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Constructeurs

“La globalisation est là, c’est aujourd’hui une réalité”

Publié le 28 octobre 2005

Par Tanguy Merrien
3 min de lecture
Pour Carlos Ghosn, la globalisation de la filière automobile est non seulement profitable pour les consommateurs mais surtout inévitable pour les acteurs économiques. Autre enjeu fondamental, la qualité de service dont les carences sont visibles, estime le patron de Renault. A...
Pour Carlos Ghosn, la globalisation de la filière automobile est non seulement profitable pour les consommateurs mais surtout inévitable pour les acteurs économiques. Autre enjeu fondamental, la qualité de service dont les carences sont visibles, estime le patron de Renault. A...

...l'occasion du forum sur les enjeux et les impacts de la globalisation de la filière automobile, Carlos Ghosn, en maître de séance, a souligné l'intérêt que la société actuelle devait porter à ce phénomène croissant. "Il devient inévitable de s'y conformer, a-t-il déclaré. La globalisation est là, c'est aujourd'hui une réalité. Elle est profitable pour le consommateur car les produits proposés sont plus nombreux et les prix plus attractifs. Elle a également un effet anti-inflationniste non négligeable dans une période où le prix de l'énergie et des matières premières ne cessent d'augmenter. La globalisation encourage également l'apprentissage continu, celui des cultures des pays ou l'on s'implante, celui des savoir-faire et des pratiques sur le terrain", a indiqué le président de Renault, qui a ensuite évoqué la pérennité des liens entre constructeurs et fournisseurs. Une pérennité qui s'inscrit dans le temps, selon lui, car "si la performance n'est qu'un préalable obligé d'un partenariat, celui-ci oblige les deux parties à nouer des liens encore plus étroits". Par ailleurs, Carlos Ghosn a insisté sur le fait que l'internationalisation concernait tous les acteurs, y compris les fournisseurs de rang 2 et 3 qui doivent être proches des lieux de production des rangs 1, et donc proches des constructeurs. "Cette logique aboutit à une meilleure homogénéisation des pièces livrées partout dans le monde", a-t-il ajouté. D'après lui, les constructeurs ayant échoué à l'international sont ceux qui n'ont pas réussi leur globalisation, du fait d'un écart de coût trop important entre l'import et la logistique. Le président de Renault a d'ailleurs prédit que tout acteur économique non préparé à la globalisation était "mort", selon ses propres termes.

La qualité de service est un enjeu de taille

Mais aujourd'hui, estime le président, les débats portent essentiellement sur la qualité. Si bien des améliorations ont été réalisées dans ce sens, et notamment dans la qualité des produits, "bien que celle-ci ne soit pas de niveau égal entre constructeurs, mais là le problème vient du management", estime Carlos Ghosn, désormais les efforts doivent porter sur la qualité de service : "Nous sommes encore dans le kaizen, c'est-à-dire en phase d'amélioration. L'expérience montre qu'on est loin de ce que demandent les clients. Le service est un enjeu de taille et devient fondamental". Enfin, évoquant la situation de Delphi, le président a indiqué que cela ne remettait pas en cause la globalisation de ses activités. "Concernant cet équipementier, il s'agit d'un mécanisme social à rééquilibrer. L'application du chapitre 11 clarifiera les choses pour qu'il puisse retrouver ses forces initiales. Mais retrouvera-t-il ses parts de marché mondiales et sa gloire passée ? L'industrie est mouvante et ceux qui déclinent sont vite remplacés".


Muriel Blancheton





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“La voiture globale n’existera pas”
Selon le président de Faurecia, Pierre Lévi, lors du débat sur les enjeux de la filière automobile, la structure de coûts est en passe de se globaliser complètement, les constructeurs étant présents dans toutes les zones avec des plates-formes mondiales. Il estime ensuite que la voiture mondiale n’existe pas… et n’existera pas. En effet, les goûts des consommateurs diffèrent selon les pays, les constructeurs jouent sur la différenciation de leurs modèles et les réglementations ne sont pas les mêmes selon les pays. Il n’y a donc pas de globalisation de produit. Enfin, Pierre Lévi estime que le concept de savoir-faire européen bénéficie encore d’un bel avenir. “Il demeure un point de référence et un benchmark dans le monde entier : style, design, modularité, mais aussi technologie, environnement et consommation… autant de concepts qui sont la griffe du savoir-faire européen”, a-t-il ajouté.

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