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Constructeurs

L’incertitude reste de mise

Publié le 15 janvier 2010

Par Armindo Dias
4 min de lecture
Les dirigeants du secteur auto ne sont pas rassérénés quant à l'évolution de leurs résultats. D'après une étude de KPMG portant sur leur vision de la filière à l'horizon 2014, ils sont moins d'un tiers à considérer que...
...les profits des constructeurs vont augmenter. Ils sont aussi près de trois-quart à penser que le nombre des fusions-acquisitions va augmenter, aussi bien chez les constructeurs que chez les équipementiers.

Le secteur auto a entamé sa mutation. En tout cas, il est en train de connaître des évolutions majeures si l'on en croit la dernière étude du cabinet d'audit, d'expertise comptable et de conseil KPMG (200 dirigeants d'entreprises officiant aussi bien pour des constructeurs que des équipementiers de rangs 1 et 2 ont été interrogés dans 24 pays sur tous les continents). L'étude révèle d'abord que la croissance du secteur ne se fera plus du tout dans les mêmes pays à l'horizon 2014. Les sondés s'attendent en effet à une croissance d'activité surtout en Asie (hors Japon), en Europe de l'Est et en Russie : ils sont 76 % à estimer que le marché asiatique va croître, contre seulement 19 % pour le marché japonais, 21,5 % pour le marché nord-américain et 24,5 % pour celui de l'Europe de l'Ouest (47 % pour l'Europe de l'Est et la Russie). Les dirigeants considèrent par ailleurs qu'il y a d'ores et déjà des surcapacités de production en Amérique du Nord (88 %), en Europe de l'Ouest (80,5 %) et au Japon (75 %). Dans les pays émergents, elles ne sont bien évidemment pas attendues avant plusieurs années (voir tableau). Les dirigeants ne sont pas rassurés pour autant quant à l'évolution des niveaux de rentabilité acteurs du secteur à l'horizon 2014. Si les sondés sont 27,5 % à estimer que la rentabilité des constructeurs va s'améliorer (39,5 % considèrent qu'elle va se stabiliser et 33 % décliner), ils sont aussi plus de 40 % à anticiper une baisse de rentabilité à la fois chez les distributeurs, les équipementiers de rang 1 et les équipementiers de rang 2 (une amélioration est attendue chez les distributeurs, les fournisseurs de rang 1 et les fournisseurs de rang 2 à hauteur de respectivement 19,5 %, 22,5 % et 18,5 %). Autre élément susceptible d'être interprété comme un motif d'inquiétude : le pourcentage de dirigeants estimant que les opérations de fusions-acquisitions vont augmenter dans les cinq prochaines années.

Des fusions-acquisitions chez les constructeurs et les équipementiers

Ils sont 73,5 % à anticiper ce type d'opérations chez les constructeurs, 70,5 % chez les équipementiers de rang 1, 56 % chez ceux de rang 2 et 52 % chez les distributeurs (60 % en 2008). Selon l'étude, les raisons justifiant cette tendance sont le poids de la dette et les risques de faillite (89 %), l'accès à de nouvelles technologies et à de nouveaux produits (84 %), des synergies possibles sur des produits nouveaux (83 %) et l'accès à de nouveaux marchés ou nouveaux clients (82 %). Les arguments qui risquent de faire mouche auprès des consommateurs au cours des cinq prochaines années ? Sans surprise, les sondés citent la consommation des véhicules (93,5 %), le faible impact de ces derniers sur l'environnement (80,5 %) et les nouveaux systèmes de sécurité des modèles proposés (71 %). Rien d'étonnant donc si quasiment tous les dirigeants interrogés considèrent que nombre de constructeurs et d'équipementiers investiront dans de nouveaux produits ou de nouvelles technologies dans les deux prochaines années. Interrogés sur les gagnants possibles en termes de parts de marché sur les cinq prochaines années, les sondés citent spontanément diverses marques chinoises et indiennes ainsi que deux acteurs globaux (Hyundai/Kia et Volkswagen). A l'inverse, les réponses montrent des anticipations fortement négatives pour GM et Chrysler. Une chose est sûre : d'ici là, ils auront tous pu confirmer ou infirmer leurs prévisions en matière de conditions financières. Sur les douze prochains mois, les sondés européens anticipent surtout une amélioration de la disponibilité du crédit à la consommation (34,62 %) et de son coût (32,06 %), loin devant l'accès au financement (14,01 %). Une amélioration de l'accès au financement est en revanche attendue par 33,34 % des sondés américains et 33,87 % des sondés asiatiques. Les américains s'attendent aussi à une amélioration de la disponibilité du crédit à la consommation à 51,67 %.

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