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Constructeurs

Le gouvernement cherche la sortie

Publié le 25 septembre 2009

Par Alexandre Guillet
3 min de lecture
Jusqu'où nous emmènera la prime à la casse ? Personne ne semble avoir la réponse, pas même le gouvernement qui multiplie depuis plus d'un mois maintenant les interventions divergentes.Chaque intervention du gouvernement...
...apporte son lot d'informations et de contradictions sur le devenir de la prime à la casse. Alors que l'on semblait se diriger vers un arrêt progressif de celle-ci à fin 2010, comme le suggérait fin juillet Patrick Devedjian, voilà que Christine Lagarde a lancé début septembre l'hypothèse d'une prolongation jusqu'en 2011, avec toujours cette même nécessité de sortie en douceur. Seulement, deux jours plus tard, (le même) Patrick Devedjian reprenait le micro et indiquait à nos confrères du Figaro que… non, elle n'irait pas au-delà de 2010. L'idée d'un arrêt progressif et dégressif a donc été confirmée. Un premier pallier fixé à partir du 1er janvier réduirait la prime autour de 700, 800 e et le deuxième pallier, à compter du 1er juillet, établirait une aide de l'ordre de 300 à 400 e jusqu'à la fin de l'exercice 2010. Place serait laissée ensuite au bonus écologique. Mais rien n'est moins sûr. "C'est difficile de se prononcer car la situation est confuse, note Eric Bataille, directeur général d'Autoscout 24, qui a beaucoup milité en faveur d'une prime pour le VO. Nous entendons beaucoup de déclarations qui risquent d'impacter les habitudes de consommation des ménages. Je pense que tout le monde est d'accord sur une chose : on ne peut pas l'arrêter du jour au lendemain. Nous avons connu cela en 1997 avec les "Balladurettes" qui aussitôt arrêtées, avaient débouché sur une chute de - 20 %. J'espère que l'on aboutira à une solution pertinente qui tiendra compte de tous les paramètres, à savoir les ventes aux entreprises, car pour l'instant cette prime n'a ciblé qu'une partie du problème".

Trop d'incertitudes pour se prononcer

Alors comment interpréter ces changements de direction ? Les prévisions économiques seraient-elles si terribles pour expliquer le report d'une année de cette aide lancée fin d'année 2008 ? Le secteur doit-il véritablement s'en réjouir ? Du côté de chez Renault, même si la marque ne souhaite pas se prononcer officiellement tant que rien n'est finalisé, une telle hypothèse est bien accueillie. "Nous avions demandé une sortie dégressive pour éviter une chute brutale du marché. Si la prime venait à être prolongée jusqu'en 2011, c'est encore mieux et on ne peut que s'en réjouir car elle soutient beaucoup le marché et a considérablement boosté les ventes de Twingo ou de Mégane", déclare-t-on du côté de la direction de la communication. Pour sa part, le CNPA ne souhaite pas s'exprimer sur la question. Contacté par nos soins, Patrick Bailly, le président, a refusé de commenter une situation encore trop floue. Il rencontrera Christian Estrosi, ministre chargé de l'Industrie, le 15 septembre prochain.

Photo : Christine Lagarde, ministre de l'Economie, de l'Industrie et de l'Emploi, au côté de Christian Estrosi, ministre chargé de l'Industrie, lors de la réunion de suivi de la mise en œuvre du "Pacte automobile" en juillet dernier.

G.R. et B.L.

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