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Constructeurs

L'Altica : Souvenez-vous de ce visage !

Publié le 24 février 2006

Par Alexandre Guillet
4 min de lecture
Dernier opus de la prolifique lignée des concept-cars Renault, l'Altica, à cheval entre break et coupé, n'a aucun avenir de série en tant que véhicule. En revanche, l'ADN de sa face avant se retrouvera sur certains modèles que la marque compte commercialiser prochainement. Avec...
Dernier opus de la prolifique lignée des concept-cars Renault, l'Altica, à cheval entre break et coupé, n'a aucun avenir de série en tant que véhicule. En revanche, l'ADN de sa face avant se retrouvera sur certains modèles que la marque compte commercialiser prochainement. Avec...

...l'Altica, Renault renoue avec un style complexe, architecturé en diable. Peut-être même à l'excès si on en juge par l'hétérogénéité de ce prototype roulant qui peine à concilier les figures radicales de sa proue et de sa poupe. Tentant une improbable synthèse, Patrick le Quément, directeur du design industriel de Renault, évoque "un break de chasse incarnant un équilibre entre fluidité et sportivité"… L'Altica reprend indubitablement certains motifs traditionnels de la sportivité, avec une silhouette basse, un capot très allongé, et des lignes latérales tout en galbes rehaussées par des ailes saillantes. Et que dire de ces somptueuses portières en élytres qui font toujours leur effet. Mais à l'arrière, le concept devient plus évasif et se résout bon gré mal gré à trouver sa justification dans le registre de la praticité. La porte de coffre offre, en effet, une grande accessibilité et un seuil de chargement très bas. Dans l'habitacle, le dépouillement règne en maître et l'espace se géométrise au gré de longues surfaces planes mises en exergue par une surface vitrée généreuse. Une nouvelle fois, les concepts de "touch design" et de "simplexification", chers à Patrick le Quément, s'expriment avec bonheur, même si on attend toujours, avec désormais un brin d'impatience agacée, leur application sur les modèles de série du groupe.

La face avant du futur coupé Laguna, voire de la Laguna berline ?

Si le traitement de l'espace intérieur est très abouti, on peut cependant s'interroger sur la pertinence du poste de conduite, trop artificiellement inspiré de l'univers de la F1. Et sur la légitimité des custodes arrière, composées d'une mosaïque de carreaux transparents, qui s'apparentent à une coquetterie baroque gratuite.
En somme, la finalité de l'Altica, issu d'un projet initié en juin 2004 par un concours de design interne, reste bien mystérieuse, pour ne pas dire confuse. En raisonnant a contrario, on peut affirmer que ce concept-car ne préfigure aucun modèle de série. Même en tenant compte du plan produits élargi annoncé par Carlos Ghosn. D'ailleurs, il ne reprend aucune plate-forme exploitée par le groupe. En revanche, sa face avant, d'ailleurs très proche de celle aperçue sur l'Egeus, trouvera sans nul doute des applications de série. Pourquoi pas sur le futur coupé Laguna, voire sur la Laguna berline… Cette face avant se caractérise principalement par l'absence de grille de calandre et par des blocs optiques à la fois massifs et épurés. Par ailleurs, Altica sert de vitrine aux recherches menées par les ingénieurs du groupe sur la technologie du jet synthétique, destinée à réduire le Cx du véhicule passé 90 km/h et par extension, sa consommation. "Le système est simple, car il relève de la micro-mécanique et ne sollicite qu'un moteur de 10 W. Des membranes autonomes permettent en fait de contrôler le décollement des filets d'air en les maintenant au maximum sur le pavillon. A 130 km/h, cela permet de gagner 15 % de Cx", explique Eugénie Levallois, responsable projet aérodynamique au sein du groupe, dans un louable effort de vulgarisation. D'ores et déjà breveté, ce système pourrait se démocratiser sur les voitures du groupe à partir de 2008.

Comme un malaise autour du département design de la marque…

Dans une optique similaire, notons que le sportif Altica se meut grâce à un moteur… Diesel. Issu de l'Alliance, ce bloc 2.0 dCi de 177 ch, doté d'un filtre à particules, affiche une consommation équivalant à 140 g/km d'émissions de CO2. Au final, ces quelques éléments prometteurs ne parviennent pas à atténuer une indéniable sensation de malaise… En effet, on doute que l'Altica ait apaisé Carlos Ghosn, déjà bien remonté contre la direction du design Renault, comme en a témoigné le report abrupt des projets des remplaçantes de Twingo et Laguna. Et les rumeurs vont bon train sur la réduction du - coûteux - programme de concept-cars roulants de la marque. Sur les droits à la retraite que pourra bientôt faire valoir Patrick le Quément. Et sur une hypothétique approche d'Anne Asensio, la "maman du Scénic", aujourd'hui à la tête du design GM. Quand on vous parle de malaise…


Alexandre Guillet

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