Minivoitures : 2005 dans les annales !
...marché minivoiture 2005 tombaient, le délégué à la Sécurité Routière Rémy Heitz annonçait l'impressionnante inflation du nombre de conducteurs contrôlés sans permis (33 000 contre 24 000 en 2004), tandis que 50 000 automobilistes se sont retrouvés dépossédés de leur carton rose. On dit que le malheur des uns fait le bonheur des autres… Sans aller jusque-là, il semble évident que pareil contexte est favorable à la croissance d'un marché mature tel que la voiture sans permis.
Et, de fait, les chiffres d'immatriculations bruts semblent confirmer la cure de jouvence connue par le secteur depuis 2002. Au point même de donner une impression d'emballement comme les professionnels n'en ont plus connu depuis la deuxième moitié des années 80 : 9 147 immatriculations en 2002, 9 511 en 2003 (+ 4 %), 10 109 en 2004 (+ 6,3 %), et 11 229 l'an passé. Soit une croissance à deux chiffres, de 11,1 % ! De quoi faire rêver les professionnels de l'automobile, qui n'ont certes pas été à pareille fête…
Une croissance qui fait rêver…
Dans les faits, de tels résultats auront été obtenus bien souvent à la cravache : surreprésentation territoriale et batailles féroces à coup de reprises plus que bonifiées (jusqu'à 1 500 euros au-dessus
FOCUSQuadricycle lourd déprimé Du côté du quadricycle lourd, les chiffres sont sans appel : nul ne s'étonnera de voir le marché se contracter encore, avec seulement 774 immatriculations, une fois déduits les trikes et autres immatriculations parasites. S'effritant de 10,4 %, cette "niche dans la niche" est maintenue à bout de bras par Aixam (240 véhicules), soutenu par Mega (52 immats) et par la Secma dont le Fun Tech est enfin parvenu à rencontrer un certain écho (140 pièces). Signalons enfin pour la forme les progrès enregistrés par Ligier (61 véhicules, + 8,9 %) et surtout Microcar (130 immatriculations, + 20,4 %). Reste que les ex-TQM sont condamnés à une mort aussi lente que certaine, tant que la législation ne se montre pas plus clémente. Qui peut dire à quoi sert le permis B1 ? |
Par ailleurs, le marché reste très sensible à la nouveauté : la plupart des marques ayant lancé un véritable nouveau modèle en ont largement profité à la lecture des chiffres.
Au premier chef, Aixam a poursuivi tranquillement sa route, et si le savoyard a vu ses ventes progresser un peu moins que le marché (10 %), l'octroi d'une part de marché de 41,2 % (contre 41,6 % en 2004) reste spectaculairement confortable. Au point d'ailleurs que le poids lourd du marché n'a pas jugé utile de retoucher sa gamme à l'occasion de la rentrée, contrairement à ses deux dauphins. Tout au plus 2005 aura vu Aixam revenir sur le créneau des découvrables, plus porteur d'image que d'immats, mais avec un Scouty plus polyvalent que ses rivaux Chatenet Speedino et Ligier Be Two (complètement abrité, facile à utiliser et conservant un vrai coffre).
Restons justement chez Ligier : le sprint final de décembre n'a pas permis au vichyssois de reprendre à Microcar la deuxième marche du podium. Il s'en est fallut de peu : 37 immatriculations seulement les séparent, chacun pesant environ 20 % du marché ! Quoi qu'il en soit, pour Ligier la victoire est belle, après quelques mauvaises années une spirale vertueuse semble porter ses fruits. Mais les équipes de Philippe Ligier ont à cœur de poursuivre sans relâche leur ascension, et seulement un an après le lancement de la X-Too la rentrée dernière a vu déjà de premières modifications au sein de la gamme, tandis que le catalogue de la marque est plus large que jamais : gamme loisirs (Be Two/Be Up), tourisme (X-Too 2), utilitaire (X-Pro) et quad. Cette année, la diversification et l'élargissement des produits est toujours d'actualité, et l'on peut attendre de nouveaux développements autour des modèles existants.
