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Constructeurs

Le Mondial de l'Automobile 2016 sur orbite

Publié le 22 juin 2016

Par Alexandre Guillet
4 min de lecture
Dans un monde en mutation, le Mondial de l'automobile doit trouver le juste équilibre entre tradition et innovation. Il s'y attelle en prenant notamment l'hyperloop des réseaux sociaux et des start-up.
Dans un monde en mutation, le Mondial de l'automobile doit trouver le juste équilibre entre tradition et innovation. Il s'y attelle en prenant notamment l'hyperloop des réseaux sociaux et des start-up.

Jean-Claude Girot, commissaire général du Mondial de l'Automobile, n'est pas homme à éviter les sujets qui fâchent. Dès lors, liquidons tout de suite le sujet des constructeurs absents (Volvo, Mazda, Ford, mais aussi plusieurs marques de luxe prisées des passionnés). "Nous regrettons naturellement ces absences, mais il ne nous revient pas de faire une quelconque ingérence dans la stratégie commerciale des marques", indique Jean-Claude Girot, avant de poursuivre : "En revanche, nous devons faire du Mondial un très bel événement, afin de leur donner des regrets de ne pas être venus et l'envie de nous rejoindre pour la prochaine édition." Grand amateur de sport et maîtrisant les métaphores dans cette veine, il ajoute : "Dans les grandes compétitions, après coup, on se souvient du ou des vainqueurs, mais pas des absents. Il en sera sans doute de même au Mondial."

Deuxième sujet à évacuer : l'obsession du record du nombre de visiteurs et la place enviée, et certes enviable (rendons à Thierry Hesse ce qui appartient à Thierry Hesse), de premier Salon automobile dans le monde. "Nous ne nous focalisons pas sur le nombre de visiteurs et nous n'avons pas pour objectif de dépasser le niveau de fréquentation de l'édition 2014. D'une part, parce que nous nous arc-boutons sur le taux de satisfaction des visiteurs et, d'autre part, parce que nous déployons plusieurs dispositifs virtuels qui concourent à la nécessaire modernisation du salon, mais qui peuvent aussi éloigner certains visiteurs potentiels, notamment ceux qui aiment l'automobile mais sans plus", explique Jean-Claude Girot, selon nous peu inquiet sur cette question vu l'attrait de l'édition 2016 du Mondial.

Ouvertures aux nouveaux acteurs

Le grand rendez-vous automobile parisien s'annonce en effet sous les meilleurs auspices. Quelque 200 marques seront présentes et il convient de souligner l'implication de la filière automobile française, notamment avec la Fiev et le CNPA dans le hall 1, ou encore avec l'adhésion des équipementiers, comme en atteste la venue plutôt inattendue d'un Tier 1 comme Plastic Omnium en plus des "habitués". Par ailleurs, certains constructeurs renforcent leur présence, à l'image de Tesla ou des marques du BMW Group par exemple.

En outre, le salon s'ouvre à de nouveaux entrants au premier rang desquels figurent BlaBlaCar ou Voitures Noires. "Nous devons accompagner les mutations à l'œuvre dans la société et le secteur automobile. Un secteur qui vit sa troisième révolution après son invention et son rayonnement pour quelques happy few, puis son industrialisation et sa démocratisation, et, désormais, son entrée dans l'ère des solutions et des services de mobilité", expliquent de concert Jean-Claude Girot et Jean-Marc André, responsable marketing d'AMC Promotion. Cette démarche se traduit aussi par la mise en place d'un Forum Innovation, avec StartUp Sesame et Connectors, pour une journée de conférences, un concours de start-up, mais "pas seulement un de plus", dixit Jean-Marc André, et des keynote speakers de prestige, dont Bibop Gresta, COO d'Hyperloop.

Rester en prise avec le réel

Toutefois, le Mondial ne doit pas non plus aller plus vite que la musique, car les mutations ne font que s'amorcer. Jean-Claude Girot et ses équipes ont ainsi commandé une étude nationale sur le rapport des Français à l'automobile à "opinionway" et les résultats se révèlent très conservateurs. La voiture reste liée aux notions de liberté et de plaisir de conduire, tandis que le principe de possession du véhicule demeure plébiscité, y compris par les jeunes qui voient le covoiturage ou l'autopartage avant tout comme des moyens de faire baisser le coût des trajets. 75% des Français ne pourraient pas se passer de leur voiture et 73% ne voudraient pas s'en passer. Dès lors, le Mondial de l'Automobile a tout intérêt à rester en prise avec le réel, c'est-à-dire à ne pas devenir un think tank, et à conserver son ADN automobile dont la résilience est plus dense que ce que certains veulent bien dire ou faire croire.

Pour le reste, afin de rythmer les seize jours de l'événement, les équipes du Mondial connaissent leur partition, sans oublier de la renouveler au besoin. Au programme : Zone Sport, Rallye Jeunes avec la FFSA, Trophée Andros avec concours e-volant, Hub BtoB, Piste d'essais de VE et d'hybrides, exposition "L'auto fait son cinéma" avec 48 véhicules mythiques grâce aux films, séries TV et jeux vidéo, une vente aux enchères de prestige avec la maison Coys, une démarche de digitalisation de l'expérience salon, des partenariats média à foison, notamment avec Twitter et BFM Business. "Nous avons encore plusieurs annonces à officialiser dans les semaines qui viennent", ajoute enfin Jean-Claude Girot, avant de conclure sur ippon : "En 2014, un visiteur sur quatre a acheté une voiture dans les six mois qui ont suivi le Mondial.

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