Histoire à la gomme
...de cette quasi première moitié de saison de Formule 1, Michelin a dû jeter l'éponge au GP des Etats-Unis disputé sur le circuit d'Indianapolis, en raison d'une défaillance de ses produits. Défaillance mise en exergue le vendredi matin suite à l'accident de Ralf Schumacher, décidément peu verni à "Indy". A l'origine des maux du manufacturier, le "banking", la portion inclinée de l'ovale américain. Bridgestone le connaît bien (par le biais de sa marque Firestone), pas Michelin. Tout du moins, pas suffisamment. D'où la requête auprès de la FIA d'installer une chicane avant le virage n° 13 pour ralentir les voitures, afin d'assurer la sécurité des pilotes des sept écuries chaussées par les gommes françaises. Requête rejetée illico par des instances inflexibles, incapables de résoudre un conflit latent. Mais finalement, peu importe tous les tenants et les aboutissants. Seul le résultat compte. Six voitures en piste - deux Ferrari (qui ont par ailleurs manqué de s'accrocher !), deux Jordan, deux Minardi - et 73 tours d'une historique monotonie. Un simulacre de Grand Prix. Spectacle pitoyable que celui-ci, offert à un public médusé. Rien à voir avec le GP de Saint-Marin 1982 qui, au moins, avait vu les deux Renault et les deux Ferrari se livrer un duel sans merci. A l'heure où la F1 représente un business de plusieurs milliards de dollars, a-t-elle le droit de traiter ses fans de la sorte ? Sans parler de ses sponsors. Notre sentiment est que le spectacle aurait dû être assuré coûte que coûte avec la sécurité requise (pour rendre acceptable par la FIA et par Ferrari l'idée de la chicane, les sept écuries "Michelin" se disaient prêtes à renoncer aux points qu'elles marqueraient lors de ce Grand Prix), quitte à laver ensuite son linge sale "en famille".
Marc David
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