Mondial de l'Automobile : En petit comité…

Quelle qu'en soit la raison, la désertion progressive des industriels du secteur est à la fois logique et regrettable. Les coûts d'un stand pour une PME dans une manifestation aussi importante s'avère pour le moins dissuasive, d'autant que les utilisateurs de voitures sans permis y sont bien peu présents. Bref, la défection d'un Chatenet ou de l'italien Tasso encore présents en 2006 n'a rien d'étonnant, mais cela prouve en tout cas qu'une manifestation dédiée aux véhicules légers reste sans doute à inventer, même si chacun s'accorde à reconnaître le changement progressif mais réel de perception auprès du grand public.

Aixam-Mega : branchés

Ceci posé, voilà un rapide florilège des nouveautés qui étaient visibles à la porte de Versailles. A tout seigneur, tout honneur, Aixam avait traditionellement scindé ses modèles de tourisme des utilitaires Mega. Pour la gamme de berlines et cabriolets Aixam proprement dit, il n'y avait pas de véritable grande nouveauté. Cela étant, c'était l'occasion du premier grand bain de foule pour les très récentes City et Roadline lancées au printemps dernier, et des Crossline et Scouty restylées. Une gamme large, qui rencontre un succès toujours solide, grâce notamment à un habitacle soigné présentant une finition très automobile. On pouvait noter, par ailleurs, l'apparition d'un nouveau coloris crème proposé sur l'ensemble de la gamme. Pour le leader du marché, qui fêtait par la même occasion ses 25 ans, les véritables nouveautés étaient finalement à chercher sur le stand Mega.

La surprise était là, sous la forme de la Mega e-City. Une appellation qui désigne tout simplement une Aixam Roadline à traction électrique. Le choix de la marque Mega a été dicté par les besoins de l'exportation, l'auto étant d'ores et déjà commercialisée en Angleterre, à hauteur de 300 exemplaires. Elle nous arrive sous la forme d'un quadricycle lourd, dont l'énergie est fournie par un pack de batteries conventionnelles au plomb, moins coûteuses que leurs homologues nickel-métal-hydrure, sans parler des lithium-ion. Avec douze batteries logées sous le plancher portant le poids du véhicule de 400 à 750 kg, la Mega e-City revendique une vitesse de pointe de 64 km/h, et une autonomie optimale de 80 km. Le prix s'annonce à 14 990 e, ce qui reste raisonnable pour une mini électrique, assorti d'une garantie deux ans pour les accumulateurs. A défaut de technologie révolutionnaire, la petite Mega a le grand mérite d'être une urbaine électrique réaliste pour aujourd'hui… L'autre nouveauté était le Mega Worker, qui vient compléter l'offre déjà très large d'utilitaires ultra-léger Multitruck. Il s'agit tout simplement d'une déclinaison électrique à vitesse limitée (25 km/h), destinée tout particulièrement aux espaces verts, hôpitaux, enceintes fermées. Equipé lui aussi de batteries au plomb, il propose 525 à 680 kg de charge utile et jusqu'à 1 tonne de capacité de remorquage, avec une autonomie pouvant atteindre 70 km. Voilà donc deux propositions concrètes de véhicules électriques, loin des projets parfois bien nébuleux des grands constructeurs…

Microcar : une nouvelle ère

En face d'Aixam-Mega, le visiteur du Mondial pouvait pour la première fois découvrir un stand commun Ligier-Microcar. Et pour cause, la fusion est enfin effective. Un sujet sur lequel nous reviendrons très prochainement… En tout cas, le "PSA" de la voiture sans permis présentait une grande nouveauté, avec en avant-première la nouvelle Microcar, la M Go. Les fidèles de la marque, clients et concessionnaires, pousseront un soupir de soulagement : celle-ci est revenu à des formes beaucoup plus conventionnelles que la série des "MC". D'évidence, le vendéen était allé bien trop loin avec son modèle précédent, dont l'apparence aussi cubique que disgracieuse a sans doute largement contribué à son recul commercial.

La nouvelle venue efface tout, et multiplie les clins d'œil à certains "tubes" automobiles de ces dernières années, à l'instar de la calandre arborant une baguette chromée supérieure avec logo oval façon Ford, des coups de gouge sur les flancs comme une Mercedes Classe B ou encore des montants arrière inversés rappelant certaines Peugeot (407 SW, 1007…). En clair, Microcar s'est enfin souvenu de l'attachement résolu de la clientèle à un certain classicisme, et c'est tant mieux. Dans l'habitacle, on note avec plaisir l'adoption d'une planche de bord moins massive (instrumentation centrale abaissée) et d'un volant plus petit et moins incliné que naguère. En outre, la finition a, de son côté, fait d'appréciables progrès. Là aussi, inutile de dire que la Microcar M Go est une nouveauté suffisamment importante pour en reparler très bientôt… Signalons tout de même d'emblée que, fort d'un ballon d'essai américain couronnée de succès avec le lancement outre-Atlantique d'une MC2 électrique (baptisée Zenn), la M Go est annoncée aussi en versions électriques, 2 ou 4 places, quadricycle léger ou lourd. Le tout employant des batteries inédites lithium-ferro-phosphate et dont le lancement est prévu au 2e trimestre 2009 au prix de base de 17 000 e. 2009, l'année électrique ?

Ligier : nouveau moteur, ça tourne !

Enfin, terminons ce bref tour d'horizon par Ligier, dont la gamme poursuit son développement tambour battant. Parmi la série X-Too, notons l'introduction d'une nouvelle finition S d'entrée de gamme, plus particulièrement destinée aux jeunes, avec prise d'air noire, jantes alu "sport" et nouveaux bas de caisse profilés. Dans un esprit semi-utilitaire, signalons aussi le lancement d'une série Optimax, offrant davantage de volume utile avec sa cellule arrière cubique, à la façon d'une fourgonnette. Mais, pour Ligier, outre la concrétisation de son alliance avec Microcar, la plus grande nouveauté tient en trois lettres : dci ! Derrière cette appellation qui sonne comme un clin d'œil aux motorisations diesel du groupe Renault-Nissan se cache tout simplement le tout nouveau moteur Lombardini. Une véritable arlésienne, qui est enfin lancée en exclusivité sur la gamme Ligier. Rappelons qu'il s'agit là du tout premier moteur entièrement dédié à l'application voiture sans permis, se distinguant par sa technologie de pointe (injection directe à rampe commune offrant 800 bars de pression) et un travail tout particulier sur le bruit et les vibrations, talon d'Achille traditionnel de la mini-voiture. Décidément, la voiture sans permis a de beaux jours devant elle…

Photo : Avec sa nouvelle M Go, Microcar rentre dans le rang avec un certain bonheur. La clientèle devrait suivre…