Microcar/Ligier : le bras de fer continue
Pour Microcar, dans l'absolu les chiffres ne sont pas si mauvais : pourquoi s'alarmer quand la perte sèche se chiffre à 24 immatriculations ? Seulement qui n'avance pas recule, et cet infime repli (1,1 %) se traduit par une part de marché sévèrement tronquée (19,7 % contre 22,1 en 2004), tandis que la concurrence de Ligier reste pressante sur le terrain ! Le lancement conjoint de la "maxi" MC2 et du système exclusif d'airbag MPS au printemps dernier n'a pas encore permis de faire la
FOCUSOccasion euphorique ! Enfin, un mot au sujet de l'occasion, dont la croissance suit toujours de près celle du marché neuf. Les 22 254 quadricycles légers d'occasion enregistrés en 2005 constituent un nouveau record (+ 6,7 %), parmi lesquels on note la progression record de Chatenet (1 163 véhicules, +18,7 %), et le déclin continu des marques disparues, plus ou moins sensible suivant l'existence ou non d'un fournisseur de PR : grâce aux efforts de la Secma, Erad tient encore honorablement son rang (571 véhicules), alors que Duport a pratiquement disparu du marché… |
Du côté d'Avrillé, le sourire est toujours de rigueur. En effet, JDM continue d'enregistrer une croissance pratiquement ininterrompue depuis 2000. Après avoir franchi le cap des mille immatriculations annuelles l'an passé, 2005 s'est clôturée sur un nouveau record, avec 1 177 véhicules (+ 13,6 %) et 10,5 % du marché. L'introduction en avril dernier de l'Abaca conforte les positions de la marque, qui sait tirer parti des évolutions du marché sans chercher à les devancer. De la sorte, JDM a acquis une dimension dans l'Hexagone similaire à celle de feu-Erad.
A contrario, Chatenet a préféré rester à l'écart des grands bras de fer promotionnels auxquels se sont livrés la concurrence. De fait, le limousin a simplement retrouvé un volume comparable à celui réalisé en 2003 : 561 immatriculations pour 578, ce qui représente malgré tout une perte sèche de 23,7 % par rapport à 2004 (735 véhicules). Mais la relance est en vue : outre la Barooder Sport et le roadster Speedino quadricycle léger destinés à une clientèle plus jeune, la gamme s'est complétée depuis cet hiver d'une Barooder à moteur Yanmar, permettant de replacer le modèle pleinement en concurrence face aux JDM Abaca et Bellier Opale. Sans compter son renouvellement probable lors du prochain Mondial de l'Automobile, et un réseau de plus en plus étoffé…
Chatenet, Bellier : la transition
Bellier aura bouclé une année de transition, pendant laquelle la nouvelle structure s'est attachée à faire évoluer tant l'outil industriel que le produit. Aux côtés de l'utilitaire et de la Divane "courte" s'est ajoutée au printemps une déclinaison longue, l'Opale. Cette dernière semble bien accueillie par la clientèle, même si cela ne transparaît pas encore dans les chiffres (164 immatriculations). En effet, une erreur d'enregistrement lors de son homologation aurait impliqué un mécompte d'une cinquantaine de véhicules sur le deuxième semestre, ce qui fausse les statistiques officielles. Les évolutions récentes des installations et l'arrivée d'un nouveau directeur issu de la branche de production d'autocars du groupe Fast semblent confirmer le retour sérieux de Bellier "aux affaires". A suivre !
Les deux importateurs italiens restent au coude à coude : Piaggio aura immatriculé 70 véhicules (M500, PK500 et triporteurs), quand Grecav en a réalisé 63. Pour ce dernier, le redémarrage est un travail de longue haleine, mais l'Eke évoluera en profondeur cette année, tandis que l'équipe d'Eric Housset s'emploie à étoffer un réseau encore clairsemé. Le panorama ne serait pas complet sans un mot au sujet de l'autre marque d'Aixam, Mega, dont la gamme d'utilitaires semble rencontrer un succès à l'échelle du segment, donc modeste… mais réel ! Encore faut-il savoir lire entre les lignes, puisque les chiffres officiels noient les immatriculations de Multitruck dans les "divers". Mais parmi les 178 véhicules comptabilisés sous cette bannière, il semble acquis que la très large majorité sont bien issus du réseau Mega !
André Nicolas
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