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Constructeurs

Opel France entend "repartir en conquête" en 2025

Publié le 21 janvier 2025

Par Gredy Raffin
5 min de lecture
Armée de trois nouveaux produits, les SUV Grandland, Mokka et Frontera, la filiale tricolore de la marque allemande nourrit des ambitions fortes pour l'année à venir. Vincent Rolinet, le directeur, veut redonner à Opel son envergure passée. Encore faut-il soigner le réseau.
Opel France
Opel France s'appuie sur un réseau de 220 concessions. ©Le Journal de l'Automobile

Opel veut se refaire une santé et mise sur sa gamme de voitures. Ainsi peut-on résumer le message martelé par Vincent Rolinet, directeur de la filiale tricolore de la marque allemande, lors de sa conférence de presse de début d'année, organisée le 21 janvier 2025 à Paris.

 

"Nous devons repartir en conquête en 2025", s'est-il exprimé. Une ligne de conduite qui doit permettre de tourner la page de la période écoulée. "Après deux ans de croissance, 2024 a été une année de consolidation", ainsi présente-t-il le bilan de l'année passée.

 

Les résultats n'ont pas été reluisants pour Opel France. Sur un marché en perte de vitesse, qui s'est soldé par un repli de 3,2 % des immatriculations (à 1,718 million d'unités), la marque au blitz a fondu de 7,5 % en 2024. Elle a tout juste dépassé la barre des 40 000 livraisons, selon AAA Data.

 

 

La troisième marque du groupe Stellantis en volume en France a souffert de la fin de carrière de certains modèles. "Le Crossland, rappelle Vincent Rolinet, a été arrêté alors qu'il réalisait de nombreuses ventes en BtoB auprès d'acteurs de la mobilité". Le SUV aura terminé l'exercice passé en chute de 35,1 %, à 3 554 unités.

 

Le trio composé de Corsa, Mokka et Astra a cumulé 32 160 immatriculations, soit 80 % des mises à la route d'Opel en 2024. La seule citadine a totalisé 20 764 ventes (+5,9 %), dont plus d'un quart en version électrique, se hissant au seizième rang des modèles les plus prisés. "Nous étions trop dépendants de la Corsa, reconnaît Vincent Rolinet, le renouvellement de la gamme va nous faire le plus grand bien".

 

Forte accélération sur l'électrique

 

Au cours du premier semestre 2025, les concessionnaires vont recevoir tour à tour des exemplaires de Grandland, puis de Mokka et enfin de Frontera. Une actualité riche dans les showrooms qui vise à équilibrer les comptes. "Opel aura une réponse sur tous les segments de marché majeurs et nous aurons toutes les motorisations sur chaque modèle", apprécie le directeur de filiale.

 

La marque qui se présente comme la figure de proue de l'électrification dans le groupe Stellantis dépend, en réalité, encore largement des motorisations essence. L'an passé, Opel a compté deux fois plus de commandes de cette énergie que la moyenne du marché, à 58,4 % contre 29,5 %.

 

 

Mais, il faut souligner que 22,7 % de ses voitures mises à la route se voulaient entièrement électriques (soit 9 090 unités ; +39,1 %), contre 16,9 % en moyenne en France (290 614 VN ; -2,6 %). La conséquence des effets du leasing social, ne cache pas Vincent Rolinet. "Nous avons été parmi les plus actifs et 10 % de nos immatriculations de VE s'inscrivaient dans ce cadre", précise-t-il.

 

L'évolution du mix devrait se poursuivre. Opel s'en donne la possibilité avec une offre aussi complète qu'agressive d'un point de vue tarifaire. Mais dans quelle proportion les déclinaisons électriques impacteront-elles les ventes ? Le directeur de filiale se garde bien de communiquer ses ambitions.

 

220 agents agréés Opel

 

Dans l'Hexagone, Opel compte autour de 220 concessionnaires. La marque couvre ainsi 98 % du territoire métropolitain. Il y a des carences de maillage en Île-de-France, malgré les investissements récents de Neubauer à Saint-Denis (93) ou de Trujas avant cela à Nanterre (92). "Nous aimerions avoir plus de positions dans Paris", dit Vincent Rolinet.

 

L'an passé, une quarantaine de réparateurs agréés se sont ajoutés à la liste. Il s'agissait de partenaires d'autres marques de Stellantis qui ont élargi leur champ de compétence. Ce qui a porté à 174 le nombre d'agents en France. Dans les deux ans à venir, Opel voudrait compter autour de 220 points de représentation de ce type dans un souci de relation de proximité.

 

Cela importe car la stratégie de la marque au blitz sur le segment retrouvé des véhicules utilitaires consiste à attirer les PME et PMI. "Nous avons l'ambition de doubler les volumes de vente, mais nous ne faisons pas des grands comptes une priorité", glisse le directeur. Pour mémoire, en chutant de 7,7 %, le cumul des VUL Opel mis en circulation l'an passé est tombé sous les 8 000 unités.

 

Surveillance des voitures d'occasion

 

Pour mettre en œuvre son plan, la marque va devoir soigner son réseau de distribution. Comme chez tant d'autres marques généralistes, les concessionnaires Opel ont subi une perte de profitabilité du chiffre d'affaires. Le directeur se refuse à communiquer la rentabilité moyenne de ses partenaires.

 

"Elle est remontée grâce à des mesures de soutien adoptées en cours d'année, assure Vincent Rolinet, soucieux de maintenir la rentabilité des sites. Les plans commerciaux ont été orientés vers les véhicules qui restaient trop longtemps en stock. Nous savons que les frais financiers pèsent lourdement. Il faut donc être attentif à la rotation".

 

 

Le parc de véhicules d'occasion a été placé sous surveillance accrue. Il a posé des problèmes en 2024, reconnaît du bout des lèvres le directeur d'Opel France. La faute à un nombre de buy back qui ne cesse de grimper. "C'est tout à fait normal puisqu'en trois ans, Opel est passé de 35 % à 65 % de LOA dans ses ventes de VN. Nous devons apprendre à gérer ces retours", contextualise Vincent Rolinet.

 

Outre des moyens de communication et des programmes de formation à la revente, un barème spécifique a été mis en place pour favoriser l'écoulement des flux de voitures électriques d'occasion sur le marché. La branche bancaire de Stellantis a aidé à trouver ces solutions. Cela s'est avéré d'autant plus nécessaire que même la Corsa a été repositionnée 4 000 euros plus bas au catalogue, à l'automne, en réaction aux offres concurrentes. Ce qui dégradait l'attractivité des exemplaires de seconde main.

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