Philippe Dehennin, président BMW Group France.
Journal de l'Automobile. La marque BMW affiche - 10 % après deux mois. Comment expliquez-vous cela ?
Philippe Dehennin. En termes de performance relative, il est clair que nous ne faisons pas mieux que le marché. Nous mettons beaucoup de fierté, chez BMW Group, à faire mieux que le marché et mieux que le segment, mais ce n'est pas le cas actuellement pour la bonne et simple raison que nous n'avons pas pu bénéficier de l'effet de toutes les nouveautés. Cela se traduira dans les immatriculations dans les mois qui suivent car le niveau de commandes s'améliore.
JA. Constatez-vous une profonde évolution de votre mix ?
PD. Il y a effectivement un léger glissement vers la Série 1 et la Série 3. Cependant, il faut reconnaître que ce sont des produits parfaitement adaptés aux circonstances économiques que nous vivons, et qui, au-delà de cette parfaite adéquation, sont des produits qui sont devenus extrêmement pertinents dans les entreprises. Notre performance CO2 qui permet de réduire la TVS, ce qui dans un loyer mensuel d'un produit constitue aujourd'hui un paramètre très important, mais aussi les valeurs résiduelles, le coût de réparation, etc. font qu'aujourd'hui les Série 1 et 3 sont des propositions incontournables pour l'acheteur professionnel et pour le gestionnaire de flotte. Nous avons d'ailleurs réalisé la part la plus importante de notre progression en volume ces deux dernières années auprès de la clientèle entreprise.
JA. Justement, aujourd'hui nombre de véhicules vont revenir avec des valeurs résiduelles définies avant la crise. N'allez-vous pas avoir un problème avec un marché du VO assez difficile ?
PD. Les retours de leasing, de location longue durée que nous observons aujourd'hui continuent à ne poser aucun problème pour les sociétés de location qui les proposent au marché à l'état de VO et ne posent pas de problème particulier non plus pour notre captive BMW Finances. Toutefois, vu la situation de sur-stocks de la plupart des marchés VO européens, notamment en Allemagne et en Espagne, nous pensons que les valeurs résiduelles ne seront que modérément impactées dans les mois à venir et probablement sur l'année 2009. Bref, pas dans une mesure qui serait de nature à nous alarmer.
JA. Vous venez d'évoquer le sur-stockage en Allemagne. Est-ce vrai que les concessionnaires français ont l'obligation de prendre des buy-backs allemands ?
PD. Il est exact que dans la politique commerciale de BMW Group France, et je parle de la politique commerciale VO qui est distincte du VN, il y a des mécanismes incitatifs à l'enlèvement de VO ex-Munich. Pour permettre justement à notre maison mère de déstocker des VO récents. Il n'y a pas d'obligation d'enlèvement à proprement parler pour le concessionnaire, mais des encouragements. D'une manière plus large, au sujet du VO, nous accompagnons nos concessionnaires cette année avec une politique commerciale plus généreuse que les années précédentes pour justement leur permettre de réduire leur stock et traverser l'année 2009 avec un niveau raisonnable.
JA. Quel est ce niveau pour l'heure ?
PD. Actuellement, nous avons dans le réseau français deux à trois mois de stocks VO. Ce qui représente tout de même entre 75 et 100 jours. Ces stocks sont correctement valorisés par nos concessionnaires dans leurs livres. Nous constatons l'efficacité de notre aide car ces stocks ont tendance à se dégorger. Donc, a priori, je n'ai aucune raison d'être pessimiste sur le sujet VO. D'autant que de très nombreuses voitures qui sont proposées par les concessionnaires constituent des opportunités d'achat formidable pour des clients qui pour la première fois porteraient leur choix vers une BMW. Une opportunité pour nous d'attirer de nouveaux clients.
JA. Votre prédécesseur avait engagé un large travail sur le réseau. Qu'en est-il aujourd'hui, cette restructuration est-elle achevée ?
PD. M. Wertans a effectivement engagé un travail très important de restructuration du réseau de distribution BMW et Mini. L'objectif de ce plan de restructuration était de regrouper les points de vente en plaques. Cette logique de regroupement se poursuit. Nous sommes dans la dernière ligne droite de la restructuration. Je tiens à préciser qu'aucun développement durable ne se construit sans partenariat avec ses concessionnaires.
JA. Qu'en est-il de Paris et la région parisienne ?
PD. Nous allons inaugurer notre nouvelle filiale en mai prochain sans pour autant porter préjudice aux opérateurs existants. Nous allons d'ailleurs réaliser cette stratégie avec ces opérateurs et pas avec d'autres entités propres. Il est toutefois normal pour BMW sur un marché aussi important que la France d'avoir sa propre succursale. Nous en avons dans toutes les capitales du monde donc Paris ne fait pas exception. Bien qu'elle ne permette pas d'assurer nos ambitions commerciales pour une succursale, nous allons conserver notre site Emile Zola dans le 15e arrondissement. Avec celle de Vélizy, nous allons nous concentrer sur le Sud-Ouest. Notre opérateur sur la plaque Ouest, Neubauer, poursuivra le développement de ses activités. La plaque Est se constitue avec un grand groupe qui est sur le point de concrétiser l'acquisition de l'une des trois concessions actives dans cette zone. Quant à la plaque Nord, nous sommes en discussion avec le groupe Horizon qui s'apprête à faire son premier pas dans la constitution de cette plaque.
JA. Un commentaire sur les nouveautés présentées ici ?
PD. Nous présentons ici la nouvelle 730d version longue. C'est peut-être la moins spectaculaire de toutes, mais elle répond à une vraie demande en Europe. Dans un autre registre, nous présentons le nouveau Z4. L'occasion pour nous de confirmer le positionnement du précédent avec un contenu encore enrichi notamment via le toit escamotable. Par conséquent, nos ambitions commerciales, sont également en hausse.
JA. Vous présentez ici la GT 5. Quel sera le positionnement de cette nouvelle BMW dans votre gamme et quels seront vos objectifs ?
PD. Ce nouveau modèle se situe à l'intérieur d'un triangle que pourraient représenter la Série 7, le X5 et la Série 5. A savoir qu'elle propose la même habitabilité qu'une Série 7 sans en avoir l'encombrement, qu'elle propose une position de conduite proche de celle du X5. Bien que rien ne soit encore totalement figé, son tarif devrait être légèrement au-dessus de l'actuelle Série 5 Touring. Quant à la Série 5, qui enregistre encore de très bons résultats malgré ses 6 ans, elle sera remplacée en 2010.
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