“La globalisation est là, c’est aujourd’hui une réalité”
...l'occasion du forum sur les enjeux et les impacts de la globalisation de la filière automobile, Carlos Ghosn, en maître de séance, a souligné l'intérêt que la société actuelle devait porter à ce phénomène croissant. "Il devient inévitable de s'y conformer, a-t-il déclaré. La globalisation est là, c'est aujourd'hui une réalité. Elle est profitable pour le consommateur car les produits proposés sont plus nombreux et les prix plus attractifs. Elle a également un effet anti-inflationniste non négligeable dans une période où le prix de l'énergie et des matières premières ne cessent d'augmenter. La globalisation encourage également l'apprentissage continu, celui des cultures des pays ou l'on s'implante, celui des savoir-faire et des pratiques sur le terrain", a indiqué le président de Renault, qui a ensuite évoqué la pérennité des liens entre constructeurs et fournisseurs. Une pérennité qui s'inscrit dans le temps, selon lui, car "si la performance n'est qu'un préalable obligé d'un partenariat, celui-ci oblige les deux parties à nouer des liens encore plus étroits". Par ailleurs, Carlos Ghosn a insisté sur le fait que l'internationalisation concernait tous les acteurs, y compris les fournisseurs de rang 2 et 3 qui doivent être proches des lieux de production des rangs 1, et donc proches des constructeurs. "Cette logique aboutit à une meilleure homogénéisation des pièces livrées partout dans le monde", a-t-il ajouté. D'après lui, les constructeurs ayant échoué à l'international sont ceux qui n'ont pas réussi leur globalisation, du fait d'un écart de coût trop important entre l'import et la logistique. Le président de Renault a d'ailleurs prédit que tout acteur économique non préparé à la globalisation était "mort", selon ses propres termes.
La qualité de service est un enjeu de taille
Mais aujourd'hui, estime le président, les débats portent essentiellement sur la qualité. Si bien des améliorations ont été réalisées dans ce sens, et notamment dans la qualité des produits, "bien que celle-ci ne soit pas de niveau égal entre constructeurs, mais là le problème vient du management", estime Carlos Ghosn, désormais les efforts doivent porter sur la qualité de service : "Nous sommes encore dans le kaizen, c'est-à-dire en phase d'amélioration. L'expérience montre qu'on est loin de ce que demandent les clients. Le service est un enjeu de taille et devient fondamental". Enfin, évoquant la situation de Delphi, le président a indiqué que cela ne remettait pas en cause la globalisation de ses activités. "Concernant cet équipementier, il s'agit d'un mécanisme social à rééquilibrer. L'application du chapitre 11 clarifiera les choses pour qu'il puisse retrouver ses forces initiales. Mais retrouvera-t-il ses parts de marché mondiales et sa gloire passée ? L'industrie est mouvante et ceux qui déclinent sont vite remplacés".
Muriel Blancheton
ZOOM“La voiture globale n’existera pas” |
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