Guillaume de Boudemange, Jeep France : "Nous avons réussi notre virage vers l'électrification"
Journal de l'Automobile : Quel bilan tirez-vous de l'année 2021 pour Jeep ?
Guillaume de Boudemange : Nous avons immatriculé 10 882 voitures, ce qui est un très bon résultat. Cela représente une progression de près de 70 % par rapport à 2020 et cela nous rapproche de la période 2014-2015, les meilleures années de Jeep sur le marché français, qui avaient été portées par l'arrivée du Renegade.
JA : Quelle est la raison de ce succès ?
GdB : Nous avons réussi notre virage vers l'électrification avec l'arrivée du Renegade, du Compass et du Wrangler dans leur version hybride rechargeable. Cette électrification nous a également permis d'intégrer les car policies des entreprises. Ainsi, 55 % des ventes de nos modèles PHEV le sont auprès des sociétés. Ce canal est d'ailleurs pour Jeep un important levier pour réaliser nos objectifs.
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JA : Quels sont justement vos objectifs ?
GdB : Hors évènements extraordinaires, nous prévoyons de commercialiser 14 000 véhicules en 2022. Pour atteindre cet objectif, nous allons nous appuyer sur notre gamme de produits actuels, ainsi que sur l'arrivée de notre nouvelle motorisation e-Hybrid, disponible sur le Renegade et le Compass. Il s'agit ici d'un pas supplémentaire vers l'électrification de la gamme. Enfin, la commercialisation du Grand Cherokee hybride rechargeable, qui sera disponible en juillet prochain, permettra d'étoffer notre offre qui sera composée ainsi de cinq véhicules : Renegade, Compass, Grand Cherokee, Wrangler et notre pick up Gladiator.
JA : Jeep propose encore des modèles diesel. Cela va-t-il durer ?
GdB : En effet, nous disposons sur le Renegade et le Compass d'une gamme très large qui intègre de l'essence, du diesel et de l'hybride rechargeable. Sur le Renegade, dont le mix des ventes est plus orienté vers le canal BtoC, l'essence représente 30 %, le diesel 10 % et le PHEV, 60 %. Sur le Compass, qui séduit de plus en plus la clientèle BtoB, le mix est de 70 % pour le PHEV, 20 % pour le diesel et 10 % pour l'essence. D'ici la fin de l'année, nous allons cesser la commercialisation des moteurs 100 % thermiques qui seront remplacés par notre motorisation e-Hybrid. La France sera ainsi le premier marché à appliquer cette politique d'électrification complète.
JA : Concernant le réseau, quelle est sa rentabilité ?
GdB : La rentabilité du réseau FCA est de 0,9 %. Elle est portée par Jeep qui s'est appuyée en 2021 sur la vente de VN et sur le SAV.
JA : Et concernant sa structure ?
GdB : Le réseau va s'agrandir. Nous prévoyons cette année de passer de 120 points de vente à 136. Cela passera par la couverture de zones blanches pour moitié et par l'ouverture d'un point de vente supplémentaire par certains de nos distributeurs pour l'autre moitié. Les territoires où Jeep n'est pas présent, représentent environ 10 % des immatriculations. Nous ne souhaitons pas couvrir 100 % du territoire, mais nous visons 94 %. Pour y arriver, nous allons bien sûr nous appuyer sur des distributeurs Stellantis mais pas seulement. Jeep ne doit être un prétexte pour payer les charges, car cela ne fonctionnera pas. Je souhaite que la distribution de Jeep représente au moins 25 % du chiffre d'affaires de l'opérateur.
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JA : Quelle est la stratégie de Jeep concernant les contrats de distribution ?
GdB : Les contrats actuels courent jusqu'au 1er juillet 2023. Nous avons l'intention de conserver un contrat de concessionnaire jusqu'en 2025/2026. Nous sommes très sensibles au travail réalisé par certains de nos distributeurs, que nous appelons des "local heroes", qui, dans certains cas, peuvent réaliser jusqu'à deux fois notre part de marché nationale sur leur zone. Néanmoins, Jeep s'oriente de plus en plus sur le marché BtoB et il pourrait être difficile pour certains acteurs d'accompagner la marque dans cette transformation. Nous avons en effet pour ambition que notre répartition des ventes se rapproche de celle qui existe sur le marché.
JA : Quels sont les investissements demandés pour la distribution de Jeep ?
GdB : Nous avons une approche très pragmatique. Le niveau d'investissements n'est pas trop élevé, les audits sur les standards sont plus mesurés que chez d'autres acteurs, nous avons un niveau de stock faible et nous offrons une belle rentabilité sur les produits.
JA : Jeep est probablement l'une des marques les plus iconiques du marché. Est-ce toujours un axe de communication et de marketing pour vous ?
GdB : Bien sûr. Nous continuons ainsi l'événement Jeep Academy. C'est un outil marketing très fort et qui nous a démontré qu'il fonctionnait très bien avec des retombées quantifiables auprès du réseau. En parallèle, nous avons lancé, il y a seulement quinze jours, les ambassadeurs Jeep. Nous avons demandé aux distributeurs de proposer des personnalités locales, que ce soit dans le domaine sportif, culturel, économique ou associatif, qui portent les valeurs de la marque afin qu'ils deviennent ambassadeur Jeep.
JA : 2022 sera donc une année importante pour Jeep...
GdB : 2022 sera l'année de l'électrification, mais nos efforts porteront également sur le développement des ventes sur le canal société, sur la digitalisation de nos ventes, sur le développement du financement. Nous allons d'ailleurs proposer une formule de financement sans engagement sur Renegade et Compass. La croissance du réseau, comme je vous l'ai expliqué, ainsi que la formation seront aussi des priorités. Nous avons d'ailleurs signé un partenariat avec le GNFA pour monter une école de vente Jeep.
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