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Constructeurs

Pascal Schmitt - directeur général de Nissan West Europe : Le réseau doit améliorer sa rentabilité via le VO et l’après-vente

Publié le 5 octobre 2007

Par Alexandre Guillet
4 min de lecture
Même si Nissan est à la peine dans l'Hexagone, Pascal Schmitt refuse de voir les choses en noir et entrevoit d'ores et déjà des signes d'éclaircies durables. Il évoque aussi l'engagement environnemental du groupe qui ne saurait se réduire à une solution monolithique. ...
Même si Nissan est à la peine dans l'Hexagone, Pascal Schmitt refuse de voir les choses en noir et entrevoit d'ores et déjà des signes d'éclaircies durables. Il évoque aussi l'engagement environnemental du groupe qui ne saurait se réduire à une solution monolithique. ...

...Journal de l'Automobile. Comment expliquez-vous vos résultats décevants depuis le début de l'année, avec un recul de - 8,6 % de vos immatriculations en France ?
Pascal Schmitt. On peut voir le verre à moitié vide en se limitant à ce chiffre brut, mais on peut aussi le voir à moitié plein en regardant nos ventes depuis juillet, qui sont au-delà du rythme du marché. Par rapport à nos produits, nous savions que le 1er semestre serait délicat, mais à la fin de l'année, nous serons dans les clous. Avec l'effet Qashqai et une offre produits de nouveau complète, même si les délais de livraison posent parfois problème. D'une manière générale, nous disposons d'une gamme très jeune, moins de trois ans en moyenne, et prometteuse. Même la Note, qui a connu des débuts difficiles, va prendre son élan.
JA. Quelles actions allez-vous mener vis-à-vis de votre réseau pour repartir de l'avant ?
pS. Notre réseau, articulé autour de 180 points de vente, mène une vie normale et aucune restructuration n'est envisagée. En revanche, nous devons faire un effort sur sa rentabilité. Par le biais du VN, mais aussi et surtout du VO et de l'après-vente. Nous allons accompagner nos distributeurs pour améliorer ces deux activités, même si ce sont eux qui gardent la main, bien sûr.
JA. Dans le cadre de votre stratégie d'externalisation du back-office, avez-vous tranché sur l'appel d'offres relatif à la Relation Clients ?
pS. Nous avons reçu quatre réponses et après examen, deux candidatures étaient très proches. Finalement, nous avons retenu celle de MSX International et nous débuterons notre collaboration dès novembre. C'est intéressant dans la mesure où nous travaillons déjà avec MSX et où des synergies sont donc possibles entre les différentes plates-formes : technique, garantie, et RC.
JA. Carlos Ghosn a affirmé que Renault et Nissan devaient se partager le globe : dès lors, Nissan peut-il nourrir de réelles ambitions en France ?
pS. Bien sûr ! D'autant que nous avons une bonne crédibilité en Europe. D'ici 3 à 5 ans, nous comptons détenir 3 % de parts de marché en France. En bénéficiant d'une réelle image de marque et d'une présence très forte sur le segment des cross-over.
JA. Vous dévoilez ici le Tiida, mais ce modèle n'est pas destiné à la France, pourquoi ?
pS. Parce qu'il n'y a aucune attente sur ce marché pour ce modèle. Nos distributeurs vous le confirmeront. Le segment C est bien occupé par le Qasquai, qui se vend à 80 % en version 2 roues motrices. Nous sommes aussi présents sur les segments B+ et D. En fait, le Tiida a été développé pour les pays de l'Est et il sera aussi commercialisé en Espagne où la demande de berline tri-corps est traditionnellement forte.
JA. Qu'attendez-vous alors du restylage de la Micra ?
pS. Ce restylage, qui concerne surtout l'habitacle et les peintures, doit accompagner le cycle de vie d'un modèle qui rencontre un franc succès. Avec un mix écartelé entre le haut de gamme, comme la version Lolita Lempicka par exemple, et l'entrée de gamme à moins de 10 000 E.
JA. Patrick Pélata a dit : "Pas d'hybrides chez Renault pour l'instant". Selon vous, qu'en est-il pour Nissan au niveau européen ?
pS. Nissan ne ferme la porte de l'option des solutions hybrides sur aucun marché. Avec l'Altima, nous avons démontré notre savoir-faire technologique sur le continent américain. Ceci étant, aucune date n'est déterminée pour l'Europe en général et la France en particulier.
JA. Vous présentez sur le Salon un concept-car 100 % électrique : à quelle date peut-on espérer une commercialisation en série ?
pS. Ce concept-car électrique, conçu en partenariat avec Nec, démontre notre engagement environnemental. Il fait valoir 250 km d'autonomie, ce qui est satisfaisant pour bien des usages. Toutefois, cette solution ne prétend pas répondre à toute la problématique environnementale. C'est une bonne réponse parmi plusieurs bonnes réponses. Nous travaillons d'ailleurs aussi sur d'autres axes. Enfin, pour répondre précisément à votre question, on peut attendre l'application en série à un horizon 2010.
JA. Un dernier mot : quel regard portez-vous sur les constructeurs chinois présents à Francfort ?
pS. Les chinois accusent aujourd'hui un retard technologique, mais ce sont des concurrents sur lesquels il faudra compter à l'avenir. Je vous renvoie à l'historique des constructeurs japonais et coréens… Bref, certaines moqueries me paraissent vraiment déplacées.

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