysler : le retour de la Sebring

Après une année 2006 relativement stable où la 300C apparaît, notamment en break, comme LA satisfaction, Chrysler envisage un léger retrait de ses ventes en 2007 à 4 460 unités (contre 4 872 en 2006). Pourtant, le constructeur américain a "européanisé" un de ses standards : la Sebring. En effet, cette berline nous revient avec un gabarit et une mécanique plus en phase. Disponible dès le mois de mars, elle sera enrichie dès le Salon de Lyon, à l'automne, par la version Coupé-Cabriolet que l'on vient de découvrir lors du Salon de Detroit. La croissance passera en revanche par Jeep et Dodge, comme nous l'a confié Jean Arcelin : avec pas moins de huit nouveautés en 2007, les trois marques devraient réaliser 14 500 immatriculations (contre 9 751 en 2006).

Jeep : festival de nouveautés !

Jeep est la marque du groupe Chrysler qui doit connaître une belle année 2007. Après des résultats 2006 relativement stables (+ 1 % à 3 556 VP), la marque envisage 6 500 ventes, soit un bond de 3 000 unités ! Pour ce faire, l'emblématique marque américaine va bénéficier de l'arrivée de 4 des 8 nouveautés du groupe. Dès le mois de mars le Compass fera sa véritable entrée sur le marché français avec la commercialisation de la version Diesel. Une différence de mécanique qui fera passer le Compass d'environ 200 unités en 2006 à 3 000 en 2007 ! Puis, il y aura également la Wrangler et la Wrangler Unlimited. Ces descendantes de la célébrissisme Jeep arrivent là encore avec de vrais atouts. En plus de leur bouille, l'arrivée du 2,8 litres turbo Diesel de 177 ch va leur ouvrir de nouveaux horizons. Mais surtout LA nouveauté, c'est les deux portes gagnées par la Wrangler Unlimited. La Jeep devient donc familiale. Enfin, ce festival sera clôturé en fin d'année par le lancement du Patriot qui sera le petit 4x4 de la gamme positionné sous le Cherokee.

Dodge : tripler les volumes en 2007 !

Grâce à la Caliber, Dodge a réalisé 1 323 immatriculations VP en 2006, pour un objectif de 1 400 unités mais la marque aurait pu faire mieux. En effet, vu le succès de la Caliber aux Etats-Unis, Dodge US a tout simplement "coupé" l'approvisionnement en Europe pour servir son marché domestique. Pour 2007, on peut s'attendre à un triplement des ventes à 3 600 unités ! Outre le Caliber qui va confirmer, Dodge va lancer deux nouveaux produits en 2007 : le Nitro, un SUV fort en gueule qui plus est motorisé par un 2,8 litres turbodiesel de 177 chevaux. Le tout à un tarif très compétitif à l'image d'une Caliber Diesel à moins de 20 000 €. On parle ici d'une entrée de gamme "largement" sous les 30 000 €. La deuxième nouveauté de l'année sera présentée à l'automne. Il s'agit de l'Avenger, une berline du segment M2, qui elle aussi sera équipée du bloc Diesel 140 ch, d'origine Volkswagen, que l'on retrouve déjà sur la Caliber.

Mercedes, la force tranquille

Paradoxalement, les marques Premium se portent bien sur un marché hexagonal qui souffre. Mercedes fait partie des marques de luxe qui ont le vent en poupe. Alors qu'ils pensaient atteindre les 58 000 unités immatriculées en 2006, les dirigeants auront eu la bonne surprise de voir le compteur dépasser ce seuil, de peu, certes, pour finalement atteindre 58 698 unités. 2007 devrait sourire à nouveau à la marque à l'Etoile d'autant plus que la gamme pourra compter sur la nouvelle Classe C dont nous estimons le potentiel à près de 15 000 unités (14 800). Une Classe C qui sera lancée en mars prochain et dont la gamme s'enrichira au cours de l'exercice avec le lancement du break (octobre) et du coupé sport (décembre). Celle-ci ne sera toutefois pas seule puisque les Classe A et B épauleront à nouveau les ventes de Mercedes en 2007 avec respectivement 12 000 et 13 000 immatriculations escomptées.
Au final, ces trois modèles seront les piliers de la marque puisqu'elles devraient totaliser deux tiers des ventes (40 000 unités). Pour le reste, Mercedes pourra notamment compter sur son indétrônable ML (7 000 immatriculations) mais également sur une Classe E vieillissante (5 000 unités). Ajoutons à cela les vitrines de luxe que sont les CLS, SLK, CLK et consort, Mercedes devrait à nouveau rester la première marque Premium en France avec 59 700 unités attendues en 2007.

Smart joue son va-tout

De son côté, Smart jouera son va-tout en lançant sa nouvelle Fortwo en mars prochain. Après un exercice 2006 où la marque a dépassé les 10 000 unités (10 078 unités mais encore avec trois modèles), que faut-il attendre de la nouvelle mouture d'Hambach, seul et unique espoir de la marque ? Lors de sa présentation mondiale en novembre dernier, DaimlerChrysler nous a fait savoir qu'il s'attendait pour sa Fortwo "à des ventes semblables à la meilleure année de Smart en France." C'était en 2002 quand la marque avait commercialisé 8 482 unités. C'est tout le mal qu'on peut lui souhaiter…

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