Mobilisation générale chez Nissan
...sa direction qui sera effectif le 1er avril prochain. Une annonce qui fait écho à l'avertissment sur résultat réalisé par la direction en février. Objet de toutes les attentions, Carlos Ghosn voit les opérations nord-américaines sortir de ses attributions directes. Ainsi le P-dg de Nissan, mais également de Renault, pourra passer plus de temps à Tokyo et ainsi superviser directement les finances de la marque. "Chaque mois, il passait environ une semaine aux Etats-Unis, explique Hitoshi Kawagushi, le vice-président de Nissan. En abandonnant cette responsabilité, il libérera beaucoup de son temps pour s'occuper de la direction de l'ensemble de la compagnie." Dans la nouvelle organisation, parmi la vingtaine de nominations et mouvements, Hiroto Saikawa, jusqu'ici vice président des achats et responsable de la zone Europe, devient président des achats mais abandonne l'Europe à Hidetoshi Imazu au profit de l'Amérique du Nord où il remplace Carlos Ghosn. Toshiyuki Shiga, numéro deux de Nissan, laisse ses fonctions de patron des opérations à l'étranger (hors Amériques, Europe et Japon) au profit du seul marché japonais. Il est remplacé par Colin Dodge. Ce dernier est également nommé au comité exécutif de Nissan. Faut-il y voir une sanction pour le numéro deux de Nissan ? Le constructeur assure que non, justifiant ainsi sa décision : "Plus nous sommes mondialisés, plus nous devons être sûrs que notre base au Japon est solide." Quant à Carlos Tavares, exécutive vice-président, notamment responsable du plan produit, il pourra ajouter, sur sa déjà très longue carte de visite, la responsabilité de la marque Infiniti. Six dirigeants quittent définitivement Nissan dont Bernard Rey, senior vice-président, qui revient chez Renault.
Une nouvelle série d'action en avril
Toutefois, si ces mesures vont certes remobiliser l'entreprise, elle ne vont pas régler tous les problèmes actuels de Nissan. "Ce remaniement de la direction vise à réduire les responsabilités de chacun pour que tous puissent se consacrer à améliorer, dans leur domaine respectif, les performances de l'entreprise, souligne Kunihiko Shiohara, un analyste de Goldman Sachs, mais Nissan a besoin de choses plus essentielles pour revigorer ses performances". "Le constructeur doit étoffer son catalogue de produits, rehausser son niveau technologique ou encore accroître l'efficacité de sa division commerciale" a-t-il conclu. Conscient que le travail ne s'arrêtait pas là, Nissan a d'ores et déjà annoncé qu'une nouvelle série d'actions était prévue en avril.
Christophe Jaussaud
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