Le déficit commercial automobile français se creuse en 2019
Dix années d'observations de la balance commerciale automobile française peuvent donner froid dans le dos. Chaque année notre déficit se creuse pour atteindre en 2019 un solde négatif de 15,2 milliards d‘euros contre 12,4 milliards d’euros en 2018. Cette série noire débute dès 2009, où le solde commercial passe en négatif pour se situer à -2 milliards d’euros. La descente est ainsi linéaire jusqu’à l’année 2019. Pour mémoire, en 2000, le solde s'affichait en positif avec un excédent de 9,3 milliards d'euros.
Au global, nos exportations se sont légèrement contractées pour atteindre en valeur 49,9 milliards d‘euros (50,5 milliards en 2018) contre des importations qui ne cessent de progresser pour dépasser les 65,1 milliards d’euros en 2019 (contre 62,9 milliards en 2018).
Bref, chaque année, nous importons toujours plus que ce nous exportons, en tout cas en matière d’automobiles (véhicules et équipements). Certes l’automobile n’est pas le secteur où la France accuse le déficit le plus important. L’énergie, qui comprend aussi bien les hydrocarbures et le pétrole raffiné, caracole en tête de la zone rouge avec un solde négatif de 44,8 milliards d’euros. Mais il n’empêche que l’automobile pèse pour près de 20 % du déficit global de la France.
Production française en baisse
Ce déséquilibre s'explique par une baisse de la production automobile (véhicules et pièces) sur notre territoire. En 2004, la production automobile française atteignait 3,6 millions de véhicules. En 2019, et même si les chiffres ne sont pas encore connus officiellement, le cabinet IHS Markit estime qu'elle devrait atteindre 2,2 millions de véhicules mais s'effondrerait en 2020 à 1,7 million d'unités.
Le Peugeot 2008, jusqu'ici produit à Mulhouse, est maintenant produit à Vigo en Espagne. De la même manière, les productions de certaines Clio à Flins et de 208 à Poissy sont terminées et ont pris la direction de la Slovénie et du Maroc. S'ajoute également, durant l'année 2019, le rapatriement de l'Opel GrandlandX en Allemagne ou encore la baisse annoncée des volumes du site Daimler de Hambach.
Logiquement, les SUV et berlines seront les plus touchés avec des chutes respectivement de production de 26,5 % et 23,5 %. Mais cette situation ne va pas durer. En effet, dès 2021, la courbe globale devrait se redresser avec l'arrivée à Poissy du remplaçant de l'Opel MokkaX, mais aussi de deux modèles (EQB et GLA) sur le site lorrain qui produisait jusqu'ici des Smart.
L'usine Toyota de Valenciennes devrait également apporter son écot avec la montée en puissance de la nouvelle Yaris et l'ajout d'un nouveau SUV urbain. De quoi revenir à une production voisine de 2 millions d'unités mais sans doute pas de quoi redresser la balance commerciale.
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