FitchRatings pourrait revoir ses "forecasts"
“Le nouvel exercice s’annonce de bon augure pour la plupart des constructeurs, affirme Emmanuel Bulle, Senior Director chez FitchRatings. Les volumes de ventes se sont très bien maintenus sur le premier trimestre et nous avons assisté à un rebond de la rentabilité chez nombre de constructeurs ces derniers mois.” Des différences risquent pourtant de se maintenir entre groupes. Pour preuve : alors que l’agence estime que les marges d’exploitation de PSA et de Renault seront inférieures à 2,5 % sur la période 2007-2012, elle considère que ces mêmes ratios seront tous supérieurs à 5 % chez Daimler, VW et BMW.
Et le fait que ces entités soient plutôt positionnées sur le moyen-haut de gamme n’explique pas tout. “Leurs ventes dépendent un peu moins de l’Europe de l’Ouest”, note Emmanuel Bulle. Le Vieux Continent entre dans leurs volumes de ventes à hauteur de 40 % chez VW, de 44 % chez BMW et de 50 % chez Mercedes-Benz, contre 58 % pour PSA et 63 % pour Renault. Les groupes européens ne doivent pas s’attendre pour autant à voir débarquer rapidement une “horde” de constructeurs chinois ou indiens sur leur marché historique.
“Les captives jouent un rôle important aux Etats-Unis”
Ceux-ci ont déjà beaucoup à faire chez eux, estime FitchRatings. De l’autre côté de l’Atlantique, les constructeurs américains ont par ailleurs retrouvé des couleurs, ledit marché devant atteindre les 12,5 à 13 millions d’unités sur 2011 (+ de 15 millions en 2007). “Les parts de marché de GM, Ford et Chrysler y sont reparties à la hausse”, confirme Stephen Brown, Senior Director chez FitchRatings. Sur le seul mois de mai, les ventes de GM, Ford et Chrysler ont progressé de respectivement 18,2 %, 12,1 % et 19,5 % aux Etats-Unis. Ces constructeurs doivent pourtant encore relever des défis. “Ford va devoir composer avec un nouvel accord avec le syndicat UAW et faire face au challenge que représente toujours la marque Lincoln”, développe Stephen Brown.
FitchRatings estime aussi que l’endettement de Chrysler reste élevé et qu’une partie non négligeable des Américains conserve peut-être une mauvaise image du groupe Fiat, le nouveau propriétaire de Chrysler (la satisfaction n’était pas forcément au rendez-vous quand il a tenté de percer ce marché par le passé). “Les captives continuent de jouer un rôle important aux Etats-Unis”, ajoute Stephen Brown. Chrysler pourrait donc en pâtir : cette marque n’en dispose pas outre-Atlantique. Last but not least : à l’instar des autres constructeurs locaux, elle va devoir affronter la concurrence de groupes tels que Hyundai, Kia et Volkswagen.
Quant aux constructeurs nippons ou coréens, ils vont devoir affronter une multitude de concurrents sur de nombreux marchés, tenir compte de leurs taux de change respectifs et suivre au plus près leurs outils de production. “Les capacités de production de certains constructeurs coréens ont déjà atteint leurs limites”, prévient Jeong Min Pak, Senior Director chez FitchRatings.
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