Microcar prend de la hauteur…
...pas toujours aux audacieux… Microcar l'a appris à ses dépens avec la gamme MC1/MC2. Lors de son lancement en 2003, c'était un pari. Malgré une clientèle fidèle et rompue au classicisme dont la marque ne s'était jamais départie, la marque de Boufféré avait choisi une voie originale. Place à une forme audacieuse, aux traits anguleux. Le but étant de maximiser le volume habitable, il n'y avait en effet pas beaucoup d'autres alternatives si l'on voulait conserver les dimensions dans une limite raisonnable. Cela étant, après la discrétion de bon aloi des Virgo ou Lyra, il y avait de quoi être surpris. Et, en matière de style automobile, si personne ne détient la formule magique, certains looks suscitent immédiatement le rejet. Pas de chance pour Microcar : la MC1 fut de celles-là, malgré ses faux airs évoquant sous certains angles la Citroën C2 (la proue) ou l'Audi A2 (la poupe)…
Bref, l'auto fut accueillie avec fraîcheur par la clientèle, qui n'a pas davantage goûté la banquette remplaçant les sièges individuels. Et d'emblée le réseau a froncé les sourcils. En effet, c'était l'occasion d'une double révolution pour une marque plutôt conservatrice : comme Aixam et Ligier, Microcar se convertissait à une structure de caisse en aluminium habillée de panneaux de carrosserie en ABS. Par opposition à la Virgo et sa coque en fibres de verre. La raison ? Le poids, essentiellement : compte tenu des dimensions croissantes des minis ces dernières années (la réglementation n'imposant plus de surface au sol maximale) et du goût toujours plus prononcé de la clientèle pour le luxe, les 350 kg à vide maximum sont plus faciles à atteindre.
Un changement majeur d'architecture qui s'est fort logiquement traduit par quelques maladies de jeunesse (étanchéité principalement). Mais, dans un petit milieu ou les clients n'ont guère d'autres sources d'informations que celles des concessionnaires, les bruits de couloirs ont vite fait leur travail de sape. Entre l'esthétique, l'aménagement intérieur et quelques éphémères soucis de fiabilité auxquels les fidèles de la marque n'étaient guère habitués, la MC1 n'a pas tardé à se forger une réputation difficile.
En attendant le nouveau modèle…
De quoi coûter à Microcar sa deuxième place sur le marché, acquise depuis 1987 ! Au moment, le choix de Ligier d'opter enfin pour une auto prudente et une base mécanique éprouvée a produit l'effet exactement contraire. Pourtant, Microcar n'a pas ménagé ses efforts pour maintenir sa gamme à la page : version longue MC2, arrivée des versions à airbag conducteur MPS - une première mondiale sur une voiture sans per-mis ! -, plus des remises à niveau régulières, jusqu'à l'adoption du moteur Yanmar, plus performant. Cela aura au moins permis à la marque de se maintenir sur la défensive… Aujourd'hui, la donne est bien évidemment différente, à l'aube du regroupement avec Ligier. Pour autant, l'avenir de Microcar en tant que marque à part entière n'est pas le moins du monde hypothéqué. Au contraire, la succession est déjà dans l'antichambre et s'annonce selon les intéressés, prometteuse et à n'en pas douter beaucoup plus traditionnelle…
En attendant, la série a droit à un ultime baroud d'honneur, sous la forme de la série limitée MC Highland. Sans grande surprise, voilà la MC2 (la berline longue) habillée à la façon d'un 4x4, à l'instar des Aixam Crossline ou JDM Abaca Mountain. A force d'imiter à distance les "vraies" automobiles, les minis se retrouvent un peu décalées, singeant les tout-terrain au moment ou leur légitimité se voit remise en question… En tout cas, cela séduira sans doute la clientèle traditionnelle, qui n'aime rien tant que jouer le plus possible la carte du mimétisme avec les "grandes". La panoplie complète du petit aventurier est donc de sortie : barres de toit, joues d'ailes, baguettes et pare-chocs noirs, ces derniers étant munis de sabots factices rappelant les Volvo XC70 et autres Audi Allroad. Proposée avec le hayon arrière (version Campus) ou la porte à double battant (Cargo), la MC Highland se distingue aussi par le traitement façon cuir de sa planche de bord et des côtés des sièges. On note enfin les roues en aluminium inédites, tandis que la finition est aussi disponible sur demande en version à 4 places, imposant le permis B1 et le moteur Lombardini à essence de 15 kW. La gamme MC Highland se voit proposée à partir de 11 034 euros.
Photo : Pour sa dernière ligne droite, la Microcar MC2 se grime en 4x4 et se voit rebaptisée Highland.
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