Le tuning est en deuil

...aient voulu renouveler le modèle cette année encore, avec plus de moto, plus de drift…, leur bonne volonté n'aura pas suffi. Et c'est bien le défunt Paris Tuning Show, créé en 1999, qui meurt une seconde fois… Devenue PTRS, puis devenue, cette année, "PTS, le Salon Auto Moto et Plaisir ", la manifestation n'aura pas survécu au marasme financier qui a secoué la filière automobile l'année dernière… Mais ces évidentes raisons ne suffisent pas à expliquer la disparition du salon. La fin du PTS cache un secteur qui vacille depuis plusieurs années. Après les heures de gloire vécues jusqu'en 2005, le tuning s'est essouflé. Du coup, à la manière des start'up informatiques, à la progression fulgurante, les acteurs de l'accessoire de personnalisation disparaissent, se recyclent, ou, en tout cas, ne misent plus autant sur le tuning.
Peut-être aussi que la filière du tuning, n'a pas réussi à trouver sa place dans l'Hexagone. En Allemagne, en Belgique, des pays de prédilection pour le tuning, le secteur recule, certes, mais maintient ses bases, en raison d'une image positionnée plutôt sur le haut de gamme. En France, reconnaissons que les amateurs de voitures tunées ont plus souvent fait l'objet de moqueries qu'ils n'ont fait la une des magazines automobiles… Quoi qu'il en soit, toutes ces raisons justifient l'annulation de la manifestation, selon M3, son organisateur, qui sort pourtant tout juste d'un vif succès, avec l'organisation du trophée Andros…

Selon un communiqué officiel, "la défection de certains piliers du PTS" aura été fatale à la tenue du salon, et ce, malgré l'intérêt que portaient certains constructeurs depuis deux ans, et notamment Renault, Fiat ou encore Mazda, qui avaient participé à des éditions précédentes.

Quant à la fréquentation du public, si les aficionados de la discipline faisaient toujours le déplacement et l'auraient fait de toute façon, puisque le PTS était leur seul rassemblement national, il faut bien reconnaître que l'affluence des années 2000 n'était plus qu'un lointain souvenir…

Pour terminer, il est clair que l'annulation d'un tel salon, à un mois de sa tenue, avec les problèmes de positionnement qu'il rencontrait déjà, sonne probablement le glas définitif du PTS. Nous espérons, bien sûr, nous tromper, car il n'est jamais bon de voir disparaître des rendez-vous de la filière automobile. Que l'on adhère ou non aux fondements du tuning, la baisse de CA global de cette activité rejaillit fatalement sur d'autres secteurs...

Et, pour reprendre une formule de nos confrères du site http://www.auto-mag.info/
"Après l'annulation du tout aussi célèbre meeting estival GTI International de Magny-Cours l'an dernier, le salon PTS demeurait le dernier événement d'envergure sortant des sentiers battus en consacrant la voiture et la moto sous un angle différent."