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Constructeurs

Le projet Oasis en plein naufrage ?

Publié le 9 janvier 2004

Par Tanguy Merrien
4 min de lecture
Créé afin de trouver des standards informatiques communs entre les constructeurs et la rechange indépendante, le projet Oasis restera peut-être à l'état de concept. Frein majeur de son développement : le libre accès aux informations techniques pour les réparateurs indépendants… Vaste...

...projet mis en perspective par différentes instances européennes, Oasis (Organisation for the Advancement of Structured Information Standards) n'ira peut-être pas plus loin que ses premiers balbutiements. Né en 2002 de la volonté du Clepa et de l'Acea, entre autres, Oasis est parvenu à réunir des experts venus des quatre coins de l'Europe. Ces derniers se sont rencontrés à plusieurs reprises afin d'échanger des idées dans le but d'encourager les constructeurs et la rechange indépendante à choisir des langages informatiques standard, autant pour transmettre des textes que des images dans le cadre du diagnostic automobile. Concrètement, le but est de réaliser une interface de recherche  afin d'accéder à l'information requise et de mettre en place une standardisation électronique de la recherche d'informations techniques pour la filière indépendante. Outre les instances précédemment citées, l'Airc, le Cecra, le Cledipa, l'Egea, Eurotax, la Fia et Jama participent également au programme, aux côtés de la Commission européenne.




ZOOM

ESA comme Electriciens spécialistes de l'automobile

Les membres des ESA interviennent dans l'électricité auto, mais également dans la gestion électronique des moteurs essence et Diesel, le freinage, les amortisseurs, les échappements… Ils sont 600 actuellement répartis sur le territoire, et sont membres du GNESA (Groupement national des électriciens spécialistes de l'automobile.

Au cœur des débats, l'accessibilité aux informations techniques

Devrions-nous désormais évoquer Oasis au passé ? Jacques Séchépine, président du Gnesa et membre actif du projet, est bien près de le penser : "Aujourd'hui, c'est un constat d'échec, car non seulement le projet n'a toujours pas vu le jour, puisqu'aucun terrain d'entente n'a pu être trouvé, mais nous ne sommes même plus convoqués en commission avec les constructeurs. La dernière cession remonte à juin." Trouver des standards pour l'ensemble des acteurs de la profession, constructeurs et réparateurs indépendants, n'est évidemment pas chose aisée dans la mesure où les constructeurs possèdent déjà les leurs, ce qui  nécessiterait donc des investissements onéreux de leur part. Cependant, d'après Jacques Séchépine, le point le plus sensible demeure tout de même le libre accès aux informations techniques pour les indépendants. "Aujourd'hui, les réparateurs n'ont toujours pas accès à l'ensemble des données, explique-t-il, car les constructeurs, tout en respectant la législation, freinent la procédure en évoquant par exemple les problèmes de propriété intellectuelle liés à la sécurité. Il faudra donc encore du temps pour pouvoir mesurer une évolution positive sur ce point." Jacques Séchépine évoque également le fait qu'il n'y a aucune interface en place à l'heure actuelle qui permettrait aux indépendants de cibler une information précise qui les intéresserait chez un constructeur. Et, d'après lui, les solutions proposées par certains équipementiers ne peuvent pas être qualifiées d'équivalentes à proprement parler.


Muriel Blancheton


 





3 QUESTIONS A

Sylvia Gotzen : secrétaire générale de la Figiefa (Fédération internationale des grossistes, importateurs et exportateurs en fournitures automobiles)

"Laissons le temps au législateur européen de faire son œuvre…"


Le Journal de l'Automobile : Vous êtes un membre actif dans le développement du standard "Oasis", pouvez-vous nous expliquer en quoi il consiste ?
Sylvia Gotzen : Le projet Oasis a pour but de standardiser, et par cela de faciliter aux opérateurs indépendants, la recherche électronique des informations techniques requises pour le maintien et la réparation de véhicules. Avec l'aide du langage XML, des "métadonnées" mèneront directement le réparateur indépendant comme "une main invisible" au chapitre correct sur le site Internet des constructeurs automobiles.


J.A. : Qui participe à ce projet et qu'en est-il actuellement ?
S. G. : L'industrie automobile, les fabricants de pièces, les éditeurs de données et les acteurs du marché indépendant, représentés par la Figiefa, l'AIT & FIA, le Cecra, l'Airc et l'Egea, le tout sous l'égide de la Commission européenne, ont participé pendant neuf mois à l'élaboration d'un standard technique qui pourrait être en principe utilisé dès à présent. Cependant, pour des raisons politiques et en qualifiant les frais d'implémentation trop élevés, les constructeurs automobiles ont rejeté l'adoption du standard lors de la dernière réunion du projet Oasis.


J.A. : Ce projet est donc en attente pour l'instant ?
S. G. : La réalisation du standard Oasis est importante pour le marché indépendant de la rechange et de la réparation. Il appartient maintenant au législateur européen de prendre une décision sur l'avenir de ce standard technique, dont la Commission européenne a déjà esquissé les grandes lignes : une application pratique d'une standardisation électronique de la recherche d'informations techniques pourrait voir le jour, soit à travers un accord volontaire des constructeurs (surveillé par la Commission européenne en cas de violation), soit par un amendement technique de la directive On-Board Diagnosis 98/69 ou du nouveau règlement automobile 1400/2002. Laissons le temps au législateur européen de faire son œuvre...

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