Le CE de Molex doit vivre
Un bref rappel des faits s'impose. Au moment des déboires de Molex, en milieu d'année 2009, la direction américaine du groupe décide de délocaliser la production de son site de Villemur sur Tarn. Tollé général de la part des 300 salariés, qui voient en cette décision une manœuvre machiavélique… Ils accusent la direction d'utiliser les difficultés liées à la crise, pour augmenter leurs profits en produisant loin et moins cher.
Après enquête, l'inspectrice du travail retient que la fermeture n'était pas une nécessité économique, mais le fruit d'une décision stratégique de longue date. Pour autant, l'entreprise est en partie vendue au fonds H.I.G. Capital/ 280 personnes sont licenciées et seulement 25 salariés sont repris, même si Christian Estrosi affirme que la société se re-développera à moyen terme, et sera en mesure de réembaucher… Mais l'affaire ne s'arrête pas là.
Les représentants du personnel, dont les dirigeants de Molex veulent le départ, ne peuvent néanmoins pas être licenciés comme les autres salariés. Leur licenciement nécessite l'approbation de l'inspection du travail. Laquelle ayant considéré que "Molex n'avait jamais apporté de justification économique de la fermeture de l'usine de Villemur, et n'avait jamais respecté les règles d'information et de consultation du personnel, ni proposé de reclassement aux élus". La direction de l'équipementier n'a donc eu d'autre choix que de demander l'aide du ministre du Travail, Xavier Darcos, pour qu'il les "autorise" à évincer ces employés au statut particulier. Les personnels concernés viennent donc de plaider leur cause à la direction régionale du travail. Xavier Darcos, devra rendre sa décision avant le 7 mai sur la base du rapport de la direction régionale du travail et de l'emploi, mais, comme les syndicats s'en félicitent, "On imagine mal qu'un gouvernement qui a dénoncé les patrons voyous, accepte ces licenciements". D'autant qu'il y a une utilité à ce que ces suppressions de poste soient refusées. En effet, le CE doit continuer d'exister pour faire face aux prochaines échéances judiciaires et sociales de Molex.
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