Georges Douin, Homme de l’Année 2004
...un comble pour un homme si discret…
Lorsqu'on se penche sur les prédécesseurs de Georges Douin élus Homme de l'Année, le contraste est frappant. Carlos Ghosn, Fujio Cho, Jean-Martin Folz ou encore Jean Todt ont ceci de commun que leur notoriété a dépassé le cadre stricto sensu professionnel pour conquérir un public plus large. Conférences de presse, participations à de nombreux débats médiatiques, interviews télévisées ou interventions lors de grands rendez-vous nationaux et internationaux, les professionnels de l'automobile au plus haut niveau doivent gérer leur image avec autant de soin que leurs entreprises. Cependant, certains, à la personnalité plus discrète, préfèrent œuvrer en silence, sans que leur savoir-faire ne soit totalement méconnu de leurs pairs. Il en est ainsi de Georges Douin dont le travail chez Renault depuis 1967 se confond avec les grandes étapes du groupe. Si la marque au losange est dotée aujourd'hui d'une vraie notoriété internationale, elle le doit en, grande partie à cet homme et cela se sait : quand son nom a été cité, aucun des journalistes présents n'a demandé pour quelles actions Georges Douin était nominé.
L'homme de l'Alliance
Bien que de nombreux cadres de Renault aient participé à la réussite de ce pari étonnant, à commencer par le président, l'initiative "originelle" puis une grande part de l'opérationnel en reviennent à Georges Douin. C'est, en effet lui qui dans les années 90, ouvre le débat Nissan. La conjoncture est favorable, le crash Volvo est de l'affaire ancienne, l'endettement résorbé et l'investissement possible. Pourtant, Renault souffre d'une image d'entreprise nationale aux yeux du monde automobile. Les ventes à l'international n'excèdent pas 15 %, pas de quoi pavoiser ! Le groupe envisage alors de créer une alliance, pense aux coréens puis aux japonais. La complémentarité avec Nissan apparaît alors plus évidente, les deux entreprises sortant quelque deux millions de véhicules par an, l'un, Renault plutôt spécialisé dans les voitures moyennes, l'autre, Nissan dans le segment des grosses voitures et des 4x4. L'affaire se conclut donc autour d'une alliance et non, d'une fusion, l'exemple Volvo ayant été suffisamment porteur d'enseignements. La porte s'ouvrait enfin à l'international.
L'homme de l'international
Fort de son expérience avec Nissan dont Renault a pris 37 % des parts, Georges Douin continue à promouvoir le développement à l'international. Déjà dans la création d'outils communs avec Nissan, et bientôt avec le grand projet de la Logan qui se dessine. C'est ainsi qu'à la fin de l'année 1999, Renault acquiert le constructeur roumain Dacia afin de rendre possible la production d'un véhicule à 5 000 euros. Là encore, Georges Douin participe activement au projet et prépare les accords de production mais aussi de commercialisations internationales. Un homme discret, certes, mais dont la discrétion est connue dans le monde entier. Et aussi son humour. Il est avéré que Georges Douin sait, derrière une apparence très sérieuse, être un boute-en-train hors pair, un talent dont ses collaborateurs lui sont reconnaissants.
Hervé Daigueperce
Curriculum vitaeMembre du directoire de l'Alliance Renault-Nissan |
ZoomLe jury de l'Homme de l'Année Quels sont les membres d'un jury ? Comment sont-ils choisis ? Quel est leur rôle ? Autant de questions qui se posent au lecteur lorsqu'il découvre les résultats d'une élection. Pour l'Homme de l'Année du Journal de l'Automobile, les réponses s'énoncent simplement tant la régularité impose ses traditions. Les journalistes conviés participent par leurs compétences professionnelles à trois grands niveaux d'appréciation : les performances économiques et financières, le développement produits et la compétitivité qu'elle soit commerciale, sportive, etc. Chacun travaille dans un média soit à destination du grand public, soit à destination des professionnels, toujours à destination des passionnés. Aucun règlement ne préside à l'élection sinon celui du bon sens : les journalistes présentent leurs candidats ou ceux de leurs rédactions, défendent leur candidature à l'aide de chiffres, d'évocations, d'exemples concrets ou d'argumentations solides. Une première liste s'établit, un second rendez-vous est pris. Lors de ce deuxième temps, de nouvelles discussions créent débat. Un vote intervient alors : une voix par média, y compris pour le Journal de l'Automobile. Au deuxième tour, le vainqueur est désigné à la majorité des voix. A noter que le nombre de titres n'est pas limité. La liste qui suit présente le nom des journalistes qui ont assisté aux deux rencontres ou à une seule ou qui ont transmis leur vote par correspondance. Denis Astagneau (France Inter)Serge Bellu (Automobile Classique) Pascal Boulanger (LCI) Caroline Castets (Le Nouvel Economiste) Xavier Champagne (JA) Dominique Chapatte (M6 Turbo) Laurent Chiapello (Auto Plus) Hervé Daigueperce (JA) Christian David (L'Expansion) Marc David (JA) Florence de Goldfiem (L'Usine Nouvelle) Dominique Duron (Marie Claire) Jérôme Fabreguettes (Investir) Charles Gautier (Le Figaro Economique) Jean-Pierre Genet (L'Argus) Philippe Genet (Capital) Arielle Goncalves (Les Echos Web) Alexandre Guillet (JA) Yves Hervalet (TF1) Nicolas Langlois (Free Lance) Stéphane Meunier (L'Automobile Magazine) Gilles Naudy (L'Auto Journal) Daniel Revault d'Allones (Libération) Eric Valz (CB News) Alain-Gabriel Verdevoye (La Tribune) Christophe Bourroux (RTL) |
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