L’industrie auto continue de perdre des emplois

...des postes. Depuis le début de l'année, ces professionnels ont en effet supprimé plus d'emplois qu'ils n'en ont créé. C'est en tout cas ce qui ressort des dernières données de la société de veille Trendeo, ces données reposant sur un observatoire qui recense toutes les annonces d'investissements ou de désinvestissements dès lors que ces opérations entraînent des créations ou des suppressions d'emplois. "Dans la filière automobile, qui inclut à la fois les constructeurs et les équipementiers, nous avons recensé depuis le début de l'année 268 créations d'emplois pour 1 347 suppressions", souligne David Cousquer, le gérant de Trendeo. L'observatoire incluant également les emplois menacés, ces suppressions n'en reposent pas moins pour l'essentiel sur une seule et même entité : l'usine de GM de Strasbourg. La fermeture éventuelle de ce site pourrait en effet aboutir à la suppression de quelque 1 200 emplois. Des suppressions qui, si elles étaient confirmées, viendraient pour le moins noircir le tableau de la filière automobile en matière d'emplois.

"Nous y avons totalisé l'an dernier une perte nette de 37 933 emplois", rappelle David Cousquer. Les constructeurs y ont "participé" à hauteur de 30 % et les équipementiers et sous-traitants à hauteur de 70 %, les plus grosses pertes nettes d'emplois ayant été constatées en Ile-de-France (- 12 636), en Picardie (- 2 531), en Haute-Normandie (- 2 395), en Rhône-Alpes (-  2 277) et en Bretagne (- 2 263). "La filière automobile a joué un rôle essentiel dans les pertes nettes d'emplois enregistrées l'an dernier dans l'industrie manufacturière", poursuit le gérant de Trendeo. Pour preuve : près de 45 % des pertes nettes d'emplois enregistrées l'an dernier dans l'industrie manufacturière ont reposé sur la seule filière automobile (37 933 destructions de postes sur un total d'environ 85 000). Et cela pourrait fort bien continuer. D'après le rapport remis à la Commission Estrosi sur la sous-traitance à la fin de l'année dernière, les équipementiers pourraient supprimer de 40 000 à 50 000 emplois dans les deux prochaines années. Soit à peu de choses près le même nombre de postes perdus sur la seule année 2009 (- 45 000).

Photo : David Cousquer, le gérant de Trendeo